septembre 2016

Sep 27 2016

Quand Marisol Touraine applique le programme Sarkozy…

recouvrementLe projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), qui arrive en débat cet automne au Parlement, comportera des dispositions créant une agence pour le recouvrement des pensions alimentaires.

Auteur d’une proposition de loi en ce sens en 2011, qui avait été intégrée au programme de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, je me réjouis bien sûr de cette initiative.

Je ne peux néanmoins que regretter le retard pris. La gauche arrivée au pouvoir a longtemps tergiversé, refusant de reprendre une idée née à droite, malgré mes tentatives de réintroduire cette proposition dans le débat parlementaire. Dans un premier temps et malgré mes alertes, le gouvernement a souhaité que la CAF continue à être responsable de la mise en œuvre de la « garantie contre les impayés de pension alimentaire » (GIPA). Le premier bilan de la GIPA semble l’avoir décidé à se tourner, à contre cœur, vers la création d’une agence dédiée. Mais il aura encore fallu 6 mois entre l’annonce de François Hollande et sa traduction législative dans le PLFSS. Espérons que la mise en œuvre sera rapide une fois la loi votée. Car le versement d’une pension alimentaire dans une famille monoparentale n’est dans la plupart des cas pas un luxe mais bien un besoin impérieux et urgent pour ne pas sombrer dans la misère.

Lors du débat parlementaire, je veillerai à ce que le périmètre de la nouvelle agence inclue bien une compétence à l’international, comme cela était prévu dans ma proposition de loi. Comme cela a été souligné dans les débats de la Commission des Lois de l’Assemblée des Français de l’étranger à l’occasion de l’excellent rapport préparé par Daphna Poznanski pour lequel j’avais été auditionnée, le recouvrement à l’international est souvent plus kafkaïen encore qu’à l’échelle hexagonale.

Semaine du 26 au 30 septembre

  • Réunion du groupe LR du Sénat
  • Ouverture de la seconde session extraordinaire
  • Réunion de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées
  • Réunion du groupe de suivi « Brexit et refondation de l’UE »
  • Cocktail de rentrée au Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
  • Réunion de la Commission spéciale sur le projet de loi  » Egalité et citoyenneté »
  • Réunion de la Commission des Affaires européennes – Audition de M. Pierre Moscovici
  • Réunion de la Délégation aux Droits des Femmes et à l’Egalité des chances entre les Hommes et les Femmes
  • Déjeuner de travail avec le ministre des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces Armées
  • Questions d’actualité au Gouvernement
  • Conseil d’administration de l’Union des Français de l’Etranger

Sep 26 2016

Primaire de la droite et du centre : pour voter en novembre, inscrivez-vous avant le 16 octobre

Tous les Français de l’étranger inscrits sur la LEC au 31 décembre 2015 (ou ayant eu 18 ans en 2016 ou qui atteindront 18 ans à la date du 1er tour de l’élection présidentielle 2017, le 23 avril 2017) peuvent voter à la primaire de la droite et du centre. Nul besoin d’appartenir à un parti politique.

En revanche, il est indispensable de se préinscrire avant le 16 octobre sur le site http://www.primaire2016.org/francais-de-l-etranger/, en versant 2 euros de participation aux frais d’organisation pour chacun des deux tours de scrutin et en s’engageant sur l’honneur à partager les valeurs de la droite et du centre par l’acceptation de la phrase suivante : « Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m’engage pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France. ».

Cette préinscription -avant le 16 octobre – est indispensable, et vous permettra de recevoir vos codes pour le vote électronique :
– l’identifiant sera envoyé par courriel
– le mot de passe sera envoyé par sms

Le vote électronique se déroulera :
– du samedi 19 novembre 19h (heure française) au dimanche 20 novembre à 19h pour le premier tour
– du samedi 26 novembre à 19h au dimanche 27 novembre à 19h pour le deuxième tour.

La liste des candidats ainsi que le lien vers leur site Internet est accessible à la page suivante : http://www.primaire2016.org/candidats/

Le vote électronique était le seul pouvant réellement permettre aux Français de l’étranger de prendre part à la primaire, la mise à disposition de bureaux de vote par le réseau diplomatique et consulaire étant impossible, et l’utilisation d’autres locaux pouvant poser de gros problèmes de sécurité. Je l’ai donc vigoureusement défendu en Commission exécutive des Républicains et me réjouis de la décision de permettre aux Français de l’étranger de l’utiliser.

Néanmoins, ayant toujours été méfiante quant aux dérives ou fraudes possibles en matière de vote électronique, je reste très vigilante quant à la mise en œuvre de ce scrutin. J’avais à ce sujet envoyé il y a un an un courrier aux organisateurs de la primaire afin de tenter d’éviter  la répétition des « bugs » constatés lors de scrutins précédents. Je demeure en lien avec eux pour reporter immédiatement toute difficulté ou tout dysfonctionnement signalé par les votants.

Ainsi plusieurs d’entre vous m’ont signalé que leur paiement par carte bancaire n’avait pas été accepté. Cela était dû aux mesures de sécurité de certaines banques qui refusent tout paiement en provenance de l’étranger quand le titulaire du compte n’avait pas signalé au préalable son séjour à l’étranger. Les organisateurs m’ont indiqué que le problème était maintenant réglé.

Si vous constatiez d’autres dysfonctionnements, merci de me le(s) signaler immédiatement !

Sep 24 2016

A propos de la primaire de la droite…

primaireLongtemps, j’ai hésité avant d’accorder mon parrainage, malgré les pressions de différents candidats et amis. Ma grande préoccupation a toujours été que cette course aux soutiens ne divise notre mouvement, et il me semblait important, en particulier en ce qui concerne nos compatriotes de l’étranger, de garder une certaine neutralité pour pouvoir mieux aider à « recoller les morceaux » après les primaires.

J’ai finalement, à la veille de mon départ pour une longue tournée en Asie-Pacifique, accepté de soutenir Hervé Mariton. Il me semblait en effet essentiel que le débat ne soit pas accaparé par les seuls ténors de la droite, et les convictions d’Hervé Mariton (notamment sur les relations internationales ou sur le besoin d’un cadre déontologique pour les médias) me semblaient mériter d’être entendues. Je regrette qu’il lui ait manqué 24 voix d’adhérents sur 2 5000.

L’essentiel maintenant est en tout cas de mobiliser pour une large participation à ces primaires, afin de faire émerger le ou la candidat-e qui saura nous faire gagner l’alternance, tenir en échec l’extrême-droite et remettre la France sur une courbe ascendante.

