avril 2013

Avr 30 2013

Indemnisation des Français spoliés en Chine

Question écrite n° 06272 adressée à M. le ministre de l’économie et des finances (JO du Sénat du 02/05/2013) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre de l’économie et des finances sur l’avancement des négociations avec la Chine en vue d’une indemnisation des ressortissants français spoliés en Chine au milieu du XXe siècle.

Elle rappelle que le remboursement d’emprunts émis par la Chine entre 1903 et 1925 auprès de créanciers français a été interrompu en 1939, et que des familles et entreprises françaises ont été spoliées de leurs biens à la suite de l’installation de la République populaire de Chine, en 1949.

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Avr 30 2013

Devenir des biens spoliés durant le pillage du palais d’Été

Question écrite n° 06274 adressée à Mme la ministre de la culture et de la communication (JO Sénat, 02/05/2013) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur l’état d’avancement des discussions avec la Chine pour régler le contentieux relatif aux biens pillés par les armées françaises lors du sac du palais d’Été.

Elle rappelle que le saccage du palais d’Été des Empereurs de Chine par les armées françaises et britanniques en 1860, lors de la seconde guerre de l’opium, demeure, en Chine, un symbole douloureux des agressions commises par les puissances étrangères. Nombre de trésors pillés dans ce palais ont été emportés à l’étranger et notamment en France. Dès 1861, Victor Hugo, écrivait : « J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée ».

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Avr 23 2013

Remboursement des frais engagés par l’État à l’occasion d’opérations de secours à l’étranger

Question écrite n° 06086 adressée à M. le ministre des affaires étrangères (JO du Sénat, 02/05/2013) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre des affaires étrangères sur la mise en application des dispositions relatives au remboursement des frais engagées par l’État à l’occasion d’opérations de secours à l’étranger.

Près de trois ans après la promulgation de la loi n° 2010-873 du 27 juillet 2010 relative à l’action extérieure de l’État , les décrets d’application des articles 22 et 23 de loi, instaurant la possibilité d’un tel remboursement, n’ont toujours pas été publiés.

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Avr 23 2013

Utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure

Question écrite n° 06085 adressée à M. le ministre de la défense (JO du Sénat du 02/05/2013) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le ministre de la défense sur le retard pris dans la publication des décrets d’application de la loi n° 2011-892 du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisation des réserves militaires et civiles en cas de crise majeure.

Pour devenir pleinement applicable, cette loi nécessite la publication de quatre décrets en Conseil d’État, portant sur les conditions et modalités d’augmentation de la durée d’activité des réservistes, les conditions de convocation des réservistes, les modalités d’application du chapitre sur le dispositif de réserve de sécurité nationale et les modalités d’application du titre V du livre 1er du code de la défense, relatif au service de sécurité nationale.

Près de deux ans après la promulgation de la loi, aucun de ces quatre décrets n’a encore été pris.

Elle souhaiterait connaître les raisons d’un tel retard et demande à ce que le gouvernement veille à y remédier au plus vite.

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Avr 23 2013

Macédoine (21-23 avril) – Skopje

297967C’est à Skopje, capitale de l’Ancienne République yougoslave de Macédoine (non officiel de la Macédoine), que la Commission sur la Dimension Civile de la Sécurité de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN a cette fois décidé de se réunir. Je suis toutefois arrivée la veille de ce séminaire afin de remplir une mission d’observateur du 3ème tour des élections municipales de Skopje, le 2ème tour dans les bureaux du centre-ville ayant été entachés d’irrégularités.

Cette fois encore, nous notons des éléments troublants : des tracts appelant à ne pas oublier de voter…à une fausse date, une fausse lettre du leader de l’opposition, des ascenseurs en panne dans un certain nombre d’immeubles, des électeurs photographiant avec leur téléphone leur bulletin de vote rempli (un bulletin unique où l’en entoure le nom du candidat choisi) pour le montrer à la sortie du bureau à des personnages d’allure plutôt inquiétante…

Il faut dire que cette magnifique ville multi-ethnique et multi-culturelle, façonnée par des siècles d’occupation ottomane, où minarets côtoient coupoles byzantines, et où les autorités s’attachant à magnifier leurs origines avec des statues gigantesques d’Alexandre le Grand – fort mal vues des voisins grecs et bulgares dont les territoires englobent également une partie de l’antique Makedonia.. connaît de vives tensions. Le petit pays d’à peine plus de 2 millions d’habitants est le seul de l’ex-Yougoslavie à avoir en 1991 accédé à l’indépendance sans violence… mais a frôlé la guerre civile en 2001, lors d’un grave conflit entre la minorité albanaise (25% de la population) et la majorité slave (66%) et ce n’est que sous l’égide de la communauté internationale que les belligérants ont pu être désarmés et le dialogue politique réouvert. La coexistence entre les différentes communautés a été à peu près satisfaisante pendant une dizaine d’années mais on observe depuis début 2012 un regain de tensions interethniques. La nécessité de réformes pour renforcer l’Etat de Droit et lutter contre la corruption alourdit évidemment l’atmosphère politique.

