mars 2012

Mar 31 2012

L’AFE en force dans les parrainages aux présidentielles

Conformément à la loi,  le Journal officiel a publié, hier, les noms de 500 parrains  pour chacun des 10 candidats à l’élection présidentielle.

Environ 42 000 élus étaient appelés, s’ils le souhaitaient, à apporter leur parrainage à un candidat à la Présidence de la République. 14.790 parrainages ont été validés par le Conseil constitutionnel, et 500 noms par candidat ont ensuite été tirés au  sort.

J’ai la chance de figurer sur la liste des 500 soutiens officiels de Nicolas SARKOZY.

Seule parlementaire des Français établis hors de France à avoir eu la chance d’y figurer, je constate avec plaisir que l’AFE est massivement présente dans ces parrainages, 13% de ses 155 membres élus (un record sans aucun doute) figurant sur cette liste.

Parmi les parrains de Nicolas Sarkozy, on note, outre ma présence, celle de 9 conseillers élus, dans l’ordre de parution délimité par le tirage au sort : Jean-Claude ZAMBELLI,  Joël DOGLIONI,  Joëlle VALERI,  Michelle GOUPIL, Jean-Charles PRETET, Jacques JANSON, Gabriel LAFAFERGE, Vajoumouny SHANKAR et Gilles d’AGESCY. lire la suite »

Mar 31 2012

Londres (30-31 mars 2012)

Dîner de gala de l’association des parents d’élèves du Lycée Charles de Gaulle, au profit d’associations d’aide à la scolarisation d’enfants de familles aux revenus modestes et de soutien à divers projets d’enseignement bilingue francophone.

Semaine du 26 au 30 mars

  • Présidence d’un dîner-conférence de Sir Robert Worcester sur la Magna Carta
  • Réception à l’ambassade de Grande-Bretagne à l’occasion de la prise de fonctions du nouvel ambassadeur, Sir Peter Ricketts
  • Bureau politique de l’UMP
  • Déjeuner du groupe interparlementaire d’amitié France-Arabie Saoudite et Pays du Golfe autour de Patrice Paoli, Directeur d’Afrique du Nord et Moyen Orient du Quai d’Orsay
  • Rencontre avec l’Ambassadeur du Turkménistan en France, à l’occasion du 20e anniversaire de nos relations diplomatiques
  • Déplacement à Londres, pour le dîner de fundraising de l’association des parents d’élèves du Lycée Charles de Gaulle

Mar 22 2012

Au Laos, à la rencontre des Français de Luang Prabang et Vientiane

Le Laos, petit pays de 6,5 millions d’habitants, encore largement méconnu, sans accès à la mer et enclavé entre des Etats de poids bien plus important,  est un des pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est. Riche d’une histoire et d’une culture complexe et séculaire, mais sorti exsangue des conflits du XXème siècle, le Laos a décidé de s’affranchir de son passé socialiste, de s’ouvrir à l‘économie de marché et de devenir un carrefour routier et ferroviaire de l’Asie du Sud Est. Il jouit depuis plusieurs années d’une croissance économique forte et constante (7% en 2011), reposant  en grande partie sur ses ressources naturelles (hydroélectricité et mines) et leur exportation vers les pays voisins.

La France, partenaire de longue date du Laos, l’accompagne dans son développement, à travers un soutien à la francophonie et aux secteurs de la santé, de l’agriculture et du patrimoine, notamment grâce à l’action de l’AFD qui intervient dans le pays depuis 1993. Un Institut Pasteur, destiné à la lutte contre les maladies infectieuses vient d’être ouvert. Des chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche et de développement) conduisent actuellement des missions en matière d’aide à l’agriculture (déforestation, érosion des sols etc.) La Secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse Jeannette Bougrab a également signé à l’occasion de son passage en novembre dernier 4 conventions du Fonds Social de Développement (FSD) en faveur d’associations laotiennes travaillant sur la mise en place de la biodiversité, la lutte contre l’épilepsie, l’aide aux sourds et malentendants et la préservation du théâtre d’ombres laotien pour un montant total de 282 000 dollars.

Le Laos, de son côté, est aussi très ouvert à un renforcement de nos liens y compris commerciaux. La compagnie nationale Lao Airlines  a ainsi acheté à la France deux Airbus A 320, le premier ayant effectué son vol inaugural le 9 novembre dernier. lire la suite »

Mar 22 2012

Laos (18-21 mars 2012) Luang Prabang & Vientiane

Le Laos, petit pays de 6,5 millions d’habitants, encore largement méconnu, sans accès à la mer et enclavé entre des Etats de poids bien plus important,  est un des pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est. Riche d’une histoire et d’une culture complexe et séculaire, mais sorti exsangue des conflits du XXème siècle, le Laos a décidé de s’affranchir de son passé socialiste, de s’ouvrir à l‘économie de marché et de devenir un carrefour routier et ferroviaire de l’Asie du Sud Est. Il jouit depuis plusieurs années d’une croissance économique forte et constante (7% en 2011), reposant  en grande partie sur ses ressources naturelles (hydroélectricité et mines) et leur exportation vers les pays voisins.

La France, partenaire de longue date du Laos, l’accompagne dans son développement, à travers un soutien à la francophonie et aux secteurs de la santé, de l’agriculture et du patrimoine, notamment grâce à l’action de l’AFD qui intervient dans le pays depuis 1993. Un Institut Pasteur, destiné à la lutte contre les maladies infectieuses vient d’être ouvert. Des chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche et de développement) conduisent actuellement des missions en matière d’aide à l’agriculture (déforestation, érosion des sols etc.) La Secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse Jeannette Bougrab a également signé à l’occasion de son passage en novembre dernier 4 conventions du Fonds Social de Développement (FSD) en faveur d’associations laotiennes travaillant sur la mise en place de la biodiversité, la lutte contre l’épilepsie, l’aide aux sourds et malentendants et la préservation du théâtre d’ombres laotien pour un montant total de 282 000 dollars.

Le Laos, de son côté, est aussi très ouvert à un renforcement de nos liens y compris commerciaux. La compagnie nationale Lao Airlines  a ainsi acheté à la France deux Airbus A 320, le premier ayant effectué son vol inaugural le 9 novembre dernier.

La communauté française du Laos

Au premier Janvier 2012, 1903 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France. On estime en fait  le nombre de Français établis au Laos à environ 2 200. La communauté française, qui a doublé en moins de dix ans, est la plus importante des communautés étrangères occidentales établies dans ce pays, et la troisième population étrangère du pays après les Thaïlandais et les Vietnamiens. Près de 80% des ressortissants français résident à Vientiane, l la région de Luagn Prabang  en accueillant 7,5%.

Cette communauté française est très concentrée autour des institutions françaises (Institut Français au Laos,  Lycée Français Josué Hoffet , Ambassade, Agence française de développement, Ecole Française d’Extrême Orient, Institut de recherche et de développement, Centre de coopération internationale en recherche agronomique – CIRAD, Institut Français de médecine tropicale, Agence universitaire de la Francophonie, ONG).

Les grandes entreprises françaises étant peu implantées au Laos ou ayant recours au personnel laotien, la majorité des Français présents dans le secteur privé travaillent pour de très petites entreprises. Une centaine de PME françaises sont présentes au Laos, elles interviennent dans le secteur des services (hôtellerie, tourisme, restauration, assurance, conseil, architecture, distribution), de l’agriculture (café, fleurs, fruits, plantes aromatiques), et de l’industrie (hydroélectricité). Les Français d’origine laotienne représentent un peu moins du tiers de la communauté française. Néanmoins, la majorité des nouveaux immatriculés viennent directement de France et sont d’origine laotienne. Ils espèrent y développer de petites affaires, y prendre leur retraite ou répondent simplement à l’appel des familles restées au pays. Par ailleurs, certains de nos compatriotes ne souhaitent pas être inscrits, notamment quelques « double nationaux », la double nationalité n’étant pas reconnue au Laos. Les Français d’origine laotienne sont tentés de demander leur réintégration dans la nationalité laotienne et de renoncer à leur nationalité française pour pouvoir hériter des biens de leurs parents, ou transmettre leurs biens à leurs enfants. Une grande partie de nos compatriotes a des revenus réduits, vivent de leur retraite ou d’une pension, et ne disposent d’aucune couverture sociale. Ils s’en remettent pour le paiement des soins ou d’une hospitalisation à leur famille, à leur employeur, ou à leurs proches.

Luang-Prabang Dimanche 18 et lundi 19 mars

Arrivant du Bangladesh un week-end, j’en ai profité pour me rendre à Luang Prabang. Membre de la Commission nationale française pour l’UNESCO, je souhaitais pouvoir évaluer le travail réalisé dans cette ville inscrite depuis 1995 à son patrimoine mondial et dans la restauration de laquelle  la France et l’AFD ont joué un rôle particulièrement  important.

Je savais bien sûr que Luang Prabang, « la ville royale où réside le Prabang » (la statue du Boudha portant ce nom installée là par Fa Ngum, fondateur du royaume de Lan Chang -le royaume du Million d’éléphants- au milieu du 14ème siècle, ancienne capitale du Laos, autrefois résidence de la famille royale,  était une  jolie ville coloniale lovée sur les rives du Mékong et du Nam Hou. Mais je ne m’attendais pas à voir une ville si magnifiquement préservée, au charme indéfinissable, mélange d’une certaine indolence mais aussi d’une spiritualité qui se ressent à chaque coin de rue.

Luang Prabang, ville royale et coloniale, est un vrai joyau, écrin de  végétation luxuriante pour des dizaines de splendides pagodes en bois peint et des petites maisons coloniales merveilleusement restaurées. Il y règne une paix et une harmonie à peine dérangée par les touristes qui essaiment les rives du Mékong et l’artère principale de la ville, siège le soir d’un sympathique marché où se retrouvent les paysans et artisans de la région, tisseurs de soie, sculpteurs sur bois et orfèvres.