Plus d’infos sur les modalités de vote à la primaire

Sep 23 2016

Accompagnement VAE pour les Français de l’étranger

Question écrite n° 23306 adressée à M. le secrétaire d’État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger (JO du 29/09/2016) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam demande à M. le secrétaire d’État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger un point d’étape sur la mise en place d’un dispositif d’accompagnement des Français de l’étranger pour la constitution d’un dossier de validation des acquis de l’expérience (VAE).

Elle rappelle qu’il avait été répondu à sa question écrite n°22226 du 02/02/12 que sa suggestion d’un accompagnement spécifique des Français de l’étranger pour la VAE était « intéressante » et que « cette tâche pourrait revenir à la Maison des Français de l’étranger, dans le cadre de la mise en place d’une réforme de son périmètre, actuellement à l’étude ». Dans la mesure où la Maison des Français de l’étranger n’a plus de réalité physique, elle se demande si ce service a bien pu être mis en place. Le service http://www.vaexpat.com/ de l’Académie de Versailles est-il officiellement en charge de cette mission ?

Par ailleurs, n’ayant pas obtenu de réponse quant à sa suggestion d’étendre aux conjoints d’expatriés le bénéfice des aides au financement de la VAE existantes, elle se permet de la poser à nouveau. En effet, si les salariés peuvent faire financer leur VAE par leur compte personnel de formation (CPF), le plan de formation de leur entreprise ou le Fonds de gestion des congés individuels de formation (FONGECIF) et si les demandeurs d’emplois en France peuvent bénéficier dans certaines régions d’un chéquier VAE, rien ne semble être prévu pour les conjoints d’expatriés non salariés.

Sep 20 2016

Statut juridique de l’habitation en France des Français de l’étranger

Question écrite n° 23274 adressée à Mme la ministre du logement et de l’habitat durable (JO du 22/09/2016) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam demande à Mme la ministre du logement et de l’habitat durable s’il ne serait pas opportun de prévoir un statut juridique spécifique pour l’habitation détenue en France par des Français de l’étranger.

Elle rappelle que loin d’être un bien « de luxe », l’habitation détenue en France par les expatriés est souvent une nécessité, tant matérielle (pied-à-terre pour les retours en France ponctuels ou point d’ancrage pour un retour définitif) que patrimoniale (en particulier pour ceux qui ne bénéficieront pas d’une retraite française) et sentimentale (garder un lien avec les racines françaises).

Il paraît dès lors normal que celle-ci ne soit pas administrativement et fiscalement traitée comme une « résidence secondaire », c’est-à-dire susceptible d’être assujettie à la taxe sur les logements vacants ou de faire l’objet des restrictions sur les locations meublées saisonnières. La location saisonnière est en effet un moyen pour les expatriés de couvrir les frais afférents à la conservation d’un bien immobilier en France, tout en gardant la possibilité d’utiliser l’habitation lors de leurs retours en France, au même titre qu’une résidence principale. Interdire ou règlementer de manière prohibitive ces locations saisonnière (comme cela est désormais le cas notamment à Paris) oblige l’expatrié à garder le logement vide pendant de longs mois, avec la perte financière et les risques que cela induit en termes de dégradations et dommages divers.

Elle souligne qu’une telle reconnaissance de la particularité juridique de « l’habitation unique » en France d’un contribuable non résident français ou européen existe déjà à l’article 150 U du CGI.

Par extension, elle demande s’il ne serait pas opportun, dans la limite d’une résidence par contribuable, d’aligner le statut fiscal et administratif de l’habitation en France des Français de l’étranger sur celui de la résidence permanente d’un résident fiscal.

Réponse de M. le ministre de l’économie et des finances (JO du 14/06/2018, page 2972)
Conformément aux dispositions des articles 1407 et 1408 du code général des impôts (CGI), la taxe d’habitation est établie au nom des personnes qui ont, à quelque titre que ce soit, la disposition ou la jouissance des locaux meublés affectés à l’habitation. Les personnes qui n’ont pas leur domicile fiscal en France, mais y disposent d’une ou plusieurs habitations, sont donc redevables de la taxe.
En outre, l’habitation principale s’entend du logement dans lequel le contribuable réside habituellement et effectivement avec sa famille et où se situe le centre de ses intérêts professionnels et matériels ou, lorsque l’un des conjoints exerce une profession qui l’oblige à de fréquents déplacements, le logement dans lequel sa famille, et notamment son conjoint, réside en permanence. Dès lors, les contribuables établis hors de France ne peuvent bénéficier des avantages prévus en faveur de l’habitation principale, tel que le dégrèvement prévu à l’article 1414 C du code général des impôts.
Néanmoins, les contribuables qui sont établis hors de France peuvent bénéficier, dans le cas ou leur famille réside de façon permanente dans le logement situé en France, des allègements de base (notamment l’abattement obligatoire pour charges de famille et l’abattement général à la base facultatif).
S’agissant des taxes foncières sur les propriétés bâties ou non bâties, ces taxes sont dues par le propriétaire des biens, et dans les mêmes conditions, qu’il soit établi en France ou à l’étranger.
En tout état de cause, le droit conventionnel, comme le droit européen, ne pourrait être compatible avec une disposition fiscale privilégiant certains contribuables non-résidents en raison de leur nationalité. Dès lors, il n’est pas envisagé de changer la législation sur ce point.

Sep 16 2016

France keen to develop closer security ties with Brunei

Retrouvez un article du Brunei Times publié suite à ma visite. article-the-brunei-times

« FRANCE is keen to develop closer security ties with Brunei to combat a rapidly-evolving global terror threat, said a visiting French senator yesterday.

Joelle Garriaud-Maylam, the senate representative for French citizens abroad, said that despite being a stable and secure country, it was important for Brunei to remain vigilant against potential threats.

“You are never immune to terrorism. We have had major problems in France with terrorist attacks in the past two years but we have also avoided a lot of them, but of course you can’t avoid all,” she told local media in an interview.

Garriaud-Maylam — who is secretary of the Senate Standing Committee on Foreign Affairs, Defense and Armed Forces — said Brunei could benefit from French expertise in counter terrorism, particularly through defence and intelligence training.

“Defence and security cooperation is very important. We work extremely closely with the Singapore Navy and air defence. We have many good relationships there and I would love to see relationships develop with Brunei in the same way.”

Brunei and France have a long-standing memorandum of understanding (MoU) on defence cooperation, which was inked in 1999.

Senator Garriaud-Maylam was in Brunei on a four-day visit to explore ways to boost bilateral cooperation.

The Brunei Times »

Sep 16 2016

Port-Moresby: Peter O’Neill accueille la sénatrice des Français de l’étranger

Article de Radio Australia :

En Papouasie Nouvelle-Guinée, Peter O’Neill, le Premier ministre, a reçu jeudi Joëlle Garriaud-Maylam, la sénatrice LR représentant les Français établis hors de France. Un pas de plus vers le renforcement des liens entre les deux pays.