Notre séminaire de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN nous a permis de rencontrer ministres et parlementaires macédoniens, mais aussi ambassadeurs de l’Union européenne, de l’OSCE et des Etats membres de l’OTAN, pour analyser la situation de la Macédoine dans le contexte de sa demande d’entrée dans l’Union européenne et dans l’OTAN.

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Semaine du 29 avril au 3 mai

Déplacement en Géorgie

Semaine du 22 au 26 avril

Semaine du 15 au 19 avril

  • Petit-déjeuner avec l’Ambassadeur de Grande Bretagne en France Sir Peter Ricketts, Lord Powell, Président du Partenariat de l’Atlantique (et ancien bras-droit de Margaret Thatcher) et Hubert Védrine sur l’alliance transatlantique – Ambassade de Grande Bretagne
  • Audition du Ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, par la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
  • Sur le plateau de France 24 (anglais) pour un débat en direct sur la transparence en politique
  • Réunion avec le Défenseur des Droits, Dominique Baudis, et la Défenseure des enfants, Marie Derain, sur les divorces internationaux
  • En Commission « Europe & International » au Haut Conseil à l’égalité

Avr 18 2013

Le Défenseur des Droits se saisit du dossier de la garde des enfants après un divorce international

Le Défenseur des Droits Dominique Baudis et son adjointe Défenseure des Enfants, Marie Derain, m’ont reçue pour avancer sur le dossier des divorces binationaux, notamment franco-allemands.

La saisine de la Défenseure des Enfants, gratuite, peut être très utile aux parents. Même si elle ne peut bien sûr pas s’ingérer dans une procédure judiciaire en cours, elle peut faciliter l’interaction du parent avec les différentes institutions en charge de son dossier, tant au Ministère de la Justice qu’au Ministère des Affaires étrangères. Chargée de promouvoir un véritable respect de l’intérêt supérieur de l’enfant (et en particulier le droit de l’enfant à maintenir un contact avec ses deux parents), la Défenseure des Enfants peut apporter un éclairage précieux à la résolution de litiges complexes, où le raisonnement juridique (voire des considérations politico-diplomatiques ?) risque parfois d’éluder cet enjeu humaniste essentiel.

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Avr 18 2013

Débat France 24 (English): « Transparence: François Hollande va t-il trop loin? »

J’ai débattu de cette question avec Harold Heuzé, représentant d’Anticor au sein de la Plateforme contre les Paradis Fiscaux et Judiciaires et au sein de Finance Watch.

Voir le débat: Transparency: Is Hollande going too far?

Semaine du 8 au 12 avril

  • En hémicycle, débat sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe
  • Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes
  • Réunion du groupe UMP
  • Rencontres Quai d’Orsay – Entreprises
  • Bureau politique de l’UMP
  • Intervention lors de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées: compte rendu du séminaire, organisé par l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et le Parlement du Royaume du Maroc, sur « les changements politiques et sécuritaires en Afrique du Nord », qui s’est tenu à Marrakech, du 3 au 5 avril
  • Petit-déjeuner avec une délégation de personnalités thaïlandaises conduites par le Vice-Premier ministre et Ministre de l’Éducation thaïlandais M. Prongthep Thepkanjana – Restaurant du Sénat

Avr 11 2013

Pourquoi je vote contre le « mariage pour tous »

Sénatrice UMP des Français de l’étranger, non seulement je suis très loin d’être homophobe, mais je reconnais que le projet de loi sur le mariage des couples de même sexe répond à de véritables besoins.

Il est important que les couples homosexuels aient la même possibilité que les couples hétérosexuels d’accéder à un cadre juridique plus protecteur que le PACS, notamment en termes de pension de réversion, de garantie pour le conjoint survivant de pouvoir demeurer dans le logement commun… mais aussi de liberté de circulation car, contrairement au mariage, le PACS ne facilite ni la délivrance d’un visa pour la France ni l’obtention d’un titre de séjour ni l’accès à une naturalisation.

Par ailleurs,  le mariage incite plus que le PACS à un engagement dans la durée, et permet une meilleure protection du conjoint le plus faible en cas de dissolution de l’union. Cette stabilité des cellules conjugales permet le maintien de repères sociaux et culturels fondamentaux et a donc des effets positifs pour la société, que l’État me semble devoir encourager, y compris pour des couples de même sexe. Enfin, je considère qu’il est important d’améliorer la sécurité juridique des enfants élevés par des personnes de même sexe, qui n’ont pas à être « punies » à cause de l’orientation sexuelle des personnes qui les élèvent.

Alors, pourquoi voter « contre » ?

