février 2019

Fév 20 2019

Bruxelles (18 et 19 février)

 

Le 18 février au matin, notre commission permanente de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN s’est réunie dans l’environnement hyper-sécurisé de son ultra-moderne et splendide nouveau siège.

Etaient présents : le Secrétaire Général Jens Stoltenberg et ses adjoints, les ambassadeurs des pays-membres auprès de l’OTAN (Helene Duchêne pour la France), les responsables de délégations nationales ou présidents de commission (Christian Cambon et moi pour la France) et, parmi les autres parlementaires la Présidente du Parlement américain (House of Representatives) Nancy Pelosi, une femme dont j’ai toujours admiré le courage et la ténacité face à Trump. On peut également noter que des représentants d’un pays observateurs étaient présents pour la première fois (République de Macédoine du Nord, dont le protocole d’accession à l’OTAN a été signé quelques jours avant, le 6 février).

Une réunion passionnante et franche sur les enjeux actuels de la sécurité Euro-Atlantique et les manières d’y faire face par une adaptabilité et une réactivité accrues ; notamment par le respect des 2% budgétaires dont 20% seraient consacrés à la recherche et au développement technologique.


Le soir du 18 février fut ensuite consacré à un dîner de travail et d’échanges de notre délégation parlementaire française avec nos deux ambassadrices, S.E. Madame Claude-France Arnould notre ambassadeur de France en Belgique, et S.E. Madame Hélène Duchêne ambassadrice de France auprès de l’OTAN.

Hélène Duchêne, normalienne et énarque, a eu un parcours assez diversifié au sein du ministère des affaires étrangères avant d’en devenir directrice des affaires stratégiques, de la sécurité et du désarmement, trois ans avant de prendre en 2016 son poste d’Ambassadrice auprès de l’OTAN.

Claude-France Arnould, elle aussi normalienne et énarque, a eu pour sa part une carrière très axée sur les questions de Défense, en tant que directrice exécutive de l’Agence européenne de Défense, envoyée spéciale pour l’Espace au Service européen pour l’action extérieure, directrice des questions de Défense du Conseil de l’Union européenne, Secrétaire générale de l’ENA et directrice des affaires internationales et stratégiques au Secrétariat général de La Défense nationale.


Signe que les Femmes commencent enfin à prendre toute leur place en matière de géopolitique et de Défense (mais à une vitesse que nous souhaiterions tous voir augmenter), ce sont trois autres femmes qui ont occupé les devants de la scène le 19 février au matin pour notre réunion de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

Quel plaisir d’avoir pour la première fois comme présidente de notre assemblée une femme et une amie, Madeleine Moon, députée britannique travailliste, élue à l’automne dernier. Pour information, il faut savoir que la Présidence de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN tourne entre trois grandes formations politiques ; droite et centre (1), gauche (2) et bloc nord-américain (3).

La seconde femme était Nancy Pelosi, présidente (“Speaker”) du Parlement américain (et donc troisième personne de l’Etat, amenée à être Présidente des Etats-Unis en cas de double intérim (D. Trump et M. Pence)

La troisième n’était autre que Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Je l’avais rencontrée dans un séminaire parlementaire OTAN à Kiev à la mi-février 2014. Nous étions à peine une quinzaine de participants (j’étais la seule française présente) et j’avais beaucoup apprécié cette jeune femme, ancienne étudiante Erasmus à Aix et passionnée elle aussi par le dossier ukrainien. Dix jours plus tard elle était nommée ministre des affaires étrangères d’Italie, avant de commencer à occuper huit mois plus tard son poste actuel…

Fév 05 2019

Trois dîners-débats autour de l’Europe du Brexit

 

Début janvier 2019, j’ai pris part à trois dîners-débats qui m’ont permis de rencontrer des acteurs importants de l’amitié franco-britannique, qui ont pris le parti de ne pas céder aux tentations isolationnistes.

 

Le 24 janvier, le Sénat accueillait un premier dîner, celui du CHEE, le Cycle des Hautes études européennes de l’ENA, autour de Clément Beaune, le Conseiller Europe et G20 du président Macron. L’occasion d’accueillir les membres de la dernière promotion – du nom de la Présidente d’Estonie Kersti Kaljulaid (j’avais quant à moi appartenu à la toute première, la Promotion Simone Veil) et surtout de débattre des enjeux européens actuels, notamment dans la perspective d’un Brexit dur ou de NoDeal. Un débat d’autant plus riche, instructif et passionnant qu’il se faisait à huis-clos, sous la règle de Chatham House (interdiction de citer à l’extérieur les propos de l’intervenant) – et donc sans langue de bois – avec un des meilleurs responsables français des questions européennes, homme de l’ombre mais jeune, brillant et efficace.


Deux jours après, le 26 janvier, j’ai animé en tant que présidente et marraine le dîner-débat organisé par l’English Speaking Union pour ses membres et ceux de l’Oxford and Cambridge Debating Society. Le dîner a eu lieu en la présence du Baron Renwick of Clinton, qui fait partie de ces grands diplomates britanniques dont la finesse et l’élégance morale font honneur à leur pays et leur permettent de jouer un rôle majeur dans les soubresauts de l’Histoire. Ancien ambassadeur aux Etats-Unis et en Afrique du Sud (de 1987 à 1991, années cruciales pour ce pays et au cours desquelles il joua un rôle déterminant pour la fin de l’apartheid et la libération de Mandela dont il devint un ami très proche) ancien conseiller de Margaret Thatcher, Lord Renwick a écrit de nombreux livres, sur l’Afrique du Sud notamment, qui ont été unanimement salués par la critique. Il est aussi un remarquable conteur et ce fut un délice de l’écouter nous relater avec un humour bien britannique les complexités de la politique sud-africaine et leur dimension humaine.



