Mar 25 2014

Géorgie (23-25 mars 2014)

Avec le Président de Géorgie, Georgi Margvelashvili

Avec le Président de Géorgie, Georgi Margvelashvili

Rapporteur de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN sur la demande d’adhésion de la Géorgie à l’Alliance atlantique (rapport qu’il me faudra présenter à la session annuelle de notre Assemblée OTAN fin mai à Vilnius), Je me suis rendue à Tbilissi pour un séminaire de travail sur ce dossier.

J’ai ainsi été reçue par le Président de la République Georgi Margvelashvili, la Ministre des Affaires étrangères Maia Panjikidze et le Ministre de la Défense Irakli Alasania. Des tables rondes avec des ambassadeurs de l’OTAN en poste à Tbilissi et des réunions avec la délégation géorgienne à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et des parlementaires géorgiens – dont leur président – ont permis de dresser un large panorama des relations entre la Géorgie et l’OTAN, mais aussi du rôle de l’OTAN dans la sécurité régionale et des réformes en cours en Géorgie, tant sur le plan interne que géostratégique. Des rencontres avec Toivo Klaar, Chef de la mission d’observation de l’UE en Géorgie, ainsi qu’avec des ONG et avec des experts indépendants, ont été très utiles pour compléter mon approche des enjeux géorgiens.

J’ai retiré de ces rencontres la conviction profonde de la légitimité de la demande géorgienne d’adhésion à l’OTAN. Il s’agirait non seulement d’honorer la parole donnée en 2008 par les Chefs d’État et de gouvernement des pays de l’OTAN réunis à Bucarest, mais surtout de répondre à notre intérêt stratégique dans le contexte de la crise ukrainienne. S’il est légitime de rechercher l’apaisement avec la Russie, une certaine fermeté demeure indispensable. Par ailleurs, faits peu connus, la Géorgie est, hors OTAN,  le plus important pays contributeur de troupes en Afghanistan et, tous pays confondus, le cinquième des pays contributeurs. Mon rapport appellera donc à accélérer les négociations en vue d’une adhésion de la Géorgie à l’OTAN et je compte même présenter une résolution en ce sens, sachant d’ores et déjà les réticences de certains pays membres, dont l’Allemagne, qui voudront freiner ce processus.

Parallèlement à ces réunions géostratégiques, j’ai tenu à faire le point sur la situation des Français de Géorgie – environ 280 personnes – avec les représentants des Français de l’étranger élus et associatifs et notamment Lusine Bardon (à la fois déléguée UMP et présidente UFE) et Cédric Etlicher (en résidence à Moscou mais élu à l’Assemblée des Français de l’étranger pour la zone). Un dîner organisé par l’Ambassadeur Renaud Salins dans sa superbe résidence (avec vue imprenable sur tout le vieux Tbilissi ) m’a été très utile en me permettant de rencontrer d’autres  représentants associatifs et membres  de la communauté d’affaires et d’enrichir ainsi mon approche de leurs dossiers.

 Avec l'ancien Premier Ministre de Roumanie Petre Roman


Avec l’ancien Premier Ministre de Roumanie Petre Roman

L’un des enjeux est par exemple celui de la double-nationalité… Ainsi, l’ancien Premier Ministre de Géorgie, Bidzina Ivanichvili, a perdu sa nationalité géorgienne en acquérant la française. Même si cela était plus grave pour lui (puisque cela lui interdisait de se présenter aux electiins présidentielles) Il n’est pas seul dans ce cas et il serait utile d’améliorer la situation de nos binationaux de fait.

Nos deux principales institutions en Géorgie sont l’École Française du Caucase – une magnifique école -avec piscine intérieure- construite grâce à la générosité du Premier Ministre Ivanichvili, qui scolarise 220 enfants (+40 en un an) et vient d’être homologuée par l’AEFE et la Chambre de Commerce, présidée par Antoine Bardon, l’époux de notre dynamique présidente UFE, qui compte 75 membres actifs. Les entreprises françaises semblent hésiter à investir en Géorgie notamment par peur de représailles sur le marché russe. Beaucoup reste à faire pour rassurer et susciter l’intérêt. De même sur le plan des échanges universitaires qui sont encore extrêmement faibles.

Les soubresauts de l’Histoire et notamment la révolution de 2004 et la guerre de 2008 continuent de peser lourdement sur la Géorgie et il importe de multiplier les échanges politiques, économiques et stratégiques afin que ce beau pays retrouve la place qui lui revient dans la région et dans le monde. La France y a tout intérêt.

→ Consulter le compte-rendu de mes déplacements précédents en Géorgie, au printemps et en octobre 2013.