Parmi les sujets évoqués: la sénatrice a exprimé la gratitude de Paris pour le soutien de la Papouasie Nouvelle-Guinée pour un accord ambitieux pour le climat à la COP21.

D’après la radio néo-zélandaise internationale, Peter O’Neill s’est félicité du rapprochement récent entre son pays et la France, largement du à la présence de Total en Papouasie Nouvelle-Guinée pour exploiter le gaz naturel.  « Tous les Français qui viennent travailler ou visiter notre pays sont les bienvenus », a-t-il déclaré.

Enfin, dans son entretien avec la sénatrice, le Premier ministre papou s’est réjoui auprès de Mme Garriaud-Maylam de la toute récente admission de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie Forum des Îles du Pacifique en tant que membres de plein droit une décision soutenue sans réserve par la Papouasie Nouvelle-Guinée, selon Peter O’Neill, car, a-t-il dit, « il y a des domaines dans lesquels nous avons des intérêts communs, y compris la promotion du tourisme », mais aussi la réduction des émissions de CO2 et la lutte contre la pêche illegal dans le Pacifique.

Peter O’Neill a rencontré François Hollande à Paris en juin dernier.

Sep 15 2016

Pourquoi la vente de livres numériques s’arrête aux frontières françaises

Article d’Actualitté du 15 septembre 2016 :

Depuis quelque temps, les députés s’intéressent à l’achat de livres numériques hors des frontières françaises. En décembre 2014, André Schneider demandait à la rue de Valois comment « améliorer l’accessibilité et la portabilité à l’étranger des contenus numériques ». Et plus spécifiquement des ebooks. Éléments de réponse de la ministre.

Audrey Azoulay ne saurait être plus à l’aise avec le sujet que les précédentes locataires du ministère de la Culture. Dans la réponse qu’elle apporte, la ministre souligne le temps et les moyens nécessaires pour qu’éditeurs, distributeurs et revendeurs perfectionnent « leur processus d’édition numérique sur le marché local ». Comprend qui peut, mais la remarque pourra faire grincer des dents.

Mais outre cette observation, la titularité des droits (numériques) peut poser problème : « Un éditeur ne dispose parfois que des droits d’exploitation pour son territoire, notamment pour les traductions », poursuit la ministre. Sauf que la traduction n’est pas concernée, et les auteurs signent justement un contrat qui cède les droits à un éditeur, pour la représentation du livre.

Le gouvernement préoccupé, si, si

Néanmoins, le gouvernement se préoccupe de la bonne diffusion du livre français à l’étranger – d’autant plus que même les territoires d’outre-mer se heurtent à ce problème. Si améliorer l’offre et l’accessibilité est devenu impératif, la ministre pointe cinq points, tirés du rapport du BIEF (Bureau international de l’édition française), qui identifient les principaux freins.

Le premier frein provient d’un marché en développement inégal selon les zones géographiques et de l’absence de revendeurs dans certains pays.
Le second concerne l’extrême diversité de la fiscalité et la nécessité pour les éditeurs de vendre le livre numérique dans des territoires fiscalement maîtrisés.
Le troisième frein porte sur la géolocalisation et la provenance de l’acheteur, l’adresse physique étant sujette à caution.
La quatrième difficulté a trait à la gestion des multidevises.
La cinquième, enfin, relève de la qualité des métadonnées.

Et depuis, un groupe de travail, piloté par le MCC se penche sur la question, et un autre doit encore se réunir, courant 2016 – il reste encore un peu de temps – qui se consacrera à la commercialisation d’ebook vers l’outre-mer. Enfin, on apprend que la Commission numérique du Syndicat national de l’édition engage « un travail d’amélioration des pratiques en matière de métadonnées et développe des outils de communication et de pédagogie en direction des éditeurs ».

Récemment, la rédaction a pu acheter des ouvrages numériques depuis la France, vendus par des éditeurs italiens – et ce, avec une carte de crédit française, bien entendu. Or, c’est par le vendeur Amazon que nous avons dû passer, ce qui ne va pas sans poser quelques questions sur la faisabilité et les enjeux liés aux métadonnées et autres. Et un vendeur comme Feedbooks a déjà démontré que la vente à l’étranger n’était technologiquement pas si problématique.

Géoblocking et autres contrariétés

Toutefois, même au niveau européen, des murs se dressent. La Commission, toujours prompte à libéraliser les marchés, avait présenté en mai dernier deux initiatives visant à lutter contre le géoblocking. Ce principe de territorialité limitant l’accès à des œuvres allait être revu et corrigé… Sauf que la commission a décidé d’exempter les œuvres protégées par le droit d’auteur, comme les livres et la musique, de l’obligation d’offrir les mêmes conditions de vente à des consommateurs d’États de l’UE. Elle examinera plus tard une possible exception permettant d’ajouter ce domaine.

Autrement dit, l’ebook ne figurerait pas parmi les produits exemptés de géoblocking.

L’une des solutions dernièrement proposées était de modifier la loi sur le prix unique du livre numérique – dans le cadre des discussions sur le projet de loi République Numérique. L’idée des sénateurs, qui avaient introduit ce principe, était de faciliter la vie des lecteurs vivant hors de France. Ils rajoutaient ainsi un alinéa clair : « Les professionnels commercialisant des livres numériques ne peuvent ni exiger de leurs acheteurs qu’ils règlent avec une carte bancaire française, ni limiter la possibilité d’achat aux clients dont l’adresse IP est située en France. »

Le Sénat doit encore examiner les conclusions de la Commission mixte paritaire le 27 septembre prochain. « La géolocalisation constitue un frein majeur pour la diffusion hors de France de nos biens culturels, tant parmi les expatriés que parmi les francophones étrangers. L’enjeu est non seulement culturel, il est aussi commercial », soulignait la sénatrice Les Républicains, Joëlle Garriaud-Maylam, en défendant son amendement.

On n’aurait pas mieux dit.

Sep 13 2016

Télétransmission des certificats d’existence

Question écrite n° 23224 adressée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé (JO du 15/09/2016) :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam demande à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé s’il sera bientôt possible de télétransmettre les certificats de vie exigés par les caisses de retraite des retraités résidant hors de France.

Elle rappelle ne pas avoir obtenu de réponse précise (Journal officiel « questions » du Sénat du 3 avril 2014, p. 848) sur ce point à sa question écrite n° 08037 du 12 septembre 2013.

Dans la mesure où il est désormais possible de télécharger en ligne le formulaire vierge, elle s’étonne qu’il soit encore exigé que celui-ci, une fois dûment rempli, soit renvoyé par voie postale. Cette exigence induit notamment, dans certains pays où le réseau postal est déficient, un délai important voire un risque d’égarement du courrier, ce qui peut être très préjudiciable aux retraités concernés, puisque le versement de leur pension peut être suspendu en cas de retard. En termes de lutte contre les fraudes, il ne lui semble pas que le risque soit significativement plus élevé avec une télétransmission (par courriel ou via l’espace personnel sur le site de la caisse nationale d’assurance vieillesse – CNAV) qu’avec l’envoi postal d’un formulaire téléchargé sur internet, rempli puis scanné.