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Avr 10 2013

Ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe (3/3)

Prise de parole sur l’article 1 bis du projet de loi, relatif à l’adoption :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, autant il est légitime, et même urgent, d’améliorer la sécurité juridique des enfants élevés par un couple de personnes de même sexe, autant nous devons prendre en considération l’intérêt supérieur de l’enfant et la problématique de la construction de son identité. Je regrette d’ailleurs beaucoup que cette notion juridique précise, qui correspond aux engagements internationaux de la France, ne soit pas prise en compte par le projet de loi ni par son étude d’impact.

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Avr 10 2013

Moralisation de la vie politique : l’Assemblée nationale s’apprête à voter le cumul des mandats de parlementaire et conseiller consulaire

(c) Deligne (La-Croix.com)

Les 16 et 17 avril, l’Assemblée nationale va débattre de la création d’un nouveau type d’élus, les conseillers consulaires, futurs représentants « locaux » des Français de l’étranger.

Sauf coup de théâtre de dernière minute, elle devrait alors entériner la possibilité de cumuler un mandat de conseiller consulaire et un mandat de parlementaire. Mon amendement tendant à interdire ce cumul avait en effet été rejeté au Sénat le 19 mars, et n’a pas été repris dans le texte adopté le 3 avril par la commission des lois de l’Assemblée nationale.

Le rapporteur du texte au Sénat et la Ministre des Français de l’étranger avaient objecté que cette question relevait d’une loi organique et ne pouvait donc être traitée dans le cadre du projet de loi réformant la représentation des Français de l’étranger.

Cette position de principe tient-elle la route, à l’heure où le besoin de moralisation de la vie politique est plus criant que jamais ? N’est ce pas au moment où l’on crée une nouvelle catégorie d’élus qu’il est pertinent de définir en même temps son régime des inéligibilités et des incompatibilités ?

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Avr 10 2013

Séminaire sur les changements politiques et sécuritaires en Afrique du Nord – Communication à la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat

Mme Joëlle Garriaud-Maylam présente un compte rendu du séminaire, organisé par l’Assemblée parlementaire de l’OTAN et le Parlement du Royaume du Maroc, sur « les changements politiques et sécuritaires en Afrique du Nord », qui s’est tenu à Marrakech, du 3 au 5 avril 2013.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. – Du 3 au 5 avril derniers, j’ai participé à un séminaire à Marrakech, organisé par l’Assemblée parlementaire de l’OTAN en partenariat avec le Parlement du Royaume du Maroc et avec le soutien de la Suisse, dont le thème principal était « les changements politiques et sécuritaires en Afrique du Nord : conséquences pour la paix et la coopération dans les régions euro-méditerranéenne et transatlantique ».

Ce séminaire de trois jours, placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi du Maroc Mohammed VI et remarquablement bien organisé par la partie marocaine, a réuni une centaine de parlementaires représentants les Parlements des pays membres de l’OTAN et des pays associés ou partenaires, dont l’Algérie et la Jordanie. Plusieurs Parlements, notamment du Mali, du Tchad et de la Mauritanie, avaient également été invités, de même que des observateurs d’autres organisations régionales, d’ONG ou des experts. La délégation française était composée de cinq députés, Mme Nicole Ameline, M. Gilbert Le Bris, M. Pierre Lellouche, M. Francis Hillmeyer, M. Jean-Luc Reitzer, et d’un seul représentant du Sénat.

Comme l’avait souhaité le président Jean-Louis Carrère et compte tenu de l’intérêt de notre commission pour les conséquences du « printemps arabe », sujet qui fait l’objet d’un groupe de travail, j’ai pensé utile de vous présenter brièvement un compte rendu de ce séminaire. Étant donné que ce séminaire a coïncidé avec la visite d’État du Président de la République au Maroc, j’ai également pensé utile de vous présenter brièvement l’état des relations entre nos deux pays.

Tout d’abord, quels enseignements peut-on tirer du séminaire sur « les conséquences du printemps arabe » ?

Dans le cadre de ses activités avec les pays partenaires, l’Assemblée parlementaire de l’OTAN a fondé, en 1995, un « Groupe spécial Méditerranée » dans le but d’entamer un dialogue politique avec les législateurs des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Le programme de ce Groupe s’est élargi au fil du temps. Aujourd’hui, l’Assemblée entretient des relations régulières à différents niveaux avec les parlements de neuf pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : l’Algérie, Chypre, l’Égypte, Israël, la Jordanie, Malte, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, ainsi qu’avec le Conseil législatif palestinien. Récemment, des contacts préliminaires ont été pris avec certains pays du Golfe et la Libye.

Parmi les activités annuelles du Groupe figurent une visite dans l’un des pays partenaires régionaux et membres associés méditerranéens, ainsi que deux séminaires méditerranéens, dont un est organisé à Naples en collaboration avec le parlement italien.

