Fév 06 2023

Kiev, Ukraine (2 au 5 février) 

Déplacement de 48 heures (entre deux nuits de train) à Kiev sous très haute protection avec, du fait de mon élection à la Présidence de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN en novembre dernier, des conditions de sécurité draconiennes : Impossibilité par exemple d’aller sur les réseaux sociaux avant ma sortie du territoire ou de sortir de l’hôtel sans une escorte de plusieurs voitures blindées, policiers (et même ambulance !) en cas d’attaque. Deux officiers de sécurité nous attendaient à la frontière polonaise pour nous escorter dans un wagon spécial jusqu’à Kiev et même dans la zone hypersécurisée de l’hôtel, ils se relayaient pour monter la garde devant ma chambre et être présents en permanence, jusqu’au passage de la frontière polonaise !

Qu’il semble loin le temps où l’on pouvait se rendre à Kiev depuis Paris en moins de deux heures d’avion et où je me promenais le nez au vent dans les rues de cette magnifique ville ! Aujourd’hui si les mesures de sécurité sont bien sûr surtout liées à mon statut de Présidente de l’AP OTAN, les conditions de voyage sont lourdes puisqu’il faut depuis Paris prendre l’avion jusqu’à Varsovie, y passer une nuit, prendre un premier train pour un trajet de 3 heures jusqu’à la gare de Cheml, puis monter dans un autre train, ukrainien celui-là, attendre 2 Heures à la frontière avant 10 heures de train pour une arrivée à Kiev à 6heures du matin et la découverte dans un petit-matin blafard d’une ville quasiment sans lumières.

À peine le temps d’une douche et d’un petit-déjeuner et c’est le départ pour la Rada, le Parlement ukrainien, pour y retrouver nos amis députés ukrainiens membres de l’UNIC (groupe interparlementaire Ukraine-NATO) que préside Olexansandr Korniyenko, également président de la Commission des Affaires étrangères de la Rada. Du fait d’une alerte aérienne, notre réunion de travail se tiendra dans une salle du sous-sol qui fait office d’abri anti-aérien.

C’est mon deuxième déplacement en Ukraine depuis le début de la guerre. La dernière fois, c’était en juin à Lviv pour une réunion de l’UNIC, le Conseil parlementaire OTAN-Ukraine, en passant par la ville polonaise de Rzeshow pour y voir les infrastructures de soutien militaire américaines.

Pour celui-ci je suis accompagnée par la Secrétaire générale de l’AP OTAN, Ruxandra Popa et par Nathan Grison, directeur d’une de nos commissions.

Les rencontres de travail vont s’accumuler tout au long de ces 48 heures, dans les différents ministères, à la Présidence aussi, mais j’ai tenu à aller voir, tout de suite après la Rada, la petite école française, portant fièrement le nom d’Anne de Kiev. Une école qui était en pleine expansion avant la guerre. Des 500 inscrits le 24 février dernier, il ne reste plus que 65 enfants mais j’ai tenu à féliciter l’équipe de direction, les enseignants français et les parents qui ont souhaité rester à Kiev pour soutenir les efforts de l’Ukraine dans cette guerre contre l’agresseur russe, malgré les difficultés et malgré les alertes aériennes (il y en avait une pendant ma visite mais les enfants en ont pris l’habitude et poursuivent sagement leurs cours au sous-sol, transformé en abri sécurisé et joliment décoré sur le thème d’une guinguette).

Merci et bravo aussi à l’Ambassadeur, au Conseiller culturel et à l’AEFE, qui, alors que notre école est le seul établissement international à rester ouvert à Kiev, continuent à investir dans cette école pour être en mesure de l’agrandir le jour où cette guerre épouvantable aura cessé.