Elle suggère également qu’une instruction officielle soit diffusée dans l’ensemble des consulats pour qu’ils acceptent de télétransmettre les certificats de vie – télétransmission d’ores et déjà acceptée par la CNAV.

Par ailleurs, elle souhaiterait un bilan d’étape sur le processus de mutualisation des certificats d’existences entre les différentes caisses de retraite. Il semble en effet que ce processus, pourtant lancé il y a plusieurs années, ne soit pas achevé, notamment avec les plus petits régimes de retraite.

Réponse de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé (JO du 01/12/2016, page 5167) :

Pour les assurés ne résidant pas sur le territoire national, la production et l’envoi régulier d’un certificat d’existence est le seul moyen permettant aux caisses de retraite de contrôler qu’ils sont toujours vivants et de poursuivre ainsi le versement de leurs pensions.

Toutefois, si le principe des certificats d’existence doit s’attacher à sécuriser un contrôle du versement des pensions, sa mise en œuvre ne doit pas conduire à alourdir excessivement les démarches demandées aux assurés. C’est pourquoi, poursuivant un objectif d’harmonisation des pratiques et de simplification des démarches des assurés, l’article 83 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2013 prévoit que les bénéficiaires d’une pension de retraite versée par un organisme français et résidant hors de France ne doivent fournir, au plus, qu’une fois par an à leurs caisses de retraite un justificatif d’existence. En outre, le décret n° 2013-1156 du 13 décembre 2013 relatif au contrôle de l’existence des titulaires de pensions et d’avantages de vieillesse résidant hors de France a autorisé les caisses à s’échanger les certificats d’existence, afin d’éviter que chaque caisse ne le demande aux assurés.

Des échanges techniques sont actuellement en cours entre les organismes de sécurité sociale, afin de décliner opérationnellement la simplification des démarches des assurés expatriés, tout en fiabilisant les procédures.

Parallèlement, les caisses, et en particulier le régime général, continuent à travailler sur la suppression des certificats d’existence pour les retraités résidant dans certains pays de l’Union européenne, par l’intermédiaire d’échanges de données d’état-civil. Dans la continuité des démarches volontaristes de simplification voulues par le Gouvernement, le GIP « Union Retraite » créée par l’article 41 de la loi n° 2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraites est notamment chargé de coordonner les démarches inter-régimes pour les retraités qui vivent à l’étranger. L’ensemble de ces différents travaux s’inscrivent ainsi dans un souci de simplification des démarches pour les assurés qui résident à l’étranger et du travail des organismes de sécurité sociale et des consulats.

Par ailleurs, les caisses de retraite acceptent déjà que les certificats d’existence soient remplis par les autorités locales de l’ensemble des pays. Lister par décret l’ensemble des États susceptibles de pouvoir certifier de l’existence risquerait au contraire d’alourdir le cadre réglementaire actuel de mise en œuvre du dispositif, en limitant le recours à ce dispositif souvent plus simple d’accès.

Enfin, la transmission de documents par télécopie ou courrier conduirait à produire des copies de certificats d’existence, ce qui limiterait les possibilités d’authentification et empêcherait les caisses de retraite d’effectuer les contrôles de ces documents : une telle simplification limiterait donc fortement les capacités des caisses de retraite à maîtriser les risques spécifiques au service de pensions viagères à l’étranger.

Sep 08 2016

Défi Sécurité : comment améliorer le dispositif d’alerte des Français de l’étranger ?

En cas de crise majeure à l’étranger (catastrophe naturelle, attentat, crise politique) alerter et informer les Français situés dans la zone concernée est loin d’être évident. C’est pourtant un impératif pour assurer leur sécurisation et éviter la diffusion de rumeurs. J’ai donc proposé au Ministère des Affaires étrangères de développer une application spécifique, en appui des outils existants. Celui-ci vient de me répondre.

Actuellement le dispositif de sécurité s’articule autour de 3 outils distincts :
– pour les résidents : le plan de sécurité de chaque ambassade vise à permettre, dans les situations d’urgence, une transmission rapide et efficace des informations et consignes de sécurité à tous les Français inscrits au registre consulaire ; l’envoi peut se faire par courriel ou SMS ; chaque circonscription est découpée en îlots dotés d’un chef d’îlot volontaire chargé de transmettre les informations ;
– pour les voyageurs de passage : l’enregistrement du séjour sur le site ARIANE permet de recevoir les informations et alertes, par e-mail ou par SMS. Il permet également au centre de crise et de soutien de contacter directement les ressortissants inscrits ;
– pour les Français n’ayant déclaré leur présence dans le pays ni par un enregistrement au registre consulaire, ni sur ARIANE : les consignes de sécurité sont diffusées via les réseaux sociaux du MAEDI, sur le site internet France Diplomatie et via les médias. Un partenariat avec France Média Monde doit aussi permettre de diffuser des messages d’intérêt public en cas de crise à l’étranger.
Il faut saluer ce dispositif, très complet en comparaison de celui de bien d’autres pays, et qui s’appuie sur la réactivité et l’expertise d’un Centre de Crise particulièrement performant et joignable 24h/24 (alertes.cdc@diplomatie.gouv.fr, +33 1 53 59 11 37, n° réservé aux urgences : +33 1 53 59 11 00).

Néanmoins, dans un souci de réactivité et d’efficacité, il me semblerait important qu’une application, téléchargeable volontairement sur smartphone, fasse le lien entre ces différents dispositifs et améliore l’interactivité du dispositif en permettant à tout utilisateur de faire remonter des informations au ministère – informations qui ne seraient diffusées qu’une fois vérifiées, contrairement à ce que permettent des applications comme WhatsApp.

Voir ma question et la réponse du Ministre

semaine du 4 au 10 septembre

  • Universités de la Défense
  • Déplacement à Singapour
  • Déplacement en Malaisie

Semaine du 28 août au 3 septembre

  • Semaine des Ambassadeurs

Sep 06 2016

Australie ( 17-23 septembre 2016)

sydney_label-baguetteArrivée en fin de journée ce vendredi 16 septembre, j’ai été accueillie à Sydney par le Consul général Nicolas Croizier et retrouvais avec plaisir cette ville magnifique où je m’étais déjà rendue en 2006. Cette première soirée a été marquée par l’inauguration dans la bonne humeur et l’amitié de la boulangerie « Label Baguette » de Steve Motte.

sydney_petit-dej-cgLe samedi matin, mon programme a débuté par une petit-déjeuner de travail avec le Consul général Nicolas Croizer et nos Conseillers consulaires Marie-Claire Guilbaud, Bernard Le Boursicot, Sébastien Vallerie et Jean-Philippe Grange. L’occasion de faire le point sur notre communauté française en Australie : de 50 000 à 70 000 personnes dont 26 652 inscrites au registre de Sydney. Une communauté jeune (moyenne d’âge 35 ans) binationale à 47% et vivant à 80% en zone urbaine : Sydney essentiellement, puis Melbourne, Brisbane, Perth, Adelaïde, Canberra et Darwin.