Ces réunions ont pour but de sensibiliser davantage les parlementaires aux problèmes de la région, de promouvoir un dialogue politique interparlementaire et de partager expérience et savoir-faire avec des législateurs des pays du Maghreb et du Moyen-Orient.

Le séminaire qui s’est tenu à Marrakech, du 3 au 5 avril, a été -je pense utile de le souligner- le premier séminaire de l’Assemblée parlementaire organisé en Afrique du Nord.

Lors de ce séminaire 8 sessions de travail avaient été organisées. Nous avons ainsi discuté de la situation en Syrie, de la situation au Sahel, des réformes politiques, économiques et sociales dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, des conséquences du « printemps arabe » sur la sécurité dans la zone euro-méditerranéenne et transatlantique et du rôle que pourraient jouer les pays occidentaux et les différentes organisations internationales ou régionales, comme l’Union européenne ou l’OTAN, pour aider et soutenir ces pays dans leurs réformes.

Enfin, nous avons discuté sur un projet de rapport, présenté par une parlementaire canadienne, Mme Raynell Andreychuk, au titre de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, portant sur le programme nucléaire militaire de l’Iran.

Je n’évoquerai pas ici l’ensemble des sujets particulièrement denses qui ont été évoqués lors de ce séminaire. Je voudrais simplement dire ici que l’action de la France au Mali a été saluée par l’ensemble des participants, qu’un large consensus s’est exprimé au sein de la conférence en faveur d’une reprise du processus de paix israélo-palestinien et que, s’agissant de la Syrie, un consensus s’est dégagé à la fois pour condamner la répression brutale du régime de Damas mais aussi pour exprimer de fortes réserves sur l’idée de livrer des armes à la rébellion en raison des risques que ces armes ne parviennent aux mains de groupes terroristes islamistes.

Ainsi, concernant le Mali, les parlementaires maliens invités à Marrakech, dont le vice-président de l’Assemblée nationale du Mali, M. Assarid Ag Imbarcaouane, ont tous remercié la France et les pays africains, en particulier le Tchad, pour leur aide et rendu hommage à l’action de nos soldats. Ils ont aussi insisté sur la nécessité de sécuriser les villes reconquises du Nord du Mali. Ils ont également souligné toute l’importance de la refondation de la démocratie et notamment de la tenue des élections en juillet prochain. Enfin, à la lumière du précédent de la Libye, ils ont fait valoir la nécessité d’une approche régionale et d’une plus grande implication de l’ensemble des pays de la région sahélienne pour lutter contre les trafics, notamment d’armes, et assurer une véritable surveillance des frontières.

S’agissant de la Syrie, un large consensus s’est dégagé au sein de la conférence, à la fois pour condamner la répression brutale du régime de Damas mais aussi pour exprimer de fortes réserves sur l’idée de livrer des armes à la rébellion en raison des risques que ces armes ne parviennent aux mains de groupes terroristes islamistes. Ayant moi-même exprimé les mêmes réserves, lors de l’audition devant notre commission, des responsables de l’opposition syrienne, j’ai été heureuse de constater que cette position était maintenant largement partagée parmi les représentants des Parlements au sein de l’assemblée.

Je voudrais vous faire part de mes réflexions sur les deux principaux sujets évoqués lors de la conférence : les conséquences du « printemps arabe » et le programme nucléaire militaire de l’Iran.

Deux ans après le déclenchement de ce qu’il est convenu d’appeler le « printemps arabe », et malgré les espoirs suscités par les révoltes populaires et la fin des dictatures, l’arrivée de partis islamistes au pouvoir, en Tunisie, en Égypte, en Libye et même au Maroc, a provoqué des tensions au point de s’interroger sur le sens même de ces révolutions. Le « printemps arabe » s’est-il transformé en « hiver islamiste », pour reprendre une expression journalistique utilisée également par une députée algérienne ?

Confrontés à l’exercice du pouvoir, mais aussi aux défis immenses de ces sociétés en matière de démographie, de développement économique ou d’éducation, les partis islamistes sont contestés à la fois par les « laïques », mais aussi par une frange plus radicale, « salafiste », et doivent faire face à des tensions sociales qui peuvent prendre un caractère violent, comme en Égypte.

En réalité, le processus de transition dans ces pays -qui sortent de cinquante ans de dictature- demeure encore largement inachevé et il faudra du temps avant que ne se mettent en place des systèmes pérennes.

Dans ce contexte, quelle attitude doivent adopter les pays occidentaux à l’égard des pays arabes en transition ?

Il est clair qu’il est dans notre intérêt que ces transitions réussissent. Notre devoir, nos intérêts nous commandent d’accompagner les sociétés arabes dans la voie de la modernité politique, sans arrogance, ni ingérence, mais en les assurant de notre disponibilité et de notre soutien. Plus que jamais, une approche globale s’impose, avec une dimension économique, de développement, politique et militaire. Et l’Europe a un rôle essentiel à jouer, compte tenu de sa proximité géographique, mais aussi de la nouvelle stratégie américaine de « pivot » vers la zone Asie-Pacifique.