La présence française à Luang-Prabang

Je ne sais s’il s’agit d’un mirage, mais partout il me semble humer un certain parfum de France, depuis les témoignages, dans le palais royal, des affinités de la famille royale pour la France jusqu’aux  panneaux AFD qui indiquent –en français aussi ! – à chaque coin de rue les travaux entrepris et la date de fin escomptée pour le pavage des petites rues de la ville.

C’est en 1861 que le jeune naturaliste et explorateur français Henri Mouhot (le « découvreur » d’Angkor Vat) se rend au Laos et y rencontre le roi Chanthakuman (1853-1868). Il y est rejoint 5 ans plus tard par la mission d’exploration du Mékong dirigée par Doudard de Lagrée et Francis Garnier.

Mais la bille peine à résister aux tentatives répétées d’agression, d’occupation ou d’annexion de ses voisins  birmans et thaïs. La région du nord et de l’est de Luang-Prabang est occupée par les Thaïs,et des pillards Hô  brûlent et saccagent Luang-Prabang en 1887.

Auguste Pavie, jeune employé des postes et télégraphes en Cochinchine, parti faire une mission d’exploration géographique, réussit à convaincre les autorités coloniales de la nécessité d’établir un consulat français dans ce lieu  qui avait toujours été « le centre le plus riche et le siège de la puissance la plus solide de l’Indochine septentrionale (..) au point de rencontre de toutes les races indochinoises » selon le rapport du Consul de France à Bangkok en juin 1885. Son action sauve sans doute alors le Laos de la disparition.  Devenu vice-consul en 1885 puis Consul en 1889, Auguste Pavie,  obtient le ralliement des Laotiens et de leur roi à la France.  Deux traités de protectorat avaient été signés dans la péninsule indochinoise, au Cambodge en 1863 et au Vietnam en 1885.   L’action de Pavie permet la signature d’un troisième traité établissant un protectorat français au Tonkin. Le 3 octobre 1893 est signé un traité franco-siamois. Le Siam acceptera d’évacuer la rive gauche du Mékong et de reconnaitre le protectorat de la France sur le Laos.

Lors de la deuxième guerre mondiale, le Laos passe sous l’emprise japonaise qui, après la défaite, tuera ou déportera une bonne partie des expatriés français du pays.

Royaume unifié en 1946 le Laos devient un Etat autonome en 1949 puis un Etat indépendant en 1953 dans le cadre de l’Union française. La France y engage de très gros travaux d’aménagement (création d’écoles, développement du réseau routier). Mais le Laos continue d’être l’objet de bien des convoitises, et c’est  le souci de défendre le Laos contre les infiltrations viêt-minhs qui est à l’origine de la bataille de Diên-Biên-Phu . La victoire vietnamienne à Diên-Biên-Phu en 1954  marque la fin du protectorat français. En 1975, le roi abdique  et la République Démocratique du Laos est proclamée.

Cette histoire partagée, si elle a laissé nombre de charmantes maisons coloniales que l’UNESCO et la France ont sauvé d’une ruine certaine, a sans doute constitué aussi le ferment de cette  francophilie marquée.

C’est ainsi qu’une ravissante maison coloniale, toute blanche et ocre, des dragons sculptés veillant sur elle, accueille l’Institut français de Luang-Prabang.  Sous la direction de Madame Carla Jorge, cet Institut français, appelé avant la réforme de 2011  Centre Culturel Lao-Français de Luang-Prabang ,  développe l’enseignement de notre langue et est le relais sur place de notre action culturelle, en accueillant par exemple dans ses jardins de belles expositions photos (la dernière sur le thème de l’eau). Autre clin d’œil de l’histoire contemporaine, il s’agit de la maison où l’humoriste Pierre Desproges a passé plusieurs années de son enfance, son père enseignant alors le français à l’école tout proche.

Le Directeur du Département du Patrimoine mondial de Luang-Prabang, Monsieur Boungnang Phongphichith, dont les bureaux occupent l’ancienne maison des douanes édifiée du temps du protectorat, francophone, m’accueille dans ses services pour une présentation exhaustive du développement de Luang Prabang et des programmes de restauration à l’œuvre, avec force statistiques à l’appui. Aucune démolition n’est autorisée, et les travaux de restauration doivent obligatoirement se faire avec des matériaux locaux.

J’apprends aussi que le tourisme français à Luang-Prabang n’a cessé de croitre ces dernières années, passant de la 5ème position en 2007 à la seconde position, derrière les thaïlandais, mais, avec 26 000 visiteurs en 2011, devant les Etats-Unis (45 000 visiteurs français pour l’ensemble du Laos en 2010, en hausse de66% par rapport à l’année précédente)

La France participe largement à la préservation du patrimoine matériel et immatériel du pays, notamment à travers le projet FSP (fonds de Solidarité Prioritaire) « Vat Phu Champassak » : mise en valeur du patrimoine et développement (2007-2012).

Mais les besoins restent très importants, et M. Phongphichith  exprimera bien sûr le souhait que la France s’implique encore davantage dans la restauration de Luang-Prabang..

J’ai également l’immense privilège de rencontrer à Luang-Prabang Francis Engelman, grand spécialiste du Laos, qui me fera découvrir nombre d’aspects inattendus de cette ville et des riches civilisations qui s’y sont succédées. Francis a été un des artisans de l’inscription de Luang Prabang au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995. Aujourd’hui, s’il est fier du travail accompli en matière de restauration du patrimoine bâti, il s’interroge sur les conséquences en matière de préservation du patrimoine culturel immatériel (sujet qui m’est cher et sur lequel j’avais été rapporteur pour la commission des affaires étrangères en 2005 (mon rapport sur le patrimoine immatériel)

De plus en plus d’habitants de Luang-Prabang tendent en effet à profiter du boom immobilier apporté par l’inscription à l’UNESCO pour quitter la ville et les petites maisons coloniales au charme suranné sont peu à peu transformées en «guest-houses » , cafés ou boutiques. Conséquence plus grave encore, les bonzes, qui dépendaient pour leur alimentation des dons faits par les habitants lors de leurs processions rituelles à l’aube, ont eux aussi tendance à quitter leurs monastères et à s’installer plus loin, là où subsistent de vraies communautés pouvant mieux les aider. Le défi de Luang-Prabang est désormais de préserver les traditions spirituelles qui font le charme de cette ville et d’éviter un tourisme de masse qui pourrait détruire son fragile équilibre.

Vientiane  du lundi 19 au mercredi 21 mars

Partant le lundi soir à Vientiane, je suis accueillie à l’aéroport par le Premier Conseiller de l’Ambassade Guillaume Habert, que j’ai un très grand plaisir à retrouver, l’ayant rencontré quand il représentait le Ministère des Affaires étrangères à la CNEMA (Commission nationale pour l’élimination des mines anti-personnel) moi-même y représentant le Sénat.

Un nouvel ambassadeur, Jean-René Géhan, a pris tout récemment ses fonctions à Vientiane, mais je n’aurai pas la chance de le rencontrer en ces deux jours de visite, lui-même se trouvant à Bangkok pour une réunion des Ambassadeurs de la Région.

Francophonie et Culture

Le soir même de mon arrivée, le COCAC (Conseiller d’action et de coopération culturelle), Jean-Pierre Galland organisait un dîner très sympathique à son domicile des bords du Mékong avec les responsables de son service  et leurs conjoints. Un décalage total entre ce cadre enchanteur, la nuit étoilée permettant de distinguer depuis le jardin les rives de la Thaïlande toute proche, et la teneur des discussions, empreintes d’inquiétude quant à l’avenir de notre présence culturelle dans ce pays si proche de la France, mais où, du fait des restrictions budgétaires, nous ne pouvons être aussi présents ou réactifs que nous le souhaiterions, face à l’entrisme de la Chine.  Comme souvent, je m’aperçois que la réforme de nos structures et leur regroupement au sein de l’Institut français n’est pas toujours très bien comprise et que l’on craint une centralisation excessive. J’essaie quant à moi d’expliquer les nécessités de la rationalisation et de l’harmonisation des pratiques dans un souci d’économies budgétaires. Mais je partage bien sûr les frustrations relatives aux restrictions budgétaires. Nous avons des équipes de personnes remarquables, très motivées, à l’écoute des aspirations de ce pays qu’il nous faut aider et qui pourrait être un appui considérable pour nous dans cette zone d’Asie en pleine expansion.

La Francophonie constitue en effet un vecteur d’affirmation de l’identité du Laos, le français est la deuxième langue obligatoire à partir du collège. Notre dispositif culturel s’articule autour des deux Instituts français (Vientiane et Luang Prabang), un lycée français et l’Ecole Française d’Extrême Orient.

Le Lycée français Josué Hoffet

Le lendemain, c’est la visite des superbes locaux du Lycée Josué Hoffet, suivie par des entretiens avec l’équipe de direction et les enseignants.

Fondée en 1986 par un groupe de parents d’élèves désireux d’offrir un enseignement français de qualité à leurs enfants, l’école française Hoffet, du nom du géologue et paléontologue qui découvrit en 1936 des os de dinosaures au Laos, devenue Lycée Josué Hoffet en 2007 est  conventionnée avec l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE)

Elle accueille aujourd’hui 470 élèves de la maternelle à la terminale.

Près d’un tiers des enfants scolarisés au Lycée Français sont boursiers, et certaines familles, notamment franco-laotiennes sont dans des situations très difficiles. Je félicite le proviseur Olivier Decloittre pour son respect exemplaire de la loi du 11 février 2005 relative à l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et la générosité de son attitude, avec notamment l’accueil d’un jeune élève gravement handicapé.  Autre bel exemple, le lycée organise par ailleurs des cours de soutien et des activités périscolaires permettant une mise à niveau des élèves dont la langue maternelle n’est pas le français.