Le lundi 19 septembre, après ma permanence parlementaire au Consulat général, je me suis entretenue avec l’équipe consulaire au service de notre communauté française en Australie.

sydney_lycee-condorcetPuis ce fut la visite du Lycée Condorcet de Sydney, un magnifique établissement de 856 élèves dont 62% d’élèves français (dont 22% de franco-australiens) 29% d’Australiens, 9% d’Etats-tiers et 100% de réussite au bac. Je découvrais le beau projet de développement qui permettra d’accueillir à l’horizon 2020 près de 350 élèves de plus. Un développement indispensable compte tenu de l’accroissement important chaque année du nombre de Français à Sydney. Je me suis entretenue avec le Proviseur Philippe Courjault et ses adjoints Jean-Pierre Guguen, Bruno Le Brize, Antony Jonx, Mélanie Futia et les ai remerciés pour leur accueil et leur important travail sur ce dossier (budget 15 Millions AUS$). Sébastien Vallerie, qui conjugue avec brio ses casquettes de Conseiller consulaire et de Président du conseil de gestion du lycée, était à mes côtés durant cette visite et ces entretiens qui se sont achevés pas un sympathique déjeuner à l’invitation du Proviseur Philippe Courjault.

Mardi 20 septembre au matin, je suis allée en compagnie du Consul général à la Chambre de Commerce Franco-Australienne afin de m’entretenir avec sa jeune et dynamique équipe. L’Australie constitue le onzième excédent commercial de la France, à hauteur de 1,4 milliard d’euros… même si nos échanges demeurent modestes et si nos exportations diminuent, dans un contexte de contraction des importations australiennes, d’essoufflement du boom minier et de renchérissement des coûts de transport aérien. Néanmoins, les perspectives pour les exportateurs français restent bonnes et la quasi-totalité des entreprises du CAC 40 est présente en Australie, marché considéré comme stratégique.

sydney_afJ’ai ensuite poursuivi par la visite de la magnifique Alliance Française de Sydney, où l’on peut admirer, outre une magnifique exposition d’art aborigène, une création originale aux ondulations évoquant les vallons du nord de la France et acquérir – en échange d’une toute petite donation – des coquelicots à planter en mémoire de tous ces soldats australiens et français morts pour nos libertés pendant la Première guerre mondiale. Les commémorations de la Grande guerre, organisées de 2014 à 2018, constituent un temps fort de notre relation bilatérale et sont l’occasion de rappeler l’importance de l’engagement australien aux côtés de la France au cours de ce conflit (300 000 Australiens engagés sur le front occidental dont 45 000 morts).

Le réseau de l’Alliance française en Australie comprend 30 implantations qui dispensent des cours de français à environ 10 000 étudiants. L’Australie compte également plusieurs établissements scolaires agréés par le ministère français de l’Education nationale, à Canberra, Sydney et Melbourne. Il existe 320 accords de coopération entre les universités françaises et australiennes qui permettent à plusieurs centaines d’étudiants de prendre part à des programmes d’échange dans tous les domaines d’études. Pour favoriser les échanges avec la France, un programme novateur a été mis en place depuis 2010 : il permet à des étudiants australiens de réaliser des stages de six mois dans les entreprises françaises implantées en Australie, suivis de six mois de stage au siège ou dans un autre établissement du groupe en France.

sydney_catherine-burnRéunion passionnante et instructive dans l’après-midi – en complément d’une autre, la veille, avec les dirigeants d’Austrac, l’agence australienne contre le financement du terrorisme – avec  Catherine Burn, responsable des Forces Spéciales de police du NSW et du contre-terrorisme. Une femme remarquable et de grande qualité avec laquelle l’échange fut passionnant. La France entretient avec l’Australie un dialogue politique approfondi sur les questions de sécurité internationale.

melbourne_centre-for-eye-researchLe mercredi 21 septembre, départ pour Melbourne. Dès l’après-midi et accompagnée de la Conseiller consulaire et membre de l’AFE Danièle Kemp, j’ai rencontré Alice Pebay et ses deux co-équipiers, Xavier Haddoux et Elizabeth de Smit qui pourraient bien, dans un avenir relativement proche, se voir décerner le Prix Nobel de médecine. Tous trois travaillent à Melbourne, au Centre for Eye Research, et leurs recherches sur les cellules-souche embryonnaires font déjà grand bruit. Alice Pebay, expert en biologie cellulaire et en lysophospholipide, a dû s’expatrier après son doctorat en neuro-sciences au Collège de France, notre pays ne tolérant alors pas les recherches sur les cellules embryonnaires. Aujourd’hui elle a réussi avec son équipe, à partir d’un petit morceau de peau, à créer des cellules de cornée et à les implanter sur des animaux aveugles, leur rendant ainsi la vue. Bientôt ce sera au tour de l’homme, et l’on évitera ainsi des transplantations de cornées (alors qu’il y a une pénurie mondiale de donneurs) dont le taux de succès n’est que d’une sur trois. Et les possibilités sont immenses. L’on devrait ainsi, en recréant des cellules, arriver à comprendre -et donc à guérir- la DMLA, le glaucome, donc la cécité (un œil bionique est actuellement développé à Melbourne) mais aussi nombre d’autres maladies neuro-dégénératives comme celle de la moelle épinière. Xavier Haddoux travaille quant à lui sur la prévention – et la guérison – de la maladie d’Alzheimer grâce à un examen de la rétine, prolongement du système nerveux central, et aux cellules-souche. Il y a quinze jours a été pour la première fois testé sur 100 patients à Melbourne un médicament capable de réduire les dépôts d’amyloïde, cette protéine qui se dépose sur les synapses et entraîne Alzheimer. C’est une vraie révolution pour la médecine que ces découvertes, et leurs conséquences donnent autant d’espoir que de vertige.

Penser que ces chercheurs français du bout du monde, aussi modestes que talentueux, participent aux progrès de l’humanité est une source d’immense fierté. Il faut dire que le secteur de la santé est l’un des fleurons de notre coopération scientifique bilatérale, aux côtés de l’environnement, de la gestion de l’eau et des ressources, des énergies ou des transports.