D’après le FMI, compte tenu de la croissance démographique dans la région, ces pays doivent créer d’ici 2020, 50 millions d’emplois nouveaux, ne serait-ce que pour absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail. La question de la transition économique constitue donc un défi majeur.

Au-delà des aspects économiques, il nous faudra trouver un instrument diplomatique qui puisse, autant que faire se peut, favoriser l’instauration de régimes réellement pluralistes, respectueux des droits de l’Homme et notamment de l’égalité entre les hommes et les femmes. Nous n’avons rien à dicter à des pays qui ont pris leur destin en main, tracé leur histoire et fait leur révolution. Mais nous avons le devoir moral de répondre à leurs attentes et de leur apporter notre appui pour la réussite de leur transition démocratique.

Quels sont les mécanismes et les enceintes diplomatiques qui peuvent renforcer les liens régionaux et favoriser une évolution continue vers des régimes pluralistes ? Peut-on imaginer l’équivalent de ce que le Conseil de l’Europe a été pour les pays issus du bloc soviétique ? Est-ce que l’Union pour la Méditerranée, le processus de Barcelone, le dialogue 5+5 ou encore le dialogue méditerranéen dans le cadre de l’OTAN sont les instruments pertinents ? Il me semble qu’il y a une opportunité pour une organisation intergouvernementale régionale avec une valorisation d’un volet parlementaire qui puisse accompagner l’enracinement de la démocratie, l’unité du Maghreb et le dialogue euro-méditerranéen.

Je crois aussi que l’OTAN a un rôle à jouer pour accompagner la transition démocratique des pays de la région qui le demandent, notamment en apportant sa vision stratégique et son expertise dans le domaine de la réforme de défense et du contrôle démocratique des forces armées, du maintien de la sécurité, de la coopération de la formation dans une aide à la mise en place de structures institutionnelles solides.

Dans cette perspective, il me semble que la proposition du Maroc consistant à refonder le dialogue méditerranéen de l’OTAN, en s’inspirant du Partenariat pour la Paix, lancé en direction des pays d’Europe orientale, mériterait d’être soutenue.

Le deuxième principal sujet évoqué lors de ce séminaire a porté sur l’attitude à adopter à l’égard de l’Iran et de son programme nucléaire militaire.

Nous avons discuté d’un projet de rapport, présenté par une parlementaire canadienne, Mme Raynell Andreychuk, au titre de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, portant sur le programme nucléaire militaire de l’Iran. Si ce rapport met en lumière les menaces que ce programme représente pour la sécurité et la stabilité de la région, sur fond de tensions croissantes entre sunnites et chiites, et les limites des sanctions, il mentionne néanmoins les risques que comporterait une intervention militaire préventive, notamment en ce qui concerne le risque de déstabilisation de l’ensemble de la région.

Les discussions entre les représentants réunis lors de la conférence ont mis en évidence le rôle de médiateur que pourrait jouer la Turquie dans ce dossier ainsi que l’importance de suivre avec attention cette question au sein de l’assemblée parlementaire de l’OTAN. A été évoquée notamment l’idée d’organiser un séminaire spécialement consacré à l’Iran dans le cadre de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN.

Le deuxième sujet que je voulais évoquer porte sur les relations franco-marocaines.

Étant donné que le séminaire de l’OTAN a coïncidé avec la visite d’État du Président de la République au Maroc, j’ai pensé utile de vous présenter brièvement l’état des relations franco-marocaines et la situation de nos compatriotes dans ce pays, à la lumière des échanges que j’ai pu avoir sur place avec différents responsables marocains et français, dont la Consule de France à Marrakech, Mme Chantal Chauvin, qui a eu l’obligeance de m’accompagner à Casablanca pour une réception donnée par François Hollande pour la communauté française et que je tiens à remercier pour sa disponibilité et son aide précieuse.

Comme le souligne l’article du journal Le Monde consacré à la visite du Président de la République à Rabat et à Casablanca, les relations entre la France et le Maroc sont « au beau fixe ».

Malgré l’alternance politique en France, nos deux pays entretiennent des relations politiques très étroites.

Le Roi du Maroc Mohammed VI avait choisi la France pour effectuer sa première visite d’État à l’étranger en mars 2000. Il a également été le premier chef d’État à être reçu par le Président François Hollande, une semaine après la passation de pouvoir.

Lors de sa visite d’État de deux jours au Maroc, à Rabat et à Casablanca, trois mois après son déplacement en Algérie, le Président de la République s’est entretenu avec le Roi du Maroc et le chef du gouvernement, dirigé par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD), M. Abdelilah Benkirane.

Le Président a également prononcé un discours devant le Parlement marocain et échangé avec des étudiants marocains de l’Université de Rabat.