Enfin, le 29 janvier, l’ambassadeur du Royaume-Uni en France, Sir Edward Llewelyn est venu débattre à l’invitation de la Fondation de la SNCF et de son président Frédéric Saint-Geours. Le débat, animé par Claude Sérillon, a été ponctué par l’annonce de l’adoption par la Chambre des Communes de l’amendement du député Brady demandant de trouver de « nouvelles alternatives » au backstop irlandais ; toutefois, ce dernier s’avère sans autre précision et sans grande chance d’aboutir. Il est en effet quasiment inconcevable que l’on arrive à un deal d’ici le 29 mars ; il faudrait sans doute pouvoir prolonger le bénéfice de l’article 50, mais à condition que le Royaume-Uni fasse des propositions acceptables par l’Union Européenne.

 

 

 

 

Fév 05 2019

Rome (1 au 3 février)

Dans le cadre du « Mercator European Dialogue », je me suis rendue à Rome du 1er au 3 février 2019. Le « Mercator European Dialogue » est un séminaire européen de parlementaires visant à débattre des moyens de sortir l’Union européenne de la crise de sens, de représentativité et de fonctionnement qu’elle traverse actuellement.

Les relations entre la France et l’Italie sont profondément enracinées dans les cultures de chacun des deux pays, et soutenue par un solide partenariat commercial, avec un volume global d’échanges qui s’élève à 76,6 Mds€, la France étant le deuxième client et fournisseur et premier investisseur de l’Italie (stock d’IDE de 66,6 Mds € fin 2017) tandis que l’Italie est le troisième client et fournisseur et le huitième investisseur de la France. Le sommet franco-italien de Lyon de 2017 a permis d’acter une alliance dans le domaine militaire entre Fincantieri et Naval Group.

Dès mon arrivée le vendredi, un dîner-débat consacré à la politique italienne et à la question des migrants s’est tenu, autour de journalistes et parlementaires italiens, dans le Museo dell’Ara Paci, construit autour de l’ « Autel de la Paix », monument de la Rome antique édifié sur le Champ de Mars en l’honneur de Pax, déesse de la Paix, par le premier empereur romain Auguste entre 13 et 9 av. JC.

Avec 73 sièges sur 751, l’Italie est un membre fondateur essentiel à l’UE, dépositaire des traités de Rome, et contribue à hauteur de plus de 13 milliards annuels à son budget, en échange de 11,5 milliards de redistribution (45% au titre de la politique régionale, 45% au titre de l’agriculture et du développement rural). Pourtant, depuis deux années particulièrement, des voix eurosceptiques s’élèvent sur le territoire, notamment portées par La Ligue et le Mouvement 5 étoiles. Ce pays jour pourtant un rôle moteur, avec la France et l’Allemagne, dans la relance du projet européen.

En participant à 14 des 15 missions et opérations PSDC, l’Italie engage 700 personnels militaires et civils aux côtés de la France, et partage notre vision ambitieuse de la Coopération Structurée Permanente (à laquelle elle participe) et du Fonds européen de défense.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon collègue letton du Bureau de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN , Ojars Eriks Kalnins

Avant de partir le dimanche, Christian Masset, ambassadeur de France à Rome, m’a accordé un entretien qui fut l’occasion d’évoquer la relation diplomatique franco-italienne en cette période tendue, et les grands dossiers relatifs au maillage de notre présence française dans le pays ; élus consulaires, consulats, instituts et lycées. L’année 2019, commencée avec une “Nuit des Idées” très réussie, devrait être particulièrement riche en événements majeurs, comme l’anniversaire des 100 ans de l’Institut français de Naples ou bien sûr le 500ème anniversaire de la mort de Léonard de Vinci.

 

Fév 02 2019

Audition de la Secrétaire Générale aux Affaires étrangères

Le premier février, la Secrétaire générale aux affaires européennes Sandrine Gaudin a confirmé tout l’intérêt qu’elle voyait dans ma proposition, en cas de No Deal, d’un comité bilatéral composé de parlementaires ainsi que représentants des deux gouvernements et de la société civile. Ce dernier pourrait être amené à exercer des missions de veille et de médiation eu égard à toutes les difficultés que les citoyens Français de Grande-Bretagne et Britanniques de France ne manqueront pas de rencontrer…

 

Fév 02 2019

Coup de gueule

Les Commissions, Délégations et Groupes (d’amitié, de suivi, etc.) sénatoriaux ne partagent pas encore d’agenda commun établi en fonction des pourcentages de présence et de la superposition des agendas de chaque Sénateur.

La matinée du 31 janvier est l’exemple parfait de ce problème : le jeudi matin est en effet réservé aux délégations et groupes de travail, mais il s’y greffe souvent des examens de textes en hémicycle. Ainsi, comment faire quand, comme moi, on appartient à la fois à la commission des affaires européennes et à une délégation (pour moi celle aux droits des femmes et à l’égalité des chances) qui se réunissent quasiment toujours à la même heure le jeudi matin ? Et ce matin du 1er février, se réunissaient aussi le groupe de suivi du Brexit et un groupe de travail de la commission des affaires culturelles sur l’audiovisuel extérieur dont je suis rapporteur.

Impossible donc de tout faire, sauf à avoir le don d’ubiquité.

Pour faire face à cet enjeu, des solutions numériques d’organisation logistique sont possibles, la bonne gestion de la ressource « temps » constituant la matière première de tout travail (parlementaire ou non) efficace.