février 2023

Fév 23 2023

Bruxelles, Belgique (20 au 22 février) 

Après trois jours à Münich pour la Conférence de Sécurité, direction Bruxelles par vol direct pour d’importantes réunions à huis-clos de notre bureau de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN dès le dimanche après-midi – et le lundi avec Jens Stoltenberg – en ”tête à tête” d’abord puis avec les Ambassadeurs et chefs des délégations parlementaires des 30 Etats membres de l’OTAN , et enfin avec les commissions Politique, Défense et Sécurité, Economie et Sécurité.

Fév 20 2023

Munich, Allemagne (16 au 19 février)

Cette Conférence est un évènement incontournable depuis 63 ans, le premier au monde par son ampleur et son succès, rassemblant un nombre impressionnant de Chefs d’Etat et de gouvernement(plusieurs dizaines) , de ministres des affaires étrangères et de la Défense (une centaine!) , de généraux, de responsables de haut niveau des secteurs public et privé, de Bill Gates à Ursula van der Leyen. Elle se tient depuis ses tout débuts au Bayerisher Hof, splendide hôtel du centre de Münich, mais son succès a entraîné l’ouverture d’autres sites dans le vaste périmètre de sécurité ultra-protégé pour des déjeuners ou dîners-débat mais aussi pour les “bilatérales” ces réunions qui se tiennent en quasi tête-à-tête entre deux délégations dans un bureau fermé.

Outre l’Ukraine, la Conference a voulu se pencher sur les grands défis stratégiques du moment, notamment les rapprochements Chine-Russie-Iran et les évolutions géopolitiques en Amérique du Sud et ds l’Indio-Pacifique.

Pour vous donner une idée de mon travail lors de cette Conférence :

– jeudi soir : réunion puis dîner de travail sur l’innovation au sein de l’OTAN et des Forces Armées avec plusieurs ministres de la Défense

– vendredi et samedi Réunions non stop, avec « les grands » Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Richi Sunak , Anthony Blinken, Pamela Harris, mais aussi des seminaires (avec présidents, premiers ministres, ministres affaires étrangeres ou défense de France, Allemagne, Pologne, Moldavie, Finlande, Suède, Estonie, Roumanie, Islande, republique tchèque, mais aussi du Canada, de Colombie, Bresil, Afrique du Sud, Corée, Philippines ) des « bilatérales » (entretiens privilégiés dans des bureaux aménagés – j’en ai ainsi effectué avec par exemple le Président tchèque, le ministre de la défense de Suède, la Chef de l’opposition du Belarus, ou encore le Général Lavigne, Commandant suprême transformation OTAN en préparation de ma visite de ses locaux à Norfolk, Virginie) des petits-dejeuners dejeuners ou diners debats sur des thématiques précises (ex Ukraine, la désinformation, la justice ou Wagner en Afrique)

Devant partir ce dimanche à Bruxelles pour des réunions OTAN, ma Conférence s’est achevée samedi soir par un Dîner d’Etat offert par le Président de Bavière dans le superbe Palais de la Résidence, celui des Ducs et Rois de Bavière.

Une Conférence intense, passionnante mais aussi frustrante pour moi, du fait de l’impossibilité de tout écouter (trop de réunions concomitantes !) et même de voir tous mes amis (trop de monde !)

Mais on avance…

Visite du Lycée français Jean Renoir

J‘ai également profité de ce déplacement pour me rendre au Lycée français Jean Renoir et avoir une réunion de travail avec son équipe dirigeante que dirige avec beaucoup d’efficacité le Proviseur Alain Houille, ancien Proviseur dans deux très beaux lycées AEFE, celui de Shanghaï et celui de Bucarest.

L’établissement, qui fêtera cette année ses 70 ans, accueille 1200 élèves et est réparti en deux campus, le lycée étant installé dans un ancien couvent du quartier Sendling, l’école primaire, validée par la Bavière comme « Ersatzschule » ainsi que l’école maternelle « Kindergarten » étant situées dans le quartier Giesing.

Ses résultats sont exceptionnels. Plus de 80% de mentions au Bac, premier lycée français de l’étranger pour ses résultats au Concours général… Bravo à toutes et tous !

Fév 06 2023

Kiev, Ukraine (2 au 5 février) 

Déplacement de 48 heures (entre deux nuits de train) à Kiev sous très haute protection avec, du fait de mon élection à la Présidence de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN en novembre dernier, des conditions de sécurité draconiennes : Impossibilité par exemple d’aller sur les réseaux sociaux avant ma sortie du territoire ou de sortir de l’hôtel sans une escorte de plusieurs voitures blindées, policiers (et même ambulance !) en cas d’attaque. Deux officiers de sécurité nous attendaient à la frontière polonaise pour nous escorter dans un wagon spécial jusqu’à Kiev et même dans la zone hypersécurisée de l’hôtel, ils se relayaient pour monter la garde devant ma chambre et être présents en permanence, jusqu’au passage de la frontière polonaise !