Pour terminer cette première demi-journée à Melbourne, débat passionnant à l’invitation du parti libéral australien de Victoria. J’y ai rencontré ses responsables et notamment un  franco-australien, Pierre Hamon. Parmi les principaux sujets abordés, la défense et la lutte contre le terrorisme.

melbourne_caulfieldLe 22 septembre au matin, visite de l’école française de Melbourne, où se pratique un enseignement bilingue pionnier. L’Ecole Française de Melbourne regroupe la Section Française de Caulfield Junior College, ainsi que l’école maternelle de Melbourne. Ces 2 entités sont nées du désir qu’une communauté bilingue et bi culturelle avait d’offrir à ses enfants un enseignement à la fois Australien et Français. Grâce à un partenariat solide et une recherche permanente de collaboration entre deux équipes enseignantes Australienne et Française, elle est devenue au fil des années, un exemple de synergie réussie entre deux approches pédagogiques et culturelles. J’y ai échangé avec les deux co-directrices de l’établissement, l’une de nationalité française et l’autre de nationalité australienne.

melbourne_sbsJe me suis ensuite rendue à la SBS, radio australienne pour être interviewée par Christophe Mallet, responsable du programme (et successeur de Danièle Kemp à ce poste).  Créée en 1975, la SBS émet en 74 langues et demeure un exceptionnel outil d’influence et d’intégration.

melbourne_avec-pdts-assos-francaises-la-cc-daniele-kempet-l-ex-elue-jane-sandLa journée s’est achevée par une rencontre informelle avec les présidents des associations françaises (UFE, French Connexions, association des juristes, Alliance française, Melbourne Accueil, Bastille Day etc..), la Conseillère consulaire membre de l’AFE Danièle Kemp et l’ancienne élue AFE des Français d’Australie Jane Sand. Echanges dans une ambiance joyeuse avec une communauté solidaire et dynamique.

melbourne_lancement-du-celesteLe jeudi 23 septembre, j’ai participé dans les superbes salons de la State Library de Melbourne à la cérémonie de lancement du livre de mon vieil ami, l’écrivain et universitaire australien Roland Perry, « Céleste ». Tel était en effet le prénom de la Mogador, célèbre courtisane du 19ème, proche du Prince Napoléon, de Musset, d’Alexandre Dumas père et fils, qui aurait inventé le cancan, aurait inspiré à Bizet sa Carmen et devint écrivain et dramaturge. Une femme si connue que la Reine Victoria serait allée incognito dans l’église londonienne où Céleste se mariait avec le Comte Lionel de Chabrillan, juste pour l’apercevoir, et aurait estimé alors Céleste « encore plus belle que l’impératrice Eugénie »… Lionel de Chabrillan, son mari, fut également le tout premier Consul de France en Australie de 1854 à 1858 et Céleste l’accompagna notamment à l’inauguration de cette bibliothèque nationale où aurait lieu, 160 ans plus tard, le lancement du livre lui étant consacré…

melbourne_statue-jeanne-d-arcDernier moment fort de ma mission en Australie et avant mon retour pour la France. Je me rendais devant la bibliothèque de l’État de Victoria pour y admirer la statue équestre de Jeanne d’Arc. Acquise par la ville de Melbourne en 1907 pour être placée devant la State Library, cette monumentale statue de Jeanne d’Arc par Emmanuel Fremiet est devenue un symbole d’espoir et le point de ralliement des Français Libres pendant la deuxième guerre mondiale. Au lendemain des attentats terroristes qui touchèrent notre pays, des Australiens anonymes vinrent y déposer des fleurs.

Sep 06 2016

Papouasie Nouvelle-Guinée (15-16 septembre 2016)

Sur la route de l’Australie, j’ai jugé pertinent de faire un détour par la Papouasie-Nouvelle-Guinée, pays d’Océanie longtemps ignoré  où il me semble pourtant indispensable de renforcer notre présence économique et culturelle, très insuffisante au regard du potentiel du pays.

Aujourd’hui notre présence est en effet réduite au minimum. L’Alliance française a disparu et nous n’avons qu’un simple PPD, poste à présence diplomatique réduite avec un Ambassadeur et un adjoint et une centaine de personnes à peine, dont une majorité de membres d’ONG et de cadres pétroliers.

  1. Etat des lieux

La Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) territoire de près de 463 000 km², approximativement la taille de l’Espagne, est un pays d’une grande richesse naturelle, avec les plus grandes forêts tropicales après celles des bassins de l’Amazone et du Congo, et plus de 70% d’espèces endémiques de plantes. C’est aussi une  puissance en devenir de la région océanienne, avec ses 8M d’habitants, ses ressources considérables, qu’elles soient minières (or, cuivre, nickel), pétrolières et gazières.  Plus de quarante ans après avoir acquis son indépendance de l’Australie, elle reste confrontée à de nombreuses difficultés structurelles mais a acquis une  vraie stabilité politique. Sir Michael Somare,  « Père de l’indépendance », confirmé comme Premier ministre lors d’élections générales en 1977 a occupé  ce poste quatre fois jusqu’en 2012, suivi par Peter O’Neill que j’ai eu l’honneur de rencontrer pendant ce déplacement et la PNG dispose d’un Parlement monocaméral de 111 représentants élus, dont seulement 5 femmes.

Il y a dans ce pays un vrai potentiel d’implantation d’entreprises françaises (il n’y a par exemple aucun hôtel, aucun restaurant français, pas même une boulangerie) et nul endroit où apprendre le français!

Pourtant les relations avec les autorités papouasiennes se sont développées récemment. La PNG suit avec intérêt la politique française d’insertion des collectivités d’outre-mer dans leur environnement régional et souhaite développer les coopérations avec les territoires français, notamment la Nouvelle-Calédonie, avec laquelle elle partage une frontière maritime.

Le Premier ministre Peter O’Neill s’est rendu -pour la première fois – en France en juin 2015 et y est retourné en décembre pour la COP21.

Les forces papouasiennes ont participé aux exercices multinationaux « Croix du Sud » conduits en Nouvelle-Calédonie et le gouvernement papouasien a choisi la compagnie TOTAL pour un grand projet gazier. Ainsi Total a signé en 2013 des accords avec Oil Search et InterOil pour acquérir des droits d’exploitation sur les nouveaux gisements de gaz naturel des champs d’Elk et d’Antelope, dont les réserves sont évaluées à plus de 175 milliards de mètres cubes et son président Patrick Pouyanné, s’est rendu en avril 2016 à Port Moresby pour réaffirmer son intention de construire une usine de gaz liquéfiée dans le golfe de Papouasie.

Dans le domaine aéronautique, PNG Air (compagnie aérienne de Papouasie-Nouvelle-Guinée) a commandé sept appareils de la série ATR-600 en 2014 auprès du groupement d’intérêt économique ATR dont Airbus possède 50 % des parts. Le premier a été mis en service en novembre 2015 et les six autres appareils seront livrés d’ici à 2017.