Après la visite du Lycée, c’est un déjeuner qui m’attend à l’Ambassade, organisé par Guillaume Habert  avec une vingtaine d’entrepreneurs, responsables consulaires ou associatifs (ADFE et UFE). Tous s’accordent à reconnaître le potentiel géostratégique du Laos, pays francophone et francophile et la nécessité d’y renforcer nos positions.

l’Institut français du Laos (IFL) où j’ai assuré une permanence afin d’y rencontrer les membres de la communauté française souhaitant me faire part de leurs difficultés, est situé dans un spacieux et élégant bâtiment d’époque coloniale, point de convergence des francophones de la ville.

Sous la  direction de Laurent Montillet  il assure, outre sa mission première d’enseignement de la langue française,  la promotion de notre action culturelle extérieure et  propose des activités variées et innovantes dans les domaines du livre, du cinéma, du spectacle vivant et de la promotion des savoirs. A l’occasion de la journée de la francophonie du 20 mars étaient par exemple prévus un défilé de mode, avec des créations réalisées au sein même de l’Institut, et un récital de chansons françaises par des chanteurs et chanteuses laotiens de tous âges, sélectionnés parmi les apprenants ou enseignants de français après un processus d’échanges et de travail de plusieurs mois, des cours de chant étant donnés aux talents sélectionnés.. Un événement destiné à devenir le rendez-vous incontournable des amoureux de la langue française et qui pourrait servir d’exemple à nombre d’Alliances françaises ou d’Instituts français de par le monde.

Le Laos et les armes à sous-munitions

Le Laos est le pays le plus touché par les armes à sous-munitions suite aux bombardements subis par le pays pendant la guerre du Vietnam. De 1964 à la fin 1973, plus de 260 millions de ces bombes ont été déversées sur le Laos (soit plus de la moitié du total des bombes à sous-munitions déversées sur la planète  monde depuis 1965). Il est estimé qu’environ 30% de ces bombes n’ont pas explosé au moment de l’impact. Elles continuent à tuer ou blesser 300 personnes par an  au Laos, souvent dans des contrées très reculées, avec des conséquences lourdes en termes de handicap, de pauvreté, et de famine, certaines zones ne pouvant être cultivées, ou l’accès à l’eau étant impossible parce que toujours non dépolluées.

Les bombes à sous-munitions (BASM) sont, rappelons-le, composées d’un conteneur (bombe, obus, missile, roquette) regroupant, parfois par centaines, des mini-bombes explosives (appelées « sous-munitions »). Elles sont larguées par voie aérienne (avions, hélicoptères…) ou tirées par voie terrestre (canons, véhicules de combat, lance-roquettes, etc.) : le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions qui explosent, en principe, au contact du sol ou de l’objectif visé (voir plus d’informations sur mon rapport d’information de 2006 au Sénat sur le sujet ainsi que mon rapport législatif de 2009 pour la ratification par la France de la Convention d’Oslo).

Les autorités laotiennes ont été parmi les premières à signer et ratifier le Traité d’interdiction des armes à sous-munitions et ont accueilli la première conférence des Etats parties à cette convention en novembre 2010.

Le rôle des ONG est fondamental dans l’aide apporté à ce pays si touché. Handicap International a ainsi mené ses premières actions dans le pays en 1996-1997, en réalisant la première enquête nationale sur l’impact socio-économique des engins de guerre non explosés (UXO), puis en apportant son soutien à UXO Lao, organisme national de déminage (ou de «débombage», dans ses opérations dans la province de Savannakhet, l’une des plus affectées du pays. Handicap International mène également des opérations à la fois de déminage avec ses propres équipes d’une part et de sensibilisation des populations aux risques des mines et engins de guerre non explosés. L’organisation a aussi contribué à renforcer les services de réadaptation.

Ayant longtemps travaillé sur cette problématique avec Handicap international au sein de la CNEMA, j’ai été particulièrement heureuse de rencontrer les responsables locaux de leur initiative « Ban Advocates » programme lancé par la section de Belgique en septembre 2007. Il s’agit de constituer un réseau de grands témoins, représentants de pays affectés par les sous-munitions,, notamment l’Afghanistan, l’Albanie, la Croatie, l’Ethiopie, le Liban, la Servie, le Tadjikistan et le Vietnam.

En Janvier 2010 le Laos a rejoint ce mouvement, constituant un groupe de  huit personnes sévèrement affectées par ces armes, handicapés à vie. Venant souvent de villages très reculés, ces grands témoins, comme ce garçon de 17 ans dont la vie  a basculé le jour où il a voulu ramasser une de ces armes, contribuent à développer des mesures d’information et de prévention sur tout le territoire, pour que d’autres ne subissent pas le même sort par ignorance. Ils travaillent aussi à attirer l’attention sur les difficultés de ce combat au Laos.

Quant à COPE (Cooperative Orthodic and Prosthetic Enterprise) , il s’agit d’une organisation admirable, qui s’est donné pour mission depuis 1997 de fournir des prothèses et aides à la mobilité (fauteuils roulants et vélos adaptés) pour les personnes qui en ont besoin. COPE fournit également une formation et un soutien auprès du personnel local afin de fournir un service de haute qualité.

Sous la direction de Madame Rouve Kiev, COPE a également créé un petit musée sur les armes à sous-munitions, afin de mieux faire connaître au grand public ce terrible fléau, et de lever des fonds pour développer leur assistance aux victimes.

La mobilisation sur un sujet aussi sensible ne doit donc pas faiblir. Si les victimes ont été au cœur des négociations, les sous-munitions polluent toujours 31 Etats et territoires dans le monde et le Laos en particulier. Des centaines de milliers de personnes vivent au quotidien sous la menace de ces armes et sont autant de nouvelles victimes potentielles.

Mar 22 2012

Florence Cassez : déception, amertume… mais pas de découragement

Quelle tristesse, quelle colère aussi ce matin, à la descente de l’avion qui me ramenait du Laos, en apprenant le rejet par la Cour suprême mexicaine de la demande de libération de Florence Cassez. Une décision d’autant plus révoltante qu’elle faisait suite à une intervention publique du Président Felipe Calderon – signal inquiétant pour l’indépendance de la justice mexicaine.

Je pense aujourd’hui à la douleur de Florence, mais aussi de ses parents Charlotte et Bernard, et de tous ceux qui les soutiennent inlassablement depuis près de sept ans – notamment Jean-Luc Romero, le président de son comité de soutien.

Dès ma première étude du dossier, dès mon premier échange avec son avocat mexicain, dès la première de mes deux rencontres avec Florence dans sa prison de Tepepan, j’avais été convaincue de son innocence.

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Semaine du 19 au 23 mars

  • Déplacement au Laos
  • Accueil pour la Délégation des Femmes du Sénat d’un groupe de femmes entrepreneur africaines en formation à l’ENA, dans le cadre d’un programme du Ministère des Affaires étrangères et européennes

Semaine du 12 au 17 mars 2012

Déplacement en Inde et au Bangladesh

Mar 19 2012

Accès des expatriés à l’aide juridictionnelle – Lettre à Michel Mercier

Saisir la justice française peut coûter cher lorsque l’on vit à l’étranger : frais de transport pour se rendre aux audiences (sur ce sujet, voir ma question écrite sur l’oralité des procédures), difficultés d’accès à un avocat, éventuelles démarches de traductions… Si l’aide juridictionnelle est accessible aux Français de l’étranger (à condition que la procédure judiciaire ait lieu en France), ces obstacles ne sont pas pris en compte.

La loi portant création de l’aide juridique prévoyait pourtant l’établissement de plafonds de ressources spécifiques pour les Français de l’étranger (article 4, alinéa 4 de la loi du n°91-647 du 10 juillet 1991). Comme le confirmait le Ministre de la Justice en réponse à ma question écrite du 28 octobre 2010, cette disposition n’a jamais été appliquée.

J’avais alors demandé à ce que cette question soit abordée lors de la réunion annuelle de la commission permanente pour la protection sociale des Français de l’étranger, le 13 mars (voir ma lettre à François Saint-Paul). Elle a en retour indiqué qu’elle ne se prononcerait sur l’opportunité de la fixation de plafonds de ressources spécifiques aux Français de l’étranger que si la chancellerie prenait l’initiative de la proposer. Je viens donc d’écrire à Michel Mercier pour lui suggérer d’étudier les mécanismes qui faciliteraient la saisine de la justice française par les expatriés (par exemple la fixation de plafonds de ressources spécifiques pour l’aide juridictionnelle ou la création d’une aide contrebalançant les frais engendrés par l’éloignement géographique).

J’ai par ailleurs attiré l’attention du Ministre sur la nécessité de conclure au plus vite un accord avec les Etats-Unis en matière d’aide juridictionnelle.

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Mar 17 2012

Bangladesh (14-17 mars 2012)

Quatrième pays musulman du monde, le Bangladesh a construit son identité davantage sur la langue et la culture bengalies que sur la religion. D’une superficie de 147 570 km2 pour un peu plus de 148 millions d’habitants, sa capitale, Dacca, compte 12 millions de personnes. Seuls 213 Français sont inscrits en 2011 au registre des Français établis hors de France, formant une petite communauté, dynamique et soudée. Depuis le renversement du régime militaire du général Ershad en 1990, le Bangladesh vit sous un régime de démocratie parlementaire dans lequel deux partis nationalistes opposés dominent, dans le cadre d’un mode de scrutin uninominal à un tour. Le Bangladesh Nationalist Party (BNP) et l’Awami League (AL) ont ainsi accédé tour à tour au pouvoir. L’AL est aujourd’hui au pouvoir depuis janvier 2009, sous la conduite de Mme Sheikh Hasina Wajed, fille de Mujibur Rahman, héros de l’Indépendance du pays en 1971.