Il a aussi rencontré des représentants de la société civile, pour évoquer la situation des droits de l’homme et la liberté de la presse, ainsi que la communauté française, avec un discours au Lycée français Lyautey de Casablanca.

Le Président de la République était accompagné par une importante délégation comprenant une dizaine de ministres, soixante chefs d’entreprise et plusieurs personnalités, dont le président du Conseil français du culte musulman et le directeur général de l’Agence française de développement. Parmi les parlementaires figuraient de nombreux députés et un seul sénateur, notre collègue M. Christian Cambon, qui préside le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat. Pour ma part, j’ai assisté à l’intervention du Président de la République devant la communauté française à Casablanca.

Lors de son discours devant le Parlement marocain, le Président de la République a salué les « pas décisifs » accomplis par le Maroc vers la démocratie. Il a notamment évoqué l’adoption, à l’été 2011, d’une nouvelle Constitution, qui garantit la tolérance.

Le Président a également réaffirmé le soutien de la France au plan proposé par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc, mais revendiquée par les indépendantistes du front Polisario, soutenus par l’Algérie. Ce plan, présenté en 2007, prévoit un statut de large autonomie pour cette région.

De son côté, le Maroc a apporté son soutien à la France dès le début de l’intervention au Mali et nos deux pays partagent la même préoccupation au sujet de la Syrie.

Une large place dans ce déplacement a également été consacrée aux relations économiques. Si la France reste le premier partenaire commercial du Maroc, la France a cédé sa traditionnelle place de premier fournisseur à l’Espagne en 2012.

Le Maroc demeure toutefois la première destination des investissements français sur le continent africain, avec plus de 750 filiales d’entreprises françaises, dont une usine Renault à Tanger.

La France est également le premier donneur net d’aide publique au développement au Maroc. Les engagements de l’AFD s’élèvent à 1,7 milliard d’euros, principalement dans les secteurs de l’eau et de l’environnement.

Lors de la visite du Président de la République, une trentaine d’accords commerciaux ont été signés, pour un montant d’environ 300 millions d’euros.

Dans le domaine de l’éducation, la langue française jouit du statut d’une véritable seconde langue au Maroc (on estime que 40 % de la population peut s’exprimer en français). Il existe trente établissements d’enseignement français, qui accueillent près de 31 000 élèves, dont la moitié de Marocains.

Dans le domaine culturel, l’Institut français du Maroc compte onze implantations et il existe trois alliances franco-marocaines, qui organisent 1 500 manifestations culturelles par an et accueillent 65 000 élèves apprenant le français.

Enfin, la communauté française au Maroc est l’une des communautés françaises les plus importantes au monde. 45 000 français sont immatriculés dans les dix consulats mais, selon les estimations, les Français résidents seraient près de 80 000, sans compter naturellement les millions de touristes français qui visitent le pays.

Je rappelle aussi que plus d’un million de Marocains résident en France, sans compter les nombreux Français d’origine marocaine.

Nos compatriotes, dont de nombreux binationaux, contribuent ainsi au rayonnement de notre pays et de notre langue, aux échanges économiques et culturels et au développement du Maroc. Même s’ils bénéficient généralement d’un cadre de vie agréable, ils se heurtent à de nombreuses difficultés, tenant par exemple à la question de la scolarité ou aux problèmes soulevés en matière de garde d’enfants (avec le cas des enlèvements d’enfants de couples mixtes séparés ou divorcés), etc.

La question de la sécurité de nos ressortissants, notamment au regard de la situation au Sahel, est également une préoccupation constante, comme me l’ont confirmé les représentants de la communauté française ainsi que les agents de notre réseau diplomatique et consulaire que j’ai pu rencontrer sur place.

Voilà les quelques enseignements que je retire de ce séminaire et de mon déplacement au Maroc, mais je suis naturellement disposée à répondre à vos questions.

M. Jacques Berthou. – Vous avez évoqué la question du Sahara occidental. Où en sommes-nous du règlement de cette question, qui dure depuis déjà plusieurs dizaines d’années et qui empoisonne les relations entre le Maroc et l’Algérie ?

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. – Lors de son discours devant le Parlement marocain, le Président de la République a indiqué que la crise au Sahel rendait encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation. La France soutient la démarche du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique acceptable, sur la base des résolutions de l’ONU. Il a aussi réaffirmé le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui prévoit un statut de large autonomie pour la population et qui constitue une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée. « Tout doit être fait pour améliorer les conditions de vie de la population dans cette région » a-t-il ajouté.

Avr 09 2013

Réforme de l’AFE : à l’Assemblée nationale, le gouvernement se dévoile un peu plus

L’examen par la commission des lois de l’Assemblée nationale du projet de loi réformant la représentation des Français de l’étranger a été l’occasion pour le gouvernement de revenir sur plusieurs des maigres avancées obtenues au Sénat et de faire un pas supplémentaire en direction de l’enterrement de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE).