La coopération entre la France et la Papouasie-Nouvelle-Guinée se fonde aussi sur une coopération scientifique axée sur la recherche pour le développement (agronomie, sciences de l’environnement, gestion des risques naturels, géologie), en liaison avec les instituts de recherche français dans la région. .

La Papouasie-Nouvelle-Guinée bénéficie du financement du Fonds Pacifique (Fonds français pour le Pacifique pour des projets de coopération économique, sociale et culturel). Il a notamment participé en 2016  au financement du projet Ambitle, d’adaptation des coraux au changement climatique mené par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et devrait financer les cours de français destinés aux diplomates.

  1. Un programme de deux jours seulement, mais très intense

png_ceremonie-remise-diplomesArrivée  du Brunei via Manille le 15 septembre à 5h du matin, l’Ambassadeur de France à Port-Moresby, Monsieur Pascal Maubert m’emmenait aussitôt à une  réunion de travail à l’Ambassade pour faire le point sur les enjeux et les opportunités de notre présence en PNG, avant de nous rendre à la cérémonie de remise des diplômes de relations internationales aux jeunes fonctionnaires issus de différents départements ministériels.

Une cérémonie où notre présence fut particulièrement appréciée et qui fut également l’occasion de m’entretenir des enjeux et du rôle de la PNG en Océanie, avec notamment M. Amena Yauvoli, Directeur Général du Groupe de Fer de Lance Mélanésien, le Chief Secretary, l’Ambassadeur Isaac Lupari, et le Secrétaire général des Affaires étrangères, M. William Dihm et  de renouveler l’assurance de notre engagement en matière de formation des diplomates en soulignant l’importance de l’enseignement des langues dans ce domaine.

J’ai également abordé avec le Ministère et sa Directrice des affaires consulaires, la question sensible des visas, une certaine intransigeance de notre part empêchant notamment les visites en France de délégations officielles. L’occasion de la rassurer, suite à l’engagement pris par le Président de la République, de nous efforcer de trouver des solutions adaptées pour la France mais aussi au niveau européen comme la formule de l’exemption, déjà accordée aux voisins de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu et Salomon.

Je fus ensuite reçue pour un long entretien  par le Premier Ministre. Peter O’Neill qui me redit combien il souhaitait un renforcement de la présence  économique française, mais aussi culturelle et scientifique en Papouasie-Nouvelle-Guinée, nos entreprises pouvant lui apporter leur savoir-faire,  leur connaissance des enjeux climatiques, le respect de l’environnement et une certaine éthique.

Peter O’Neill s’est  également félicité du rapprochement récent entre nos deux pays et de la toute récente admission de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie au Forum des Îles du Pacifique en tant que membres de plein droit, et avec le soutien appuyé de la PNG dont je l’ai bien sûr remercié.  « Il y a des domaines dans lesquels nous avons des intérêts communs, y compris la promotion du tourisme », me dit-il, ajoutant au nombre de ces intérêts communs la réduction des émissions de CO2 et la lutte contre la pêche illégale dans le Pacifique.

J’ai profité également de cet échange pour le sensibiliser à des projets d’autres entreprises françaises en Papouasie-Nouvelle-Guinée,  notamment Bolloré-Ports et Oberthur Technologies. Le Premier ministre s’est ainsi félicité de voir l’entreprise Bolloré contribuer au développement des deux principaux ports du pays et me promit de recevoir dans les meilleurs délais les représentants de ces deux entreprises (ce qui fut fait aussitôt pour Oberthur)

Après cet entretien nous nous rendîmes à un déjeuner de travail avec des Français membres de Médecins sans frontières sur le programme de lutte contre la tuberculose.

Puis ce fut une visite très enrichissante, celle du Musée national d’art de Papouasie en compagnie de son Directeur, M. Andrew Moutu.

  1. Moutu me rappella le soutien apporté par notre pays à cette institution, se félicitant de l’invitation du musée du Quai Branly d’un sculpteur en France l’an prochain et du Palais de Tokyo, dont il avait reçu le conservateur la veille, de recevoir un jeune créateur en résidence sur financement de la Fondation TOTAL. Il renouvelait également son souhait de voir se développer aussi à l’avenir des coopérations avec les partenaires naturelles que sont les institutions de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française.

Cette riche journée s’est terminée par une soirée organisée par l’ambassadeur dans sa Résidence afin que je puisse rencontrer la petite communauté française présente à Port-Moresby.

port-moesby_levee-des-couleurs-fete-indepLe lendemain 16 septembre était le jour de la fête nationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée. A 4 heures 15 l’Ambassadeur passait me prendre à mon hôtel pour participer aux cérémonies du 41ème anniversaire de l’Indépendance. Des cérémonies liées au lever du soleil avec le lever des couleurs sur la Colline de l’Indépendance, processus durant de 4h45 à 7h00 avec une foule en liesse, vêtue aux couleurs de leur pays.

general-angus-campbellA 7 heures, petit-déjeuner officiel où j’eus le plaisir  de revoir le Premier Ministre, le Président du Parlement , maintes autres personnalités papouasiennes dont dont le général Toropo, Chef d’État- major des Armées. J’eus aussi le privilège inattendu de rencontrer  le Chef d’Etat-Major de l’armée australienne, le Général Angus Campbell et d’évoquer avec lui non seulement les liens entre son pays et la Papouasie, mais le développement de notre relation franco-australienne de Défense, avec notamment la vente de sous-marins .Coïncidence amusante, j’avais déjà eu le plaisir de rencontrer en juillet 2014, à l’occasion de sa réception des insignes d’Officier de la Légion d’honneur aux Invalides, son prédécesseur direct, le Général David Morrison…

Les liens entre l’Australie et la Papouasie sont restés très étroits malgré l’indépendance de cette dernière, l’Australie en  est le principal partenaire politique, économique et commercial et 100 000 ressortissants australiens y vivent… La Papouasie-Nouvelle-Guinée abrite aussi, sur l’île de Manus, un centre de détention pour 1000 immigrants illégaux venus du Proche et du Moyen-Orient…

Il est cependant clair que la Papouasie veut aujourd’hui diversifier ses réseaux et est à la recherche de nouveaux partenaires. La France, par sa présence stratégique en Océanie et par sa tradition historique et culturelle serait pour elle un partenaire idéal. A nous de savoir saisir cette chance !

Sep 06 2016

Sultanat de Brunei (12-13 septembre 2016)

Poursuivant mon périple en Asie, j’ai fait escale du 11 au  13 septembre au sultanat de Brunei.