Même si le pays a fait d’énormes progrès en ce qui concerne l’amélioration de la vie de ses habitants,  il demeure l’un des pays les plus pauvres de la planète (au titre de l’indice de développement humain -IDH- publié par le PNUD en 2010, le Bangladesh est classé en 129e position sur 182 pays (contre 146e un an plus tôt). Les progrès réalisés au cours des deux dernières décennies prouvent que ce pays n’a pas encore pleinement exploité son important potentiel. Les niveaux de santé et d’éducation se sont considérablement améliorés et la pauvreté perd du terrain. J’ai pu constater sur le terrain ces progrès et les défis qui restent à relever. Je tiens à saluer le travail du Chargé d’Affaires, Premier conseiller de l’ambassade, Conseiller de coopération et d’action culturelle, M. Babou Kamichetty.  Il fut un allié précieux tant pour l’organisation de mon séjour que pour son bon déroulement. Qu’il en soit vivement remercié, ainsi bien sûr que l’Ambassadeur Michel Trinquier,  qui, bien que n’ayant pas encore reçu ses lettres de créance,  avait tenu à être présent dès le dîner organisé avec les chefs de service le soir de mon arrivée de Calcutta et  lors de la réception organisée dans sa résidence pour me permettre de rencontrer l’ensemble de notre communauté française.  J’ai beaucoup apprécié leur disponibilité, leur engagement et que celui de toute l’équipe de l’Ambassade, avec une mention spéciale pour le Consul Jean-Max Viennot et pour  le responsable des service de police Pierre Snabre, qui ont eu la gentillesse de m’accompagner avec leurs épouses pour une visite du Bâteau-hôpital d’Yves Marre le vendredi, jour férié au Bangladesh.

Entretien avec le Premier Ministre, Mme Sheikh Hasina Wajed

Après la tenue des élections générales de décembre 2008, cinq priorités ont été définies par le nouveau gouvernement : stabilité macroéconomique et lutte contre la hausse des prix des produits de base ; lutte contre la corruption ; programme d’investissement public quinquennal ambitieux dans l’énergie et les infrastructures ; lutte contre la pauvreté et les inégalités et amélioration de la gouvernance. J’ai été impressionnée par cette femme courageuse et par son parcours exceptionnel. Fille du dirigeant nationaliste Mujobur Rahman, premier président de la République tué lors du coup d’État de 1975, Sheikha Hasina Wajed est une femme exceptionnelle, qui préside la Ligue Awami depuis plus de trente ans. Devenue leader de l’opposition en 1991, dès le retour des premières élections démocratiques, elle remporte les élections générales de 1996. À nouveau dans l’opposition après sa défaite aux élections générales de 2001, elle est arrêtée en 2007 par le gouvernement intérimaire. Elle est alors accusée faussement d’extorsion de fonds et de complicité de meurtres, mais remise en liberté par la Haute Cour de Dacca qui suspend son  procès. Après de multiples péripéties, elle redevient Premier Ministre en janvier 2009.

Notre entretien, qui portera sur les enjeux de la présence française dans ce pays et les relations entre le Bangladesh et la France, où elle s’est rendue à plusieurs reprises, notamment pour y recevoir la Médaille d’Or de l’Université Paris Dauphine,  pour sa contribution en faveur de la démocratisation de son pays et de l’émancipation de la femme, se déroule dans son bureau du Parlement,  où elle doit prononcer un discours important. La veille, le Bangladesh avait obtenu victoire dans le litige l’opposant à la Birmanie sur les eaux territoriales, dans une zone riche en matières premières du golfe du Bengale – litige qui avaient failli dégénérer en conflit armé en 2008. Dans sa décision relative à la délimitation de la frontière maritime, le tribunal international du droit de la mer a estimé que les deux pays devaient avoir la souveraineté sur leur plateau territorial respectif : s’il a retenu la méthodologie proposée par la Birmanie pour ses calculs, il a accordé davantage de surface maritime au Bangladesh. Cette décision met fin à une quarantaine d’années de litiges et va permettre au Bangladesh de commencer l’exploitation du pétrole et du gaz dans la zone. C’est une immense victoire personnelle pour Sheikha Hasina Wajed, qui s’est engagée dès le début de son mandat sur ce dossier et les députés allaient d’ailleurs lui réserver un accueil enthousiaste dans l’hémicycle, où elle nous autorisa, le Chargé d’Affaires, Bakou Kamichetty et moi-même,  à la  suivre.

Entretien avec la Ministre pour le bien-être des femmes et des enfants, Dr. Shirin Sharmin Chaudhury

La ministre, titulaire d’un doctorat en philosophie du droit de l’Université d’Essex au Royaume-Uni , m’explique que l’action du gouvernement à cet égard vise avant tout la réduction de la féminisation de la pauvreté, par le biais de mesures adaptées et ciblées à l’intention des veuves, des femmes enceintes, des mères de familles et des femmes vivant dans l’extrême pauvreté. Des petits crédits à taux préférentiel sont ainsi octroyés aux femmes rurales pour leur permettre de devenir indépendantes au plan économique ; les femmes les plus démunies se servent de ces crédits pour monter des activités génératrices de revenus. L’égalité entre les sexes est une réalité dans le domaine de l’éducation, a indiqué Mme Chaudhury. La scolarisation secondaire des filles dépasse désormais celle des garçons. L’éducation obligatoire étant gratuite pour les filles à condition qu’elles ne soient pas mariées, le taux de scolarisation a augmenté en même temps qu’ont chuté les taux de mariages précoces et d’abandon. Des progrès ont aussi été réalisés en matière de santé de la femme, des mesures ayant été prises pour prodiguer des soins de santé primaire aux femmes rurales par le biais d’un réseau de dispensaires.

La ministre a également fourni des précisions sur la participation accrue des femmes dans la vie active. Cette participation améliorée concerne aussi bien le secteur privé que la fonction publique, soumise à un quota de 15%. L’émancipation politique des femmes est assurée depuis l’adoption de la loi de 1997 qui prévoit leur élection directe à un certain nombre de sièges au niveau des autorités locales.

Plus spécifiquement, et en partenariat avec l’UNICEF et des ONG, la Ministre m’entretient longuement de son soutien à des actions destinées à mettre fin au harcèlement sexuel contre les filles et les femmes. Parmi les multiples combats à mener pour protéger les femmes et les enfants, celui de l’ « Eve teasing », expression utilisée pour décrire le harcèlement des filles et des femmes dans les lieux publics par les garçons et les hommes. L’ « Eve teasing » est devenu une forme souvent brutale de harcèlement sexuel qui peut provoquer des dommages physiques et psychologiques permanents et profondément altérer la vie d’une fille. Le harcèlement lui-même se manifeste de différentes façons, de l’agression verbale et des allusions sexuelles à l’enlèvement, au jet d’acide et au viol. En réaction, certains parents choisissent de garder leurs filles à la maison plutôt que de les envoyer à l’école ou bien ils les marient lorsqu’elles sont jeunes pour tenter de protéger leur honneur et d’assurer leur sécurité. Vouées à la servitude domestique et sans beaucoup de mobilité, ces adolescentes se retrouvent elles-mêmes privées à la fois de la possibilité de faire des études et de trouver des débouchés sociaux. Elles sont aussi vulnérables aux risques qui, en matière de santé, sont associés au mariage précoce et à la grossesse. Au Bangladesh, les effets du harcèlement ont même poussé certaines filles et femmes à se suicider. Selon la Ministre, blâmer les victimes ne résoudra pas le problème. Nous devons encourager les filles à parler afin de créer une prise de conscience au sein de la communauté et de travailler ensemble pour empêcher l’  « Eve teasing ». Ainsi, avec l’UNICEF, une telle prise de conscience a permis la mise en place de groupes locaux d’adolescents appelés les « Clubs Kishori ». Ces clubs ont pour but d’assurer un environnement sûr où les filles et les garçons se réunissent et communiquent de façon positive. Les membres du club participent à diverses activités et à des séances d’information et acquièrent les moyens qui leur permettent de devenir des vecteurs de changement. Grâce à des fonds provenant de l’Union européenne, il existe aujourd’hui près de 3000 clubs Kishori dans près de 30 districts du Bangladesh.

Une autre action concrète, toute récente de la ministre, est la création du grand espace de vente le Joyeeta – Winner Women, en plein centre de Dacca, dédié à la vente de produits d’artisanat réalisés par des femmes entrepreneurs.

Visite du bateau hôpital de Yves Marre

A l’origine, il faut noter l’implication d’un personnage hors du commun Yves Marre, steward chez Air France, première personne à avoir traversé la Manche en parapente motorisé, pilote d’hydravion en Amazonien, ayant réussi à la traversée Paris-Miami en péniche en 38 jours … Sportif hors du commun, Yves Marre a aussi toujours mis son extraordinaire énergie au service de grandes causes.

Après plusieurs missions humanitaires pour Aviation Sans Frontières, il fonde il y a 18 ans avec Runa Khan, figure de l’entrepreneuriat social au Bangladesh, une association, l’organisation Friendship, afin d’apporter des soins médicaux aux habitants des îlots situés au Nord du Bangladesh. Comme ces îlots sont isolés et éloignés des côtes, Yves Marre et son épouse ont eu l’idée de transformer des barges en hôpitaux flottants, qui pourraient ainsi se déplacer facilement sur les rivières et venir en aide aux populations locales. Le Lifebuoy Friendship Hospital (LFH), que j’ai pu visiter, fut le premier hôpital flottant de Friendship, opérationnel depuis décembre 2001. Il est équipé de chambres pour les docteurs, de deux blocs opératoires, d’un service de gynécologie, d’un service de traitement médical réservé aux femmes, d’un cabinet dentaire complet, d’un laboratoire pathologique, d’un service ophtalmologique équipé pour des opérations chirurgicales, et d’un service de radiologie. L’hôpital offre des traitements anti-natals et post-natals, gynécologiques, pédiatriques, et s’occupe d’un certain nombre de maladies relevant de la médecine générale. Le bateau est également équipé d’un dispensaire qui distribue gratuitement des médicaments aux patients. Jusqu’à vingt membres d’équipage peuvent embarquer simultanément. En plus des services médicaux proposés à bord, le LFH organise des « camps médicaux spécialisés » pour fournir des soins de santé secondaires avancés, grâce à l’aide de médecins locaux et internationaux renommés qui viennent exercer gratuitement des opérations chirurgicales ou offrent des consultations. L’hôpital flottant fournit également des traitements médicaux d’urgence en cas de catastrophes naturelles (inondations, cyclones). Depuis sa création, le LFH a reçu 398 768 patients, dont 2/3 pour des soins primaires et 1/3 pour des soins secondaires.

