En cet après-midi du mardi 8 janvier se tenait à l’Hôtel Matignon, sous la présidence du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, et en présence de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem et de la présidente de cette nouvelle instance, Mme Danielle Bousquet, la réunion d’installation du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, créé par le décret du 3 janvier 2013.
Institué, selon les termes du Premier Ministre « avec le souci que s’exprime la diversité des opinions sur ces questions et de permettre au gouvernement de recueillir régulièrement l’avis de personnalités dont l’expertise ou la compétence est unanimement reconnue », ce Haut Conseil remplace les différentes instances consultatives en charge de ces questions, et notamment l’Observatoire de la parité. Il aura la responsabilité d’animer le débat public, de faire des recommandations et d’évaluer les politiques publiques en matière de droits des femmes en France dans toutes ses dimensions : : lutte contre les violences de genre, place des femmes dans les médias et diffusion de stéréotypes sexistes, santé génésique, égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités politiques sociales et professionnelles.
Nommée dans cette instance au titre du Sénat, je suis heureuse de voir reconnu mon investissement depuis de nombreuses années sur l’ensemble de ces problématiques, tant en France qu’à l’étranger. Ma toute première proposition de loi dès mon élection au Sénat en 2004, avait d’ailleurs été consacrée à faire passer l’âge minimum du mariage des jeunes femmes de 15 à 18 ans, afin de les protéger de mariages forcés et d’encourager leurs études.
J’entends continuer à y défendre les valeurs et les projets qui nous permettront d’avancer vers une égalité réelle entre hommes et femmes, facteur incontestable de progrès, notamment économique.
J’aurai à cœur d’y présenter notamment ma proposition (PPL du 4 juillet 2011), de création d’une agence de recouvrement des pensions alimentaires qui non seulement simplifierait et raccourcirait la procédure permettant aux parents (dont près de 2,5 millions de familles monoparentales) de percevoir leur pension alimentaire mais serait également une source d’économie importante pour l’Etat .
J’y poursuivrai le combat engagé lorsque j’étais rapporteur sur la loi de féminisation des conseils d’administration des grandes entreprises. Un objectif qui doit au plus vite s’étendre à la haute fonction publique, y compris dans les instances européennes… (Cf
Je veillerai à ce que les bonnes intentions des gouvernements (de droite comme de gauche) pour une réduction de l’inégalité salariale entre hommes et femmes (cf mon intervention le 16/02/2012 lors des débats sur la loi d’égalité salariale) se concrétisent enfin.
Mais surtout je n’oublierai pas la nécessité d’un combat international pour une avancée des droits des femmes dans le monde, en insistant par exemple à la fois sur l’éducation des jeunes filles (Lire mon discours lors du colloque au Sénat), sur la nécessaire budgétisation sensible au genre dans toute notre politique d’aide au développement de pays étrangers sans oublier le devoir de la France de soutenir, chaque fois qu’elle le peut, des décisions aussi symboliques que la candidature de la jeune pakistanaise Malala pour le prochain prix Nobel de la Paix (la mobilisation parlementaire que j’ai initiée en France rassemble déjà plus de 150 députés et sénateurs, de droite comme de gauche).
Il y a beaucoup à faire. J’espère sincèrement que ce Haut Conseil, paritaire bien sûr, ne sera pas une instance prestigieuse de plus, mais un lieu où les membres sauront véritablement travailler ensemble dans un souci de progrès partagé et éviter ces difficultés que résumait joliment l’écrivain-poète algérien Mouloud Mammeri : « Le monde des hommes et celui des femmes sont comme le soleil et la lune : ils se voient peut-être tous les jours, mais ils ne se rencontrent pas.»