Dans cette monarchie absolue de droit divin, le sultan est à la fois chef de l’État, Premier ministre, ministre des Finances, ministre de la Défense, ministre des Affaires étrangères et ministre du Commerce, le Parlement ayant été suspendu depuis 1962. L’économie locale, plutôt prospère (le Brunei dispose, après Singapour, du revenu moyen par habitant le plus élevé d’Asie du Sud-Est), est fortement dépendante des hydrocarbures, ce qui la rend très vulnérable aux évolutions du prix du baril et la met au défi de trouver de nouvelles ressources, les gisements d’hydrocarbures actuellement connus devant être épuisés à l’horizon 2040.

La France est un des trois pays européens avec l’Allemagne et le Royaume-Uni à disposer d’une ambassade à Bandar Seri Begawan, où la France partage ses locaux diplomatiques avec l’Allemagne.

Arrivée le 11 septembre dans l’après-midi, j’ai participé à un dîner de travail à la Résidence de l’Ambassadeur, Madame Loan Forgeron, que j’avais eu le plaisir de rencontrer dès 2008, lorsqu’elle était Consul général en Israël, à Haifa et dont j’avais déjà beaucoup apprécié le dynamisme. Ce dîner réunissait les principaux acteurs de notre présence économique et culturelle à Brunei : Madame Fabienne Sylla Pousse, Directrice de l’Alliance Française, Madame Geneviève Lai, Directrice de la société Geneviève HR, Monsieur Vincent Dutel, Directeur général de Total à Brunei, Monsieur Guillaume, directeur général de la société Tendrill  et  Gabriel Charbonnier, premier conseiller de l’Ambassade, tout juste arrivé à Brunei.

Ce dîner était l’occasion de faire le point sur les  échanges commerciaux entre la France et le Brunei, prometteurs mais assez irréguliers : ils représentaient en 2015 environ 72 millions d’euros, avec un excédent pour la France de 70 millions d’euros – hors commandes de défense mais avec les commandes aéronautiques d’Airbus et des biens d’équipement pour l’industrie gazière et pétrolière. La France est le 2ème investisseur privé dans le pays. Les principaux acteurs économiques français sont Total, Airbus et BNP Paribas, avec une participation de 15% dans la Banque Baiduri (dont la majorité du capital est détenue par des membres de la famille royale). L’agence Amundi, filiale conjointe de la Société générale et du Crédit Agricole, est présente sur le marché offshore.

Au total, une douzaine d’entreprises françaises sont implantées au Brunei (d’abord Total, avec plus de la moitié des expatriés français, mais aussi  SDV, Air Liquide et Saint-Gobain). Dans le secteur énergétique et parapétrolier, on trouve également les groupes Schneider et Alstom et les fournisseurs de l’exploration et de la production d’hydrocarbures (Spie-Batignolles, Schlumberger)

brunei_totalLe 12 septembre était consacré à la visite des sites  de Total au Brunei Darussalam en compagnie de Monsieur Vincent Dutel et à ses équipes. Total, première société française au Brunei, est le 2ème producteur d’hydrocarbures du pays  (environ 8% de la production du pays) y est implantée depuis 1987 avec  trois plateformes offshore. L ‘entreprise s’attache également à aider le Brunei dans son processus de diversification économique tout en travaillant à la préservation de l’environnement marin et à la sauvegarde du patrimoine culturel bruneien. Le mécénat de Total a ainsi permis d’organiser une remarquable exposition sur la fouille archéologique d’une jonque chinoise du XVe siècle coulée au large du Brunei.

Le programme de ma dernière journée à Brunei fut  particulièrement intense. Je me suis tout d’abord rendue à l’Alliance Française, une Alliance en plein développement  créée en 1986, dirigée avec beaucoup de dynamisme par Fabienne Sylla Pousse et pièce maîtresse de notre coopération culturelle, avec un enseignement du français hors-les-murs, introduit à l’université fin 2001. Une fois de plus, j’ai constaté combien la qualité personnelle des responsables était déterminante pour le succès d’une Alliance…

brunei_princesse-masnaJ’ai eu ensuite le grand privilège d’un long et chaleureux entretien avec la princesse Masna binti Al-Marhum Sultan Haji Omar Ali Saifuddin Sa’adul Khairi Waddien. La princesse Masna, sœur du Sultan, est Ambassador-at-Large au Ministère des Affaires étrangères et du commerce et donc no2 du Sultan pour ces portefeuilles dont il a lui-même la responsabilité. Cet entretien fut pour moi l’occasion de l’inciter à développer des liens plus étroits avec la France, notamment en matière de coopération culturelle, éducative, scientifique et militaire.

rectrice-bruneiA l’Université de Brunei Darussalam je me suis entretenue avec la rectrice de l’Université, Datin Dr Dayang Hajah Anita Binurul Zahrina binti YB Pehin Orang Kaya Laila Wijaya Dato Seri Setia Haji Awang Abdul. Deux Français y travaillent, l’un comme directeur de centre de recherches, l’autre comme enseignante de projets. De beaux projets de coopération universitaire  s’y sont développés avec  différentes universités françaises (La Rochelle et Montpellier I, notamment) pour favoriser les échanges d’étudiants et de chercheurs dans le domaine de la gestion des ressources marines, de la cartographie, de la médecine et de la pharmacie.  Il nous faudra continuer à développer ces échanges d’étudiants, toujours positifs et fructueux, entre nos deux pays.

Connaissant mon intérêt pour les droits des femmes, l’ambassadeur Loan Forgeron avait également pris soin de me faire rencontrer un certain nombre de femmes influentes du Brunei, dans le cadre d’un très agréable déjeuner à la Résidence. Ces  femmes, toutes très investies et reconnues tant au niveau politique comme Datin Paduka Tan Bee Yong, Permanent Secretary au Ministère des Affaires étrangères et du Commerce ,  Datin Paduka Dr Hajah Norlilla binti Dato Paduka Haji Abdul Jalil, Permanent Secretary au ministere de la culture, de la jeunesse et des sports  qu’au niveau économique avec Debbie Too, Directrice du marketing de la  Standard Chartered Bank, m’ont donné une image très précise et plutôt positive de la situation des femmes dans leur pays.

brunei-reunion-attorneyS’ensuivait une réunion avec la procureure générale  Datin Seri Paduka Hajah Hayati bingo Pehin Orang Kaya Shahbandar Dato Seri Paduka Haji Mohd Salleh, une femme très importante puisqu’il n’existe pas de garde des sceaux/ministre de la justice au Brunei, et que c’est elle qui en occupe les responsabilités. Avec elle et l’ensemble de son équipe, nous avons pu débattre  très franchement des points de convergence et différences entre nos systèmes juridiques et des progrès en matière de lutte contre la drogue, le terrorisme et les trafics illicites.

soiree-francais-bruneiEnfin, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