L’équipe qui nous a reçu à bord nous a expliqué qu’un deuxième hôpital flottant, baptisé l’Emirates Friendship Hospital (EFH), avait été inauguré fin 2008 et est installé dans le Nord du pays. Il a déjà permis le traitement de 146 870 patients. Enfin, un troisième navire est en cours de transformation. Il s’agit du Rainbow Warrior 2, célèbre bâtiment de l’ONG Greenpeace International, rebaptisé Rongdhonu. Arrivé au Bangladesh en août dernier, des travaux de rénovation ont commencé dans le port de Chittagong et devraient durer encore quelques mois avant que ce nouvel hôpital flottant ne puisse longer les côtes, afin de venir en aide aux populations qui n’ont que peu ou pas d’accès à des soins médicaux.

Cette visite du bateau-hôpital d’Yves Marre fut aussi l’occasion de rencontrer des personnes aussi emblématiques que sympathiques, très engagées dans l’amélioration du quotidien des habitants du Bangladesh en matière de santé, d’éducation ou de microfinance.  Toute l’équipe des médecins du LFH bien sûr, mais aussi des jeunes français venus consacrer plusieurs mois de leur vie à l’aide humanitaire dans ce pays un peu oublié, et je voudrais tout particulièrement mentionner Corentin.  Etant venu faire un stage dans l’atelier de construction de bateaux d’Yves Marre, ce jeune ingénieur de 26 ans apprenant que la ressource essentielle du pays, la toile de jute, était de moins en moins demandée et que les ateliers fermaient les uns après les autres, réalisa que la  jute pourrait remplacer avantageusement le plexiglas pour la construction des bateaux,  avec un processus de fabrication moins coûteux (d’environ 15%) plus écologique et permettant surtout d’utiliser les ressources du Bangladesh et de redonner du travail à ses habitants. Les expériences étaient concluantes, mais il s’agissait de convaincre de la fiabilité du produit. Il décida alors de construire – ce qui lui prit 3 mois- un voilier en fibre de jute et , lui qui n’avait aucune notion de navigation en solitaire à la voile – de faire sur ce frêle esquif,  les 14 000 kilomètres séparant les rives du Gange de la France, en traversant certaines des zones les plus dangereuses du monde, infestées de pirates comme les golfes du Bengale et d’Aden. Une expérience fabuleuse qu’il relate dans un livre « l’Aventure de Tara Tari » (C. de Chatelperron, ed. la Decouverte) mais dont la réussite n’a entamé ni sa modestie, ni son désir de continuer à s’impliquer dans ce magnifique projet de solidarité avec le Bangladesh.

Le Bangladesh et la Francophonie

Un autre aspect marquant de mon séjour fut ma participation à la Conférence de presse pour le lancement de la Semaine de la Francophonie, célébrée partout dans le monde le 20 mars. Pendant une semaine à partir du 15 mars, le Bangladesh allait vivre à l’heure de la langue française et de la Francophonie. Comme tous les ans, l’Ambassade de France s’est associée aux représentations diplomatiques des pays francophones à Dacca, à savoir le Canada, l’Egypte, le Maroc, la Suisse et le Vietnam, ainsi que les Alliances françaises, afin de mettre en avant la Francophonie au Bangladesh. Un Festival du film francophone se déroulera à l’Alliance française de Dacca et Chittagong. Le 16 mars, une compétition pour les étudiants de l’Alliance sur le thème des Droits de l’homme se déroulera dans ces deux alliances, dont le vainqueur se verra offrir un séjour d’une semaine en France au mois de juillet en compagnie de francophones du monde entier. Enfin, une exposition autour de « dis-moi dix mots » sera visible à Dacca et Chittagong. Vive la francophonie !

Mar 17 2012

Bangladesh – au pays de la pauvreté durable

Au Bangladesh, où seuls 213 Français sont inscrits en 2011 au registre consulaire, j’ai eu beaucoup de plaisir à rencontrer cette petite communauté, dynamique et soudée. J’ai aussi participé au lancement de la Semaine de la Francophonie, et eu plusieurs rencontres autour des enjeux du développement de ce pays demeurant l’un des plus pauvres de la planète (129e sur 182 pays au titre de l’indice de développement humain -IDH- publié par le PNUD en 2010) :

  • – Entretien avec Mme Sheikh Hasina Wajed, Premier Ministre
  • – Entretien avec Dr. Shirin Sharmin Chaudhury, Ministre pour le bien-être des femmes et des enfants
  • – Visite du bateau-hôpital créé par Yves Marre

-> Lire le compte-rendu de ce déplacement

Mar 15 2012

Stocks de munitions à l’étranger – prévention des risques

Le 4 mars, une série d’explosions dans le dépôt de munitions de Mpila de Brazzaville a fait environ 200 victimes, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.

Bien que la France ait pu débloquer immédiatement une aide d’urgence, par l’intermédiaire de l’Ambassade et du Centre de Crise, ce grave accident nous rappelle d’une part la nécessité d’œuvrer en faveur du démantèlement des stocks de munitions et, d’autre part, d’intégrer aux plans de sécurité consulaires ce facteur de risque.

J’ai attiré l’attention du Ministre des Affaires étrangères et européennes sur ce problème par le biais d’une question écrite publiée aujourd’hui au Journée Officiel du Sénat.

-> Lire ma question écrite

-> Lire la réponse du Ministre

Mar 14 2012

Inde (11-14 mars 2012)

Ce nouveau déplacement au pays de la plus grande démocratie du monde (1,140 milliard d’habitants), en route pour le Bangladesh  fut placé sous le signe du renouveau de la coopération, notamment culturelle entre la France et le Bengale occidental.

Il y a plusieurs années que je souhaitais me rendre à Calcutta, d’autant que le Consul général Jean-Louis Rysto, personnalité exceptionnelle que j’avais eu le privilège de rencontrer lors d’une mission sur les mines anti-personnel au Yemen, m’avait convaincue de l’intérêt de m’arrêter à Calcutta, capitale culturelle de l’Inde,  pour y rencontrer les Français de cette ville, certes en petit nombre (95) mais se plaignant parfois d’être un peu délaissés,  et des personnalités influentes comme le Gouverneur de l’Etat. Je tenais aussi à voir le magnifique Consulat qu’il venait d’inaugurer dans cette ville en plein essor, au carrefour des profondes mutations économiques et culturelles de l’Inde du Nord.  Je n’avais pu hélas me rendre à l’inauguration du Consulat, dans une ancienne maison coloniale, magnifiquement restaurée pour l’adapter aux besoins d’un Consulat du XXIeme siècle, mais  Jean-Louis Rysto devant recevoir sa médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de notre excellent nouvel Ambassadeur à Delhi François Richier, je me devais d’être présente !

Quel bonheur aussi de rencontrer tant au cours de la réception en l’honneur du Consul général que lors des différents entretiens, tant d’hommes et de femmes amoureux des cultures françaises et indiennes, désireux  de transmettre leurs savoirs et de développer les liens entre nos deux pays. Au programme : visite de l’Alliance française, rencontre avec le Gouverneur de l’Etat du Bengale occidental, Monsieur Mayankote Kelath Narayanan, ancien élève de l’ENA, avec des Chefs d’entreprise indiens, mais aussi avec  l’une des plus grandes mécènes du pays, Mme Rakhee Sarka, à l’origine du magnifique projet de 82 millions de dollars du KMOMA, Musée d’art moderne. Visite d’une Alliance française en pleine expansion,  visite de l’Institut français de Chandernagor et entretiens avec la presse pour évoquer le renforcement de nos liens en matière de coopération et d’échange culturels.

Ville de contraste où, plus encore que dans le reste de  l’Inde, se côtoient misère et immenses fortunes, modernité extrême et traditions, Calcutta, 15 millions d’habitants, est le premier centre industriel, financier et commercial de l’Inde Orientale. Ancienne capitale administrative des Anglais jusqu’en 1912, elle est la capitale de l’Etat du Bengale occidental (83 millions d’habitants pour un territoire de plus de 88 000 km2). Quant à la présence française en Inde,  en 2011, 9 595 Français étaient enregistrés auprès des Consulats. A Calcutta, on compte 95 Français enregistrés. La communauté française se compose essentiellement de retraités (plus de 2 000), de militaires et de fonctionnaires, et leur famille. Elle est peu représentée dans le secteur privé et le secteur public (on ne compte que 12 % d’actifs). La tendance actuelle est à l’augmentation de la communauté française dans la circonscription de New Delhi, du fait de l’implantation de nouvelles entreprises française en Inde. Nos compatriotes exerçant une activité professionnelle sont essentiellement des expatriés temporaires installés dans le cadre des entreprises qui les emploient. Les acteurs clés des échanges franco-indiens sont l’aéronautique, les télécommunications, l’énergie, l’industrie pharmaceutique, les biens d’équipement et la défense. Aujourd’hui plus de 300 entreprises française sont implantées en Inde et emploient environ 40 000 personnes. La France se situe au 7e rang des investisseurs étrangers en Inde. Qu’en est-il en matière de coopération culturelle ?

