mai 2022

Mai 30 2022

Vilnius, Lituanie (27 au 30 mai) – Session de printemps de l’AP-OTAN

La session de printemps 2022 de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN s’est tenue à Vilnius (Lituanie).

La session devait se tenir à Kiev. Cependant, le Seimas lituanien, en étroite coopération avec les hôtes ukrainiens, a généreusement proposé d’organiser la session de printemps à Vilnius après le déclenchement par la Russie d’une guerre de choix non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine. 

La session a démontré le soutien indéfectible et inébranlable de l’Assemblée à l’Ukraine et la détermination de l’Alliance à dissuader toute menace à l’encontre des membres de l’OTAN et à défendre le territoire otanien dans ses moindres recoins.

Du 27 au 30 mai 2022, les 269 parlementaires des 30 pays-membres de l’OTAN, ainsi qu’une centaine de membres d’une trentaine de pays et d’instances parlementaires partenaires ont eu l’occasion de se réunir et de débattre sur :

  •  la nouvelle invasion à grande échelle de la Russie, le soutien des Alliés à l’Ukraine et les conséquences pour l’OTAN ;
  •  l’adaptation élargie de l’OTAN et la révision de son concept stratégique, que les chefs d’État et de gouvernement des pays alliés adopteront lors de leur réunion au sommet de Madrid, en juin.

Le président de l’AP-OTAN, Gerald E. Connolly, s’est exprimé à la séance plénière de la session, lundi 30 mai, aux côtés de hauts représentants de l’OTAN et des gouvernements et parlements ukrainiens et lituaniens. 

Les autres sujets clés abordés à Vilnius :
•    les enseignements de l’engagement de l’OTAN en Afghanistan ;
•    les partenariats OTAN et l’avenir de la « politique de la porte ouverte » ;
•    le défi de la stabilité dans les Balkans occidentaux et la région MOAN ;
•    l’importance croissante de l’Asie et de la région indopacifique ;
•    l’évolution de la menace terroriste ;
•    l’importance du rôle et de la contribution des femmes à la paix et à la sécurité ;
•    les efforts de résilience des Alliés ;
•    la cybersécurité et la défense ;
•    les conséquences du changement climatique sur la sécurité ;
•    les défis commerciaux stratégiques et les enjeux de la corruption ; 
•    les guerres de demain.

Au cours de la session de printemps, les cinq commissions de l’Assemblée ont débattu des avant-projets de rapports des commissions.

  • soutien unanime des 400 parlementaires des 30 États membres à un appui accru à l’Ukraine en termes militaires, économiques et humanitaires. Nous avons d’ailleurs eu le grand plaisir d’accueillir la vice-Première ministre et plusieurs collègues et amis députés ukrainiens que j’avais déjà revus lors de mon déplacement en Ukraine la semaine dernière, notamment le vice-président du Parlement ukrainien Oleksandr Korniyenko, le président de la délégation ukrainienne à l’AP OTAN Yehor Cherniev et Solomiia Bobrobvska. Adoption de la Résolution pour l’Ukraine de notre collègue polonais Michal Szczerba.
  • soutien unanime sur l’intégration de la Finlande et de la Suède à l’OTAN (les deux présidents des parlements finlandais Matti Vanhanen et suédois Andreas Norlén étaient d’ailleurs présents et ont eu des propos très forts sur les engagements de leur pays en matière défense en cas d’admission à l’OTAN)
  • avancées dans le cadre de nos discussions sur le concept stratégique de l’OTAN, tant pour la création au sein de l’OTAN d’un centre pour la résilience démocratique, que pour l’évocation de l’article 5 pour des cyberattaques.

Plusieurs intervenants ont exprimé leur reconnaissance à la France pour son engagement dans le soutien militaire à l’Ukraine, son envoi d’experts médicolégaux afin de recueillir et analyser les preuves des crimes de guerre contre l’Ukraine et son travail sur les biens mal acquis.

Enfin à titre personnel, j’ai été satisfaite suite aux échos très favorables recueillis par la réunion du groupe politique PPE et associés que j’ai eu l’honneur de présider où j’ai souhaité qu’en dehors des questions d’actualité, un point politique de situation sur leur pays soit fait par les parlementaires présents. Nous avons été pris par le temps car nous étions très nombreux et seuls le Royaume-Uni, la Lituanie, la Pologne, la Suède et la Turquie ont pu s’exprimer toutefois c’était très enrichissant et nous avons décidé de continuer cette formule lors de nos prochaines sessions … en nous donnant plus de temps !

Mai 24 2022

Chisinau, Moldavie (22 au 24 mai) – Agence Française de Développement (AFD)

Après l’Ukraine, la Moldavie craint d’être la prochaine cible des troupes russes. Des forces sont déjà sur le territoire, une bande séparatiste a déclaré son indépendance et se fait appeler la Transnistrie.