Qu’il semble loin le temps où l’on pouvait se rendre à Kiev depuis Paris en moins de deux heures d’avion et où je me promenais le nez au vent dans les rues de cette magnifique ville ! Aujourd’hui si les mesures de sécurité sont bien sûr surtout liées à mon statut de Présidente de l’AP OTAN, les conditions de voyage sont lourdes puisqu’il faut depuis Paris prendre l’avion jusqu’à Varsovie, y passer une nuit, prendre un premier train pour un trajet de 3 heures jusqu’à la gare de Cheml, puis monter dans un autre train, ukrainien celui-là, attendre 2 Heures à la frontière avant 10 heures de train pour une arrivée à Kiev à 6heures du matin et la découverte dans un petit-matin blafard d’une ville quasiment sans lumières.

À peine le temps d’une douche et d’un petit-déjeuner et c’est le départ pour la Rada, le Parlement ukrainien, pour y retrouver nos amis députés ukrainiens membres de l’UNIC (groupe interparlementaire Ukraine-NATO) que préside Olexansandr Korniyenko, également président de la Commission des Affaires étrangères de la Rada. Du fait d’une alerte aérienne, notre réunion de travail se tiendra dans une salle du sous-sol qui fait office d’abri anti-aérien.

C’est mon deuxième déplacement en Ukraine depuis le début de la guerre. La dernière fois, c’était en juin à Lviv pour une réunion de l’UNIC, le Conseil parlementaire OTAN-Ukraine, en passant par la ville polonaise de Rzeshow pour y voir les infrastructures de soutien militaire américaines.

Pour celui-ci je suis accompagnée par la Secrétaire générale de l’AP OTAN, Ruxandra Popa et par Nathan Grison, directeur d’une de nos commissions.

Les rencontres de travail vont s’accumuler tout au long de ces 48 heures, dans les différents ministères, à la Présidence aussi, mais j’ai tenu à aller voir, tout de suite après la Rada, la petite école française, portant fièrement le nom d’Anne de Kiev. Une école qui était en pleine expansion avant la guerre. Des 500 inscrits le 24 février dernier, il ne reste plus que 65 enfants mais j’ai tenu à féliciter l’équipe de direction, les enseignants français et les parents qui ont souhaité rester à Kiev pour soutenir les efforts de l’Ukraine dans cette guerre contre l’agresseur russe, malgré les difficultés et malgré les alertes aériennes (il y en avait une pendant ma visite mais les enfants en ont pris l’habitude et poursuivent sagement leurs cours au sous-sol, transformé en abri sécurisé et joliment décoré sur le thème d’une guinguette).

Merci et bravo aussi à l’Ambassadeur, au Conseiller culturel et à l’AEFE, qui, alors que notre école est le seul établissement international à rester ouvert à Kiev, continuent à investir dans cette école pour être en mesure de l’agrandir le jour où cette guerre épouvantable aura cessé.

Fév 01 2023

Réception historique au Sénat de Ruslan Stefanshuk, Président de la Rada, le Parlement ukrainien

Réception historique au Sénat en ce 1er février de Ruslan Stefanshuk, Président de la Rada, le Parlement ukrainien. C’est la première fois en 20 ans qu’une personnalité extérieure était invitée à s’exprimer à la tribune du Sénat et il a été longuement ovationné par l’ensemble de mes collègues (retrouvez l’intégralité de son allocution à la fin de l’article).

Nous avions été quelques-uns (Présidents de groupes, de commissions et moi en tant que Présidente de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN) à avoir le privilège d’une réunion de travail avec lui auparavant , suivie d’un déjeuner officiel dans les salons Boffrand.

Je lui suis particulièrement reconnaissante de m’avoir citée dans son discours, demandant à mes collègues de tous soutenir ma Proposition de Résolution déposée au Sénat début décembre en solidarité avec le peuple ukrainien. Cette PPR vise en effet à reconnaître l’Holodomor, c’est-à-dire la famine délibérément organisée par Staline en 1932-1933 en Ukraine, entraînant des millions de morts, et ses déportations de dizaines de milliers d’enfants vers la Russie, comme ce qu’il est, dans les faits et au regard du droit international, un véritable génocide.

On voit bien en effet le parallélisme entre l’Holodomor et la guerre en Ukraine où la Russie de Poutine cherche à nouveau à affamer le peuple ukrainien en détruisant ses infrastructures civiles et en le privant d’eau et d’électricité.

Comme en 1932-1933, la Russie de Poutine a enlevé un très grand nombre d’enfants ukrainiens (les Russes eux-mêmes évoquent aujourd’hui le chiffre de 175 000 enfants – même si ce chiffre nous semble très surestimé !) pour les amener sur le territoire russe. Cette déportation d’enfants, en droit international, suffit à elle seule à caractériser clairement un génocide.

Reconnaître l’Holodomor comme génocide participe, aujourd’hui comme hier, du combat contre l’oubli, de l’établissement des responsabilités et est surtout un moyen d’essayer de prévenir de telles tragédies.

C’est pour toutes ces raisons que nos amis ukrainiens sont très attachés à ce que la France, pays des droits de l’homme et des libertés, reconnaisse officiellement la famine, la déportation et l’extermination méthodiquement organisées par les autorités soviétiques, à l’encontre de millions d’Ukrainiens en 1932 et 1933, comme un génocide…