La commission des lois a en effet voté le changement de dénomination de cette institution, qui serait désormais appelée Haut conseil des Français de l’étranger (HCFE). Une proposition qui pourrait paraître anecdotique, mais dévoile la philosophie du projet gouvernemental : la volonté de priver l’AFE de toute velléité de ressemblance avec une « assemblée » représentative démocratiquement élue pour la transformer en « conseil » (terme utilisé depuis la création par décret du CSFE jusqu’à la réforme de 2004) aux compétences purement consultatives.

Cette volonté se traduit logiquement par la réintroduction par la commission des lois de l’Assemblée nationale de la désignation au scrutin indirect des membres du HCFE, qui avait souhaitée par le gouvernement mais écartée par le Sénat.

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Avr 09 2013

Reconnaissance de la langue thaï au baccalauréat

Question écrite n° 05817 adressée à M. le ministre de l’éducation nationale, publiée au JO Sénat le 11/04/2013 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale sur l’opportunité d’une reconnaissance de la langue thaï au baccalauréat.

La liste des langues vivantes étrangères pouvant être choisies comme LV1 ou comme LV2 au baccalauréat est fixée par deux arrêtés modifiés du 15 septembre 1993 relatifs l’un, aux épreuves du baccalauréat général (article 6-2) et l’autre, aux épreuves du baccalauréat technologique (article 2-2).

Parmi la vingtaine de langues vivantes pouvant être choisies au titre des épreuves obligatoires de langue du baccalauréat, figurent notamment l’arménien (sept millions de locuteurs), le finnois (six millions de locuteurs) et le danois (cinq millions de locuteurs). Parmi les langues pouvant être présentées en tant qu’épreuves facultatives figurent notamment le slovène (deux millions et demi de locuteurs), le macédonien (quatre millions de locuteurs) ou le laotien (cinq millions de locuteurs). Il est donc surprenant que le thaï, qui compte une soixantaine de millions de locuteurs dans le monde, ne puisse être choisi ni au titre des épreuves obligatoires, ni même au titre des options facultatives.

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Avr 08 2013

Ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe (2/3)

Prise de parole sur l’article 1 du projet de loi, tendant à autoriser le mariage de couples de même sexe :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, si la loi a institué le mariage et créé pour lui un cadre protecteur en n’acceptant sa rupture qu’à la suite d’une procédure judiciaire et de l’intervention d’un juge, c’est parce qu’elle le considère comme base d’une famille et non pas comme reconnaissance sociale du couple. Car la société n’a pas besoin de couples. Elle a besoin d’enfants qui bénéficient de la meilleure structure possible pour devenir les adultes de demain, d’un cadre sécurisant, objectif et protecteur. D’où le mariage.

C’est vrai, la procréation n’est pas obligatoire dans le mariage et lorsqu’un couple homme-femme ne procrée pas, c’est pour des raisons qui lui sont particulières, soit, par exemple, parce que l’un des deux souffre d’infertilité ou encore parce qu’ils sont l’un et l’autre trop âgés. La dimension familiale du mariage peut tout à fait supporter que certains couples n’aient pas d’enfants. Cela ne prive absolument pas le mariage de cette perspective. En revanche, si des couples de même sexe ne procréent pas, ce n’est pas pour des raisons particulières et personnelles, c’est pour des raisons objectives. L’union de personnes du même sexe ne permet pas, nous le savons tous, la procréation. La relation entre personnes de même sexe est un rapport de personnes. Il peut y avoir un lien de droit, un contrat, mais ce rapport n’a pas vocation à aller au delà pour fonder une famille, non pas parce que ces personnes n’auraient pas les qualités individuelles pour cela, mais parce que, ensemble, elles ne peuvent pas procréer. La condition d’altérité sexuelle des époux posée par la loi n’est pas un choix. Elle découle de la signification profonde du mariage, qui a pour rôle non pas d’officialiser la vie de couple, mais d’instituer la famille.

Il n’est pas question pour moi de nier que des couples homosexuels puissent élever des enfants aussi correctement que n’importe quel autre couple. Leur homosexualité peut constituer un facteur de difficulté, mais au même titre que les difficultés spécifiques auxquelles font face de nombreux couples hétérosexuels, en lien avec leur propre histoire personnelle ou leurs difficultés du moment.

J’estime même qu’il est important de donner une sécurité juridique aux dizaines, voire aux centaines de milliers d’enfants qui sont d’ores et déjà élevés par des couples de même sexe.

En revanche, je trouve extrêmement dangereux d’organiser la fiction d’une filiation au sein de couples homosexuels. Le mariage n’articule automatiquement conjugalité et filiation que dans le cas d’un couple hétérosexuel. Pour les couples de même sexe, la situation est différente.

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Avr 08 2013

Ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe (1/3)

Explication de vote sur la proposition de création d’une union civile :

Ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe est une proposition en apparence séduisante, car porteuse de progrès à plusieurs égards. Je vous propose de les reprendre.

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Avr 06 2013

Maroc (2-6 avril)

Sous le haut patronage de sa Majesté le Roi Mohamed VI, l’Assemblée parlementaire de l’OTAN dont je suis membre organisait en partenariat avec le Parlement du Royaume du Maroc un séminaire Rose-Roth consacré aux changements politiques et sécuritaires en Afrique du Nord et ses conséquences pour la paix et la coopération dans les régions euro-méditerranéenne et transatlantique.

Ce séminaire de trois jours à Marrakech a permis aux parlementaires des pays membres de l’OTAN de préciser le rôle de cette organisation politico-militaire en Méditerranée et au Moyen-Orient. Nous avons pu passer en revue un certain nombre de problématiques actuelles, avec notamment une évaluation de la menace d’attentat terroriste qui pèse sur les Français de l’étranger (l’actualité au Sahel est là pour nous le rappeler) et des incertitudes liées à un monde arabe en pleine transition. Les situations en Syrie, Egypte et Tunisie ont été étudiées et la nécessité d’intégrer économiquement les pays du Maghreb a été jugée indispensable.

Étant donné que ce séminaire coïncidait avec la visite d’État du Président de la République au Maroc, j’ai pu rejoindre Casablanca et participer à la rencontre entre le Chef de l’État et la communauté française au Maroc.

Lire le compte-rendu de ce déplacement fait devant la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées

Semaine du 1er au 5 avril

Déplacement au Maroc

Avr 03 2013

Exil fiscal et expatriation : une leçon de l’affaire Cahuzac

Les aveux de Jérôme Cahuzac éclairent d’un jour nouveau les propositions outrancières qu’il avait présentées à l’encontre des Français de l’étranger. L’affaire Cahuzac illustre en effet à merveille la dissociation entre expatriation et exil fiscal : nul besoin de vivre à l’étranger pour échapper à l’impôt français, prouve avec éclat l’ex-ministre.

A l’automne 2010, alors Président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, il avait en effet proposé une taxation des revenus de l’ensemble des Français de l’étranger, même lorsque ceux-ci payent déjà des impôts dans leur pays de résidence. Il assimilait alors implicitement l’ensemble des expatriés à des exilés fiscaux, oublieux de leurs devoirs à l’égard de la mère patrie. « Plutôt que de retirer leur nationalité à certains, ce qui n’aura aucun effet sur les résultats de la politique de sécurité, pourquoi ne pas rappeler cette nationalité à ceux qui sont partis, et leur demander de payer quelque chose en France, pays où ils sont nés, où ils ont été soignés, où ils sont allés à l’école? » déclarait-il.

Un projet qu’il avait réitéré en décembre 2012, envisageant même la renégociation de conventions fiscales internationales afin de le mener à bien.

L’affaire Cahuzac offre donc une belle leçon à tous ceux qui seraient encore tentés de faire des expatriés des boucs-émissaires à la crise…

→ Lire ma question d’actualité au gouvernement du 21 octobre 2010 sur les propositions fiscales de Jérôme Cahuzac ou voir la vidéo de cette intervention sur le site du Sénat

Avr 02 2013

Trois questions à Joëlle Garriaud-Maylam (Gavroche-Thaïlande)

Le 25 mars dernier, l’ambassadeur de France Thierry Viteau recevait à la résidence de France, la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam, représentant les Français établis hors de France. Ce passage en Thaïlande était l’occasion pour la sénatrice d’aller à la rencontre de la communauté française de Bangkok, de faire le point sur leurs attentes et de rappeler ses missions et engagements.

Après avoir été élue 16 ans au Conseil supérieur des Français de l’Étranger (CSFE), représentante des Français de Grande-Bretagne et d’Irlande, vous êtes, depuis 2004, sénatrice représentant les Français établis hors de France. En quoi consiste votre rôle précisément ?

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Avr 01 2013

Pénaliser les clients des prostitué(e)s? La gauche divisée (Mediapart)

Paris – Le Sénat a adopté jeudi à une large majorité la proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa visant à abroger le délit de racolage passif. Une adoption qui ne s’est pas faite sans heurts : le clivage est profond à gauche entre partisans de l’abolition de la prostitution, voire d’une pénalisation des clients, nombreux au PS, mais aussi au parti communiste et à droite, et ceux qui, comme les écologistes, plaident pour une ligne plus libérale (lire le compte-rendu des débats sur le site du Sénat).

L’instauration d’un délit de racolage public était l’un des emblèmes des années Sarkozy. Instauré en 2003, il punit de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende le fait pour les prostitué(e)s de se livrer à tout racolage des clients sur la voie publique, même de façon « passive » (une notion qui reste très floue en droit). Au cours de la campagne électorale, François Hollande s’était engagé à le supprimer. lire la suite »