Très belle mission AFD conduite par son Directeur général, Rémy Rioux, qui m’a fait l’honneur de me proposer d’y participer, 13 ans après que je me sois rendue pour la première fois à Chișinău.

Depuis juillet 2021, l’AFD accompagne la République de Moldavie dans la convergence vers les normes de l’Union européenne et la mise en oeuvre de l’Accord de Paris. Dans ce petit État enclavé d’Europe de l’Est, l’AFD fournit une assistance technique pour le renforcement des capacités du pays dans les domaines de l’énergie et du ferroviaire. Elle souhaite également accompagner le développement durable des secteurs de la forêt, de l’irrigation, de l’eau et de l’assainissement.

Rappelons que l’Agence Française de Développement, fondée en 1941 sous le nom de Caisse centrale de la France Libre, est une des premières institutions financières d’Europe et opère dans 130 pays avec un budget annuel de 12 milliards d’euros.

Cette visite en Moldavie s’inscrivait dans le cadre de la volonté française de davantage s’engager sur le front Est de l’Europe pour aider les pays riverains de l’Ukraine à faire face aux nouveaux défis géopolitiques et stratégiques nés de l’invasion russe. Une volonté réaffirmée lors de la Conférence des donateurs à Berlin du 5 avril dernier où la France s’est engagée à hauteur de 125 millions d’euros – dont 75 millions par le biais de l’AFD.

L’AFD a ainsi décidé d’apporter à la fois une réponse urgente à la crise actuelle (3 millions d’€ devant être donnés à la société civile et aux ONG s’occupant des réfugiés que nous avons pu rencontrer dans les locaux d’ACTED, magnifique ONG dirigée par Frédéric de Saint Sernin) et des investissements à plus long terme, indispensables à la convergence vers des normes UE et une transition écologique appropriée.

Notre délégation était composée, outre Rémy Rioux, M. l’ambassadeur Graham Paul et moi-même, de Nicholas Cendrowitz, responsable Moldavie et Géorgie à la Direction de la Politique de Voisinage de la Commission européenne, Cécile Couprie, directrice AFD pour l’Eurasie, Philippe Baumel, directeur affaires institutionnelles de l’AFD, et Alexandre Lorot, responsable AFD Moldavie. Nous avons tous été heureux de constater la chaleur de l’accueil à l’AFD de tous les bailleurs de fonds déjà présents sur le terrain (Banque mondiale, FMI, UE, PNUD, BEI, etc.) et la convergence de nos analyses sur la nécessité absolue d’aider la Moldavie, petit pays de 3,6 million d’habitants, au PIB le plus faible d’Europe, et confronté à de lourds défis humanitaires, techniques et budgétaires aggravés par un sérieux “brain drain”.

La présidente Maia Sandu, 50 ans en ce 24 mai, formée aux Etats-Unis, a su depuis son élection le 15 novembre 2020 commencer à mettre en place les réformes indispensables en termes d’État de droit et de lutte contre la corruption après plusieurs années de dérives oligarchiques et s’entourer d’une équipe aussi énergique et dynamique qu’elle, comme nous avons pu en juger par nos rencontres avec plusieurs de ses ministres, dont le vice-Premier Ministre et ministre de l’infrastructure Andrei Spinu, le Ministre des Finances Dumitru Budianschi et le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères Veaceslav Dobinda. Mais la stabilité retrouvée est compromise par les lourdes conséquences de l’invasion de l’Ukraine avec l’afflux de 500 000 réfugiés dont 90 000 se sont installés dans le pays, une inflation galopante, de puissants courants pro-russes hostiles aux réformes en cours et beaucoup d’agitation en Transnistrie. Notre aide, promise par Emmanuel Macron qui a déjà rencontré la Présidente 3 fois, est aussi indispensable qu’urgente.

L’AFD a dans ces difficiles circonstances fait preuve d’une très belle réactivité, en rédigeant dans l’urgence un projet d’accord inter-gouvernemental (en cours de traduction) et en faisant approuver dès la mi-avril par son Conseil d’administration une aide de 15 millions d’euros à la Moldavie, dont 3 millions d’aide immédiate aux ONG et à la société civile. Un prêt de 60 millions d’euros sera en outre affecté au soutien de reformes dans les secteurs du rail et de l’énergie après accord du CA mi-juin.

Avec le vice Premier Ministre Andrei Spinu et ses secrétaires d’État en charge de l’énergie, des transports et du développement régional, nous avons pu nous réjouir des reformes déjà engagées pour la sécurité énergétique, notamment par le développement des énergies renouvelables. Une coopération sera lancée pour la modernisation de la compagnie nationale de chemins de fer (CFM) et du secteur énergétique par un soutien de RTE international à Moldelectrica, le réseau de transmission électrique afin d’accompagner une synchronisation avec le réseau européen ENTSO-E effective depuis mars.

Un accord a aussi été signé ce mardi entre à la fois le DG de l’AFD et le vice-Premier Ministre et les représentants de Moldelectrica et RTEi.

