Juin 15 2018

Pour une meilleure représentation des Français de l’Étranger

Le 10 avril dernier, le Sénat débattait du projet de loi relatif à l’élection des représentants au Parlement européen. Je suis intervenue dans la discussion générale et ai également déposé des amendements (1, 2 et 3) – sans grand espoir évidemment – visant à obtenir une représentation des Français de l’étranger au sein des listes régionales, ou en créant une circonscription spécifique.

En effet, faute de circonscription spécifique et de volonté des partis politiques français, jamais nos 2 millions et demi de Français de l’étranger n’ont pu avoir de « vrai » représentant au parlement Européen. Ils n’ont jamais servi que comme force d’appoint dispersée dans un vote pour des candidats nationaux ou -depuis la régionalisation- pour des candidats d’Ile de France, ce qui évidemment ne pouvait guère renforcer les chiffres de leur participation (cf article du Monde)

Et pourtant nos compatriotes expatriés, qu’ils vivent en Europe ou en dehors des frontières de l’Union européenne, sont les premiers concernés par la construction européenne, dans toutes ses dimensions, fiscales juridiques, commerciales ou sécuritaires. En outre leur maîtrise de ces problématiques qu’ils vivent au quotidien pourrait être très utile à l’Union européenne pour la faire progresser sur la voie du pragmatisme et des réformes, indispensables à sa survie, vers plus de simplicité, d’harmonisation et de rationalisation.

C’est un dossier que je porte au quotidien, comme en témoignent ma lettre au Président Macron du 30 janvier dernier, ma question écrite de novembre 2017 ou encore ma proposition de loi déposée le 30 janvier 2014. J’avais également demandé que les 2 sièges supplémentaires accordés à la France au lendemain du Traité de Lisbonne puissent revenir aux FE. En vain. Ils sont allés à l’Île-de-France ! (voir article BQ du 4 décembre 2009 sur mon « plaidoyer »).

 

C’est aussi pour moi un engagement très ancien (voir ma tribune dans La Croix en 2003). Déjà au lendemain de l’adoption du traité de Maastricht, j’avais été auditionnée par la commission des affaires institutionnelles du Parlement européen après un colloque sur la citoyenneté européenne que j’avais organisé au Sénat (dont je n’étais pas encore membre). J’avais alors proposé qu’une circonscription spécifique transnationale soit créée à l’échelle européenne qui fédèrerait tous les citoyens européens établis dans un pays autre que le leur. C’eut été alors un levier utile pour encourager le développement du principe de citoyenneté européenne qui peine encore aujourd’hui à prendre corps. Malheureusement, si l’idée avait été jugée « enthousiasmante » par la commission qui m’avait promis de reprendre le dossier, rien n’a avancé depuis. Deux décennies plus tard, la proposition du Président Macron de réserver des sièges à une liste transnationale a été refusée par le Parlement européen

Cependant, si cette idée d’une représentation spécifique pour les expatriés ne s’est toujours pas concrétisée, je reste persuadée que l’avenir nous donnera raison. Je continuerai en tout cas à lutter pour une Europe plus proche de ses citoyens et pour que les Français de l’étranger y soient mieux représentés.