Visite de l’Alliance française du Bengale

Si le bengali est la langue officielle de l’Etat du Bengale occidental, en Inde, 18 langues nationales sont reconnues par la Constitution (dont le hindi, langue officielle de la Fédération) et une langue véhiculaire, l’anglais, qui est utilisée dans le commerce et les affaires. Dans les Etats, une quinzaine de langues sont parlées par près de 90 % de la population indienne. Même si le français constitue la première langue étrangère en Inde (l’anglais n’est pas considéré comme une langue étrangère), notre langue n’est pas couramment pratiquée, même à Pondichéry où seulement 30 % des Français la parlent. Elle est cependant utilisée comme 2e langue dans un grand nombre de collèges et lycées, ainsi que dans les 15 Alliances française de l’Inde. Après la visite de son établissement fraichement rénové et entièrement repensé, le directeur de l’Alliance française du Bengale, M. Claude Alexandre Martinez, m’exposa la situation depuis son arrivée et les perspectives pour 2012-2013. Après une vigoureuse reprise en 2009, notamment de ses effectifs d’élèves – seuls 210 étudiants étaient inscrits en 2009, contre 531 aujourd’hui (l’objectif est de 600 l’an prochain et 1 000 à plus long terme) –, de  M. Martinez a insisté sur les deux priorités à accomplir : le développement des cours et le projet de construction. L’un et l’autre demeurent des chantiers délicats et complexes à mener à Calcutta. En continuant d’augmenter le nombre d’étudiants inscrits, l’Alliance accroîtra son potentiel et sa crédibilité ; en ayant un siège indépendant, elle améliorera sa visibilité et son image, de même qu’elle dégagera des moyens conséquents pour développer ses actions tant linguistiques que culturelles et de communication. Ainsi, selon son directeur, en matière d’activités culturelles  et de communication, le projet pour la médiathèque est de rénover les collections, de rendre cet espace plus interactif avec notamment une connexion Internet publique (WiFi), de développer la partie information, notamment le centre de ressources sur la France et la Francophonie. Quant à la programmation culturelle, la programmation doit gagner en qualité et pertinence, en favorisant le travail de jeunes créateurs, et tendre à devenir un centre de création et de référence à Calcutta. Pour M. Martinez, l’avenir de l’Alliance française du Bengale dans un pays en croissance économique rapide passe par une réinstallation dans des locaux neufs et représentatifs. Sur le terrain agrandi, un projet immobilier viable doit être conçu. Il lui faut pour cela trouver des financements, éventuellement sous la forme d’un partenariat public privé. La piste du mécénat semble ainsi privilégiée.

Rencontre avec Mme Rakhee Sarkar, grande mécène et directrice du futur musée KMoMA

Alors que New Delhi et Bombay sont depuis quelques années le théâtre du développement fulgurant du marché de l’art en Inde, la politique du gouvernement indien en faveur des arts visuels a été quelque peu délaissée. Une initiative émanant du privé, le « Kolkata Museum of Modern Art » (KMoMA), appelle à dynamiser et structurer le champ des arts plastiques dans le pays. Active depuis de nombreuses années en tant que collectionneuse et fondatrice du premier centre d’art contemporain indien, à Calcutta, j’ai eu la chance de rencontrer Rakhee Sarkar, directrice du futur KMoMA,. Elle veut faire de ce projet inédit un modèle institutionnel à la mesure des grands musées internationaux. Ce musée, qui sera le premier de la ville à être consacré à l’art moderne et contemporain, devrait ouvrir en 2015. Il s’agit de l’un des plus grands chantiers architecturaux qui aient été entrepris depuis les années 1950 et la construction de Chandigarh par Le Corbusier. La collection, dont le contenu n’est pas encore dévoilé, compose avec les enjeux culturels de la mondialisation et d’un passé colonial. Elle accorde aussi une large place à l’art national. Dessiné par les architectes suisses Herzog & de Meuron (à l’origine du stade de Pékin « nid d’oiseau » des Jeux Olympiques), le KMoMA, en construction depuis juillet dernier dans la nouvelle ville de Rajarhat (tout près de Calcutta), relève d’un partenariat inédit public-privé. Si un tiers du budget est levé auprès des privés, deux tiers seront octroyés par le gouvernement du Bengale Occidental. Comme l’explique Rakhee Sarkar, elle-même galeriste, Calcutta a deux cents ans d’intérêt dans l’engagement culturel, définitivement plus qu’à Delhi ou Bombay. C’est la ville où le modernisme indien est né sur le plan politique, économique et culturel. Il existe à Calcutta quinze musées ne disposant pas de lieux pour exposer. Une partie de leurs collections pourrait être abritée au KMoMA. Déjà des artistes et des successions ont exprimé le désir de faire des dons. Ce musée servira de prototype en aidant à développer l’expertise. Le KMoMA est également envisagé comme un centre pluridisciplinaire capable de répondre aux attentes à la fois du milieu international et d’un public local caractérisé par de fortes disparités socioculturelles. Mais ce qui distingue les ambitions de ce projet est sans conteste l’activité qu’abritera l’une des ailes du musée, dévolue à l’enseignement de l’histoire de l’art, la muséologie, l’administration culturelle et la restauration. Cette « académie » intégrée au musée est le signe de l’urgence pour le pays de se doter de professionnels de l’art. Ainsi, le KMoMA entend œuvrer à l’amélioration des conditions d’exposition, de conservation et de circulation de l’art indien. Le MoMA de New York a promis, lors du « Symposium international sur les musées du futur » organisé à Calcutta en mars 2009, de soutenir ce développement à travers un programme d’échange impliquant des curateurs indiens. Rakhee Sarkar, également à la tête du comité sur l’art et le marché de l’art au sein de la Fédération de la chambre de commerce et de l’industrie indienne, souligne le rôle du secteur privé dans la mise en place d’une politique culturelle. A cet effet, elle pointe la nécessité d’alléger le système de taxes qui régissent le commerce de l’art et le mécénat en Inde, et espère être entendue.

Entretien avec la presse pour évoquer la coopération culturelle entre la France et l’Inde

En compagnie de l’Ambassadeur de France, M. François Richer, et du directeur de l’Institut de Chandernagor, M. Rila Mukherjee, nous avons rencontré des journalistes du Telegraph pour aborder la question du développement de partenariats entre la France et l’Inde en matière culturelle. En janvier dernier, l’Inde et la France ont conclu un accord afin de soutenir les échanges dans le domaine de la culture et du patrimoine. Une déclaration conjointe de nos ministres respectifs de la culture précise ainsi les grands axes de cette coopération dans les domaines des musées, du patrimoine et des échanges artistiques. Cette coopération pourra se traduire par des échanges de spécialistes et professionnels de musées, l’organisation d’ateliers ou de séminaires, afin de mieux cibler l’expertise scientifique et culturelle recherchée ; l’organisation d’expositions dans le domaine de l’art contemporain ; des actions pour accroître les capacités des musées sur des thématiques précises ; les collections d’art indien des musées nationaux français ainsi que les collections d’art français détenues par les musées indiens, seront valorisées dans le cadre de cette coopération. J’ai évoqué l’idée des jumelages, formidable opportunité pour resserrer les liens, renforcer nos échanges et faciliter les dialogues culturel, artistique et touristique entre nos deux pays.

En terminant par une visite éblouissante de la ville de Chandernagor, située sur les rives du Gange, à une trentaine de kilomètres de Calcutta, je suis repartie de l’Inde persuadée de la nouvelle impulsion donnée aux liens culturels existants entre nos deux pays, et impatiente de découvrir les résultats de ces efforts pour promouvoir la connaissance et la compréhension mutuelle de nos cultures et de nos civilisations.

Mar 14 2012

En Inde, à Calcutta, un nouvel élan pour la coopération culturelle

Ce nouveau déplacement au pays de la plus grande démocratie du monde (1,140 milliard d’habitants), en route pour le Bangladesh  fut placé sous le signe du renouveau de la coopération, notamment culturelle entre la France et le Bengale occidental.

Il y a plusieurs années que je souhaitais me rendre à Calcutta, d’autant que le Consul général Jean-Louis Rysto, personnalité exceptionnelle que j’avais eu le privilège de rencontrer lors d’une mission sur les mines anti-personnel au Yemen, m’avait convaincue de l’intérêt de m’arrêter à Calcutta, capitale culturelle de l’Inde,  pour y rencontrer les Français de cette ville, certes en petit nombre (95) mais se plaignant parfois d’être un peu délaissés,  et des personnalités influentes comme le Gouverneur de l’Etat. Je tenais aussi à voir le magnifique Consulat qu’il venait d’inaugurer dans cette ville en plein essor, au carrefour des profondes mutations économiques et culturelles de l’Inde du Nord.  Je n’avais pu hélas me rendre à l’inauguration du Consulat, dans une ancienne maison coloniale, magnifiquement restaurée pour l’adapter aux besoins d’un Consulat du XXIeme siècle, mais  Jean-Louis Rysto devant recevoir sa médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur des mains de notre excellent nouvel Ambassadeur à Delhi François Richier, je me devais d’être présente !

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Mar 13 2012

Nicolas Sarkozy distingue expatriés et exilés fiscaux !

Dans cette campagne présidentielle comme dans les précédentes, le dossier de la fiscalité reste un sujet « clivant » entre le candidat du parti socialiste et celui du rassemblement de la droite et du centre.

Alors que la proposition de François Hollande décourage le travail et veut inciter les plus riches à partir de France en créant une fiscalité confiscatoire à 75%. Nicolas Sarkozy veut inciter les personnes fortunées à rester en France par une fiscalité non confiscatoire, équitable, mais responsable.

La proposition formulée hier soir sur TF1 à l’occasion de l’émission politique « Parole de candidat » devrait, ainsi, décourager les candidats à l’exil fiscal…

En effet, l’impôt proposé sera assis uniquement sur les revenus du capital à l’exception des revenus d’un patrimoine professionnel, comme celui d’un Français qui dirigerait à l’étranger une entreprise qui lui appartient. L’impôt sera égal à la différence entre ce que la personne aurait payé en impôt sur les revenus de son capital si elle était restée en France et ce qu’elle aura payé dans son pays de résidence.