À noter aussi que Proparco, branche de l’AFD pour les financements privés avait aussi participé au début de notre mission à la signature d’un prêt de 8 millions d’Euros à la société Microinvest, première société moldave d’octroi de micro-crédits, afin de lui permettre d’aider plus de petits entrepreneurs, et notamment des femmes.

En résumé, ce fut une mission AFD aussi passionnante que concrète et fructueuse.

Mai 15 2022

Saint-Siège, Cité du Vatican (15 juin) – GIA France – Saint-Siège

« Viva el Papa » Une très belle journée au Vatican.

Je me suis rendue à Rome pour moins de 24 heures afin d’assister à la cérémonie de canonisation par le Pape François de 10 Bienheureux, dont Charles de Foucauld et deux autres Français, les méridionaux Marie Rivier, ardéchoise (1768-1838) et César de Bus, Cavaillonnais (1544-1607) Tous deux fondèrent des Congrégations religieuses, pour Marie Vivier la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie, (aujourd’hui encore présente dans 19 pays) et pour César de Bus la Société des Prêtres de la doctrine chrétienne (présente dans 4 pays) et se consacrèrent à l’éducation dans la foi des enfants et des adultes les plus pauvres

Autre canonisation qui me touche beaucoup, celle du néerlandais Titus Brandsma, prêtre, journaliste, professeur de philo, qui lutta inlassablement contre le nazisme, fut déporté en 1942 à Dachau où il mourut la même année d’une injection létale. Le vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, rencontré il y a deux jours à l’occasion de notre séminaire parlementaire OTAN à La Haye, le Chrétien-Démocrate Wopke Hoekstra assistera lui aussi à sa canonisation.

Mais c’est surtout à la canonisation du Bienheureux Charles de Foucauld que je voulais absolument assister, tant je me sens à la fois proche de cet homme incarnant mieux que tout autre l’idée de Fraternité universelle et admirative de son parcours hors du commun.

Né à Strasbourg en 1858, orphelin à l’âge de 6 ans, éduqué par ses grands-parents maternels, il se détourne de la foi chrétienne à l’adolescence et intègre Saint-Cyr puis l’école de cavalerie de Saumur tout en menant une vie dissolue. Envoyé en Algérie en 1880, il tombe amoureux des paysages majestueux du désert, quitte l’armée, et retrouve la foi lors d’un passage en l’église Saint Augustin. Il a alors 28 ans et devient moine trappiste en Ardèche avant de partir en Syrie. Ordonné prêtre en 1901, il repart pour la Terre sainte, puis s’installe la même année en Algérie, à Béni-Abbès puis Tamanrasset en 1905, d’où il se consacre à un dialogue avec les Touaregs, dialogue fait d’humilité et de bonté, témoignant du christianisme par une vie d’ermite de pauvreté et d’ascèse.

Assassiné dans son ermitage de Tamanrasset le 1er décembre 1916, les conditions de son décès ne peuvent que faire penser à celles des sept moines trappistes français de Tibehirine, assassinés 80 ans plus tard en mai 1996.

Foule impressionnante de pèlerins dès 8 heures du matin, beaucoup d’émotion de revoir le Pape François affaibli par des opérations successives mais heureux de célébrer cette messe de canonisation, ponctuée des vivats enthousiastes de la foule.

Je me suis réjouis de voir présente une très belle délégation de Saint-Cyriens et de jeunes officiers de cavalerie de Saumur sous la direction du Général de division Hervé de Courréges, commandant de l’Académie militaire de Saint-Cyr.

J’ai eu le plaisir de retrouver trois de mes collègues parlementaires les sénateurs Dominique de Legge (Ille-et-Vilaine), Loïc Hervé (Haute-Savoie) et Jean-Baptiste Blanc (Vaucluse) , Michel Barnier et son épouse Isabelle et aussi le Vice Premier ministre et ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas Wopke Hoekstra que j’avais rencontré pour la première fois il y a trois jours pour notre séminaire parlementaire OTAN à La Haye et que je retrouverai le 1er juin à Rotterdam où se tiendra le Congrès annuel du PPE (en tant que présidente à l’AP OTAN du groupe des élus de droite et du centre des 30 Etats membres, il m’a été demandé de présenter notre structure aux milliers de délégués présents et de faire un point sur la situation en Ukraine)

La cérémonie s’est poursuivie par un déjeuner passionnant avec notamment le ministre de l’Intérieur et des Cultes Gérard Darmanin et Monseigneur Gallagher, responsable des relations diplomatiques au Vatican, dans la magnifique Villa Bonaparte, ancienne propriété de Pauline, sœur cadette de Napoléon et aujourd’hui résidence de notre ambassadeur au Vatican, l’ambassadrice Florence Mangin, autrefois au Portugal et qui succède à Élisabeth Beton-Delegue, présente tant à la cérémonie qu’à la réception qui suivit le déjeuner.