Ce système est inspiré du régime fiscal américain qui assujettit tous les nationaux américains au paiement d’un impôt différentiel égal à la différence entre l’impôt qu’ils auraient dû verser au fisc américain s’ils étaient restés aux Etats-Unis et l’impôt payé dans leur pays de résidence. lire la suite »

Mar 13 2012

Stocks de munitions à l’étranger – État des lieux et prévention des risques

Question n° 23015 adressée à M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, publiée au Journal Officiel du Sénat du 15/03/2012 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam demande à M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, s’il serait possible de lui communiquer un bilan de l’engagement de la France en faveur de la destruction des stocks de munitions, notamment dans des pays où l’Histoire a légué une responsabilité à notre pays.

Le 4 mars 2012, une série d’explosions dans le dépôt de munitions de Mpila de Brazzaville a fait environ 200 victimes, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables. En mars 2008, des explosions dans un dépôt de munitions proche de la capitale albanaise Tirana avaient ravagé trois villages du secteur. Dans plusieurs pays, des stocks de munitions conservés dans des conditions de sécurité inappropriées mettent en péril la population dans un très large rayon autour des dépôts.

La France a elle eu une action exemplaire lors du démantèlement du site de la Douddah à Djibouti. Elle aimerait donc savoir quelles actions ont pu être entreprises dans ce domaine de notre coopération et obtenir des indications sur la localisation des sites susceptibles de poser des risques sécuritaires.

Elle souhaiterait également s’assurer que, dans ces zones, les plans de sécurité des ambassades et consulats sont bien à jour et prévoient des dispositions spécifiques pour faire face à ce type de risque – si possible en liaison avec d’autres experts internationaux, par exemple dans le cadre du mécanisme européen de protection civile.

Réponse de M. le ministre des affaires étrangères, publiée au Journal Officiel du Sénat du 09/08/2012 (page 1820) :

L’explosion survenue à Gerdec, en mars 2008, a tué 26 personnes. Elle s’est produite à 16 km de la capitale albanaise, soit à une distance significative des deux points de regroupement prévus à Tirana par le plan de sécurité, qui n’ont pas été endommagés. Elle n’a fait aucune victime française. Après cette catastrophe, les autorités albanaises ont cherché à regrouper les dépôts de vieilles armes et de munitions. Des destructions programmées se déroulent régulièrement dans deux usines, sous haute surveillance. L’explosion survenue le 4 mars 2012 au camp Mpila de Brazzaville a provoqué d’importants dégâts matériels (vitres cassées, menuiseries altérées et fissures de murs) dans certains de nos points de regroupement, pourtant situés à plusieurs kilomètres, sans faire de victimes parmi nos compatriotes. L’ambassade n’était pas informée de l’existence de ce dépôt de munitions au sein du camp militaire, couvert par le « secret défense ». Au quartier Mpila, tous nos compatriotes ont dû quitter leurs domiciles, détruits par l’explosion, et se reloger ailleurs. À la faveur de cette crise, l’ambassade s’est engagée dans une refonte complète du dispositif d’ilotage. La dépollution du dépôt de munitions donne lieu à une coopération avec les autorités locales. La sécurisation des stockages d’armes et de munitions est une problématique importante pour la communauté internationale, en raison des risques qu’ils engendrent dans de nombreux États. Des actions sont conduites aux niveaux international et régional pour sensibiliser les États particulièrement touchés par cette problématique. Ainsi, par exemple, le Programme d’action des Nations unies en vue de prévenir, combattre et éradiquer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, adopté par les Nations unies en 2001, prend en compte la dimension de la sécurisation du stockage et appelle les États parties à prendre des mesures aux niveaux national et régional en ce sens. Le Conseil de l’Union européenne a adopté en 2005 une stratégie de lutte contre l’accumulation et le trafic illicite des armes légères et de petit calibre et de leurs munitions. Complétant le Programme d’action des Nations unies, cette stratégie repose essentiellement sur le soutien aux pays tiers, et propose notamment une aide à la gestion des stocks, à la collecte et à la destruction des armes légères et de petit calibre excédentaires. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) est également très engagée. Elle a ainsi rédigé un document en 2003 sur les stocks de munitions conventionnelles qui s’est traduit par l’édition de guides de meilleures pratiques relatives au stockage des munitions et la sécurisation des sites au profit des États membres. Des projets de coopération de sécurisation de sites défectueux sont régulièrement lancés et soutenus par l’OSCE, l’OTAN et l’Union européenne, à la demande des États concernés. La France contribue matériellement et financièrement à ces projets, en participant à des ateliers de formation, des missions d’évaluation ou des projets d’amélioration de la gestion des stocks. Dans le cadre de la préparation des plans de sécurité au bénéfice des Français de l’étranger, les ambassades et consulats de France intègrent la problématique de la localisation précise des dépôts de munitions et s’attachent, en lien avec les autorités de résidence, à concilier les impératifs de sécurité de ses ressortissants et de ses emprises diplomatiques et les contraintes liées à la confidentialité au titre de la défense nationale des pays concernés.

Mar 12 2012

XVIème session de l’Assemblée des Français de l’étranger

Femmes élues de l’AFE autour du Secrétaire d’Etat aux Français de l’Etranger, Edouard Courtial, à l’occasion de la Journée internationale de la Femme

Les Conseillers de l’AFE étaient en session plénière cette semaine à Paris. L’occasion pour chacun des élus de porter la voix des Français établis hors de France jusqu’à Paris et, en retour, de revenir sur le terrain avec – autant que faire se peut – un début de réponse aux attentes spécifiques de nos compatriotes qu’ils représentent.

Sur proposition du Secrétaire d’Etat en charge des Français de l’étranger, une discussion « continentale » est désormais prévue en assemblée plénière. L’occasion d’une discussion organisée, à propos de difficultés constatées sur un même continent, avec prises de paroles ciblées et constructives et échanges croisés de responsables de l’administration ou d’élus, y compris d’autres continents ayant des problématiques similaires. Alors que l’Europe avait permis d’inaugurer ce nouveau concept lors de la session précédente, deux tables rondes étaient consacrées, cette fois-ci, à l’Asie puis à l’Afrique. lire la suite »

Semaine du 5 au 10 mars 2012

  • Session plénière de l’AFE
  • Réunion du groupe UMP du Sénat avec Jean-François Copé
  • Réunion de la Fédération UMP des Français de l’étranger, en l’honneur des élus à l’Assemblée des Français de l’étranger
  • Bureau politique de l’UMP
  • Réunions du groupe UDIL de l’AFE
  • Petit-déjeuner avec Alain Juppé et Roselyne Bachelot autour des participantes au colloque « Printemps arabe : printemps des femmes ? »
  • Visite avec Edouard Courtial à la Maison des Français de l’étranger (MFE)

Semaine du 27 février au 3 mars 2012

  • Petit déjeuner de travail autour d’Emmanuelle Mignon, Conseiller d’État, membre de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy
  • Réunion du groupe UMP du Sénat en présence de François Fillon
  • Assemblée générale du groupe français de l’Union Interparlementaire
  • Dîner du Club de la Table française
  • Petit-déjeuner du Club des Ambassadeur autour de Gildas Le Lidec, Ambassadeur de France en Thaïlande
  • Audition par la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Général Christophe Gomart, commandant des opérations spéciales
  • Audition par la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de Jacques Audibert, directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère des affaires étrangères et européennes, sur la situation en Iran
  • Déjeuner de travail avec Xavier Bertrand
  • Questions d’actualité au gouvernement
  • Bureau du groupe UDIL
  • Réunion du groupe UDIL
  • Réunion avec Philippe Lortie, secrétaire général de la Conférence de La Haye de droit international privé
  • Assemblée générale de l’Union des Français à l’étranger (UFE)

Mar 09 2012

Visite de la Maison des Français de l’étranger

Hier après-midi, j’accompagnais le Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger, Edouard Courtial, pour une visite de la Maison des Français de l’étranger (MFE).

Ce service du ministère des Affaires étrangères et européennes situé Rue de Javel dans le XVe arrondissement a vocation à accueillir le “véritable service public d’accompagnement de l’expatriation et de la réinsertion» annoncé par le Président de la République lors de ses vœux 2012 aux expatriés, et de regrouper en un seul service “l’ensemble des démarches demandées par les administrations”. Ainsi, une personne ou une famille envisageant de partir vivre ou travailler à l’étranger pourra aborder ces changements, importants dans une vie, sans trop d’appréhension et de difficultés. Des mesures que les élus à l’Assemblée des Français de l’étranger appelaient depuis longtemps de leurs voeux.

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Mar 08 2012

Bientôt une agence pour le recouvrement des pensions alimentaires ?

A la suite de la proposition de Nicolas Sarkozy de créer une agence chargée du recouvrement des pensions alimentaires, plusieurs médias se sont fait l’écho de ma proposition de loi déposée sur ce thème le 4 juillet dernier :

Mar 08 2012

Ma proposition d’agence pour le recouvrement des pensions alimentaires reprise par Nicolas Sarkozy : un enjeu pour les droits des femmes… mais aussi pour les finances publiques

A l’occasion de la Journée des Femmes, Nicolas Sarkozy a proposé ce matin sur RMC la création d’une agence chargée du recouvrement des pensions alimentaires. Je me réjouis que cette création, que j’avais demandée dans ma proposition de loi du 4 juillet 2011, devienne ainsi une priorité.

La création de cette agence simplifierait et raccourcirait la procédure permettant aux parents (dont près de 2,5 millions de familles monoparentales) de percevoir leur pension alimentaire. Ce guichet unique centraliserait toutes les demandes et les orienterait en interne vers le service approprié. Il autoriserait une gestion informatisée des dossiers, garante d’une meilleure efficacité et d’une plus grande rapidité pour le recouvrement de créances en France mais aussi à l’étranger.

Ce serait aussi une source d’économies pour l’Etat.

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Mar 08 2012

Journée internationale de la Femme : Rencontre-débat autour d’Alain Juppé

Petit-déjeuner avec Alain Juppé et les femmes du colloque "Printemps arabe : printemps des Femmes ?"

A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, j’ai participais ce matin, au Quai d’Orsay, à une rencontre-débat autour d’àlain Juppé à laquelle étaient conviées les intervenantes du colloque « Printemps arabes : Printemps des Femmes ? » de l’Institut du Monde Arabe, ainsi que plusieurs ambassadrices actuellement en poste à Paris.

Le ministre d’Etat a rendu hommage au rôle des femmes dans les printemps arabes et a marqué  l’attachement de la France aux libertés qu’elles conquièrent : « En cette journée internationale des femmes, je voudrais d’abord exprimer mon estime et mon admiration aux femmes de la rive sud de la Méditerranée et rendre hommage au rôle remarquable qu’elles ont joué dans le cadre du « printemps arabe », y compris là où des affrontements violents avaient lieu, comme c’est malheureusement le cas, aujourd’hui encore, en Syrie ».

Il est vrai que de la Tunisie à la Libye, en passant par le Maroc, le Yémen, ou encore l’Egypte, les femmes ont été en première ligne pour dénoncer les injustices et les inégalités, porter haut et fort les exigences d’émancipation et d’égalité hommes-femmes et exiger, dans le monde arabo-musulman, plus de liberté, de démocratie et de modernité.

Les droits des femmes constituent l’une des priorités majeures de l’action extérieure de la France en matière de respect et de protection des droits de l’Homme. Ainsi, la France est particulièrement attachée au respect et à la mise en oeuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW- 1979). lire la suite »

Marthe Simard, pionnière de la parité en politique

Marthe Simard, Française de l’étranger, siégea dans une assemblée parlementaire, en 1943… un an avant l’octroi du droit de vote aux Françaises, droit pour lequel elle a joué un rôle majeur !

Grande résistante, fondatrice à Québec du premier comité de la France Libre à l’étranger, elle a en effet été la première parlementaire française, nommée par le Général de Gaulle à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger en 1943.

-> Voir la petite brochure biographique que j’ai diffusée à l’occasion de l’inauguration de la place Marthe Simard

Mar 08 2012

4 timbres pour défendre la parité en politique (Le Figaro – 8 Mars 2012)

Via un livret de quatre timbres qu’elle a créé pour la Journée de la femme, Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français établis hors de France, milite pour la parité en politique. Il s’agit notamment d’un timbre de la Marianne d’Eugène Delacroix, célébrée dans La République guidant le peuple, et d’un autre en hommage à Marthe Simard, première femme à siéger, avant l’octroi du droit de vote aux femmes, dans une assemblée parlementaire (1943). Joëlle Garriaud-Maylam note que les expatriés montrent la voie : l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) compte 36 % d’élues, loin devant le Sénat à 22 % et l’Assemblée nationale à 19 %.

-> Voir l’article sur le site du Figaro

Mar 08 2012

4 timbres pour défendre la parité en politique

A l’occasion de ce Jeudi 8 mars, Journée internationale de la Femme, j’offrirai à mes collègues de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), réunies cette semaine en Assemblée à Paris, ainsi qu’aux Ambassadrices de la France dans le monde, un livret de 4 timbres (utilisables pour un affranchissement 20g) que j’ai fait réaliser spécialement pour l’occasion.

Très concernée par le combat pour la parité et l’image de la France dans le monde, j’ai voulu illustrer le difficile combat que les femmes doivent encore mener sur le chemin de l’équité et de la parité, y compris en politique…

J’ai donc consacré, symboliquement, un timbre à la Marianne d’Eugène Delacroix dans son tableau « La République guidant le peuple » et un autre à Marthe Simard, française de l’étranger, qui fut  la première femme à siéger en 1943, avant l’octroi du droit de vote aux femmes, dans une assemblée parlementaire,  l’Assemblée Consultative provisoire d’Alger en 1943.

Placé en vis-à-vis de ces timbres dans la plaquette de présentation, un petit tableau reprend les pourcentages d’élues dans les assemblées parlementaires (22% au Sénat et 19% à l’Assemblée nationale), à l’AFE (36%) – qui montre l’exemple ! – et dans la diplomatie (15% seulement de femmes ambassadeurs)….

Il reste  des progrès à faire !

-> Voir l’article du Figaro
-> Mieux connaître Marthe Simard

Mar 07 2012

Florence Cassez bientôt libre ?

A la veille de la Journée Internationale des Femmes, rien ne pouvait me faire plus plaisir que l’annonce d’une possible libération de Florence Cassez dans les tout prochains jours.

Etant donné l’extrême sensibilité politique de ce dossier, il convient évidemment de rester très prudents quant à l’imminence du dénouement de cette douloureuse affaire, qui a connu de multiples rebondissements depuis 2005. Mais les conclusions du rapporteur de la Cour Suprême mexicaine, Arturo Zaldivar, sont claires : il préconise la libération immédiate de notre compatriote, en soulignant que « la violation des droits fondamentaux à l’assistance consulaire (…) et de la présomption d’innocence a produit un effet corrupteur sur la totalité du processus (…) corrompant tant la procédure que ses résultats ».

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Mar 01 2012

Mobilité internationale des enseignants : des délais pénalisants

Le programme Jules Verne permet, depuis 2009, que des enseignants de l’Education nationale partent, pendant une année scolaire, enseigner leur discipline en français, dans un établissement scolaire étranger. Le financement, faisant intervenir pour partie des fonds publics (principalement par l’intermédiaire des académies), repose aussi largement sur l’implication des autorités étrangères, des établissements d’accueil et des parents d’élèves.

Cette initiative novatrice répond à la fois au besoin d’enseignement en français des élèves français ne pouvant être scolarisés dans le réseau de l’AEFE, aux enjeux de promotion de la francophonie, à la stratégie d’internationalisation des académies françaises et à l’intérêt des professeurs français pour acquérir une expérience internationale et découvrir de nouvelles pratiques pédagogiques.

    L’officialisation tardive de la reconduction de ce programme pénalise pourtant son bon développement. C’est pourquoi j’ai déposé une question écrite à l’attention du Ministre de l’Education nationale, demandant à ce que la circulaire relative à la mise en œuvre du programme Jules Verne pour l’année 2012-2013 puisse être publiée au plus vite et, de manière plus générale, que l’officialisation de sa reconduction puisse, chaque année, intervenir le plus tôt possible.

    -> Lire ma question écrite n° 22774 publiée dans le JO Sénat du 01/03/2012
    -> Voir la réponse du Ministre à ma question écrite du 14/04/2011, relative à un premier bilan du programme Jules Verne et son éventuel développement

    Mar 01 2012

    Reconduction du programme Jules Verne

    Question écrite n° 22774 publiée dans le JO Sénat du 01/03/2012 – page 554 :

    Mme Joëlle Garriaud-Maylam attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur les difficultés entraînées par la parution tardive de la circulaire de reconduction du programme Jules Verne.

    Ce programme de mobilité permet depuis 2009 à des enseignants titulaires des premier et second degrés de partir enseigner dans un établissement scolaire étranger pendant une année scolaire, afin notamment de s’y familiariser avec d’autres systèmes éducatifs, de parfaire leurs connaissances linguistiques et de contribuer au développement de la politique internationale de leur académie de rattachement. Outre son intérêt pour les enseignants et notre système éducatif dans son ensemble, ce programme contribue au développement de la diversité linguistique et de la francophonie dans les pays d’accueil. Il permet en effet d’offrir un enseignement de qualité en français dans nombre d’établissements étrangers, voire d’y contribuer à la création de filières françaises, particulièrement utiles aussi pour la scolarisation des enfants d’expatriés en l’absence d’établissement français. Le programme Jules Verne est cofinancé par les académies françaises et par les institutions étrangères (établissement scolaire d’accueil et/ou autorités locales).

    Son fonctionnement est pourtant, chaque année, gravement pénalisé par l’officialisation tardive de sa reconduction. Ainsi, la circulaire n° 2011-058 du 23 mars 2011 relative au programme Jules Verne pour l’année scolaire 2011-2012 n’a été publiée qu’au Bulletin officiel du 14 avril 2011.

    Or, les rectorats doivent attendre la parution de cette circulaire pour lancer la procédure de sélection des candidats (dossiers, jurys…) et organiser les missions (conventions, visas, voyage et installation des lauréats). Ceci ne laisse également que très peu de temps aux candidats retenus pour organiser leur départ à l’étranger et, parfois aussi, celui de leur famille, d’où parfois des désistements. Par ailleurs, cette information tardive empêche une diffusion adéquate des informations quant à l’existence du programme, restreignant ainsi sa portée.

    Cette officialisation tardive laisse également planer une incertitude quant à la reconduction du programme, ce qui freine nos académies dans leurs négociations avec les partenaires étrangers sur les profils attendus, les lieux d’installation et les tâches prévues. Cet obstacle s’avère ainsi très pénalisant pour le développement d’accords bilatéraux, dans un secteur de plus en plus ouvert à la concurrence internationale.

    Elle souhaiterait donc connaître les raisons de tels retards en lui demandant de veiller à ce que la circulaire relative à la mise en œuvre du programme Jules Verne pour l’année 2012-2013 puisse être publiée au plus vite. Il est en effet essentiel, pour que ce programme reste attractif, tant pour les enseignants français que pour les établissements d’accueil étrangers, que l’officialisation de sa reconduction puisse, chaque année, intervenir le plus tôt possible.


    En attente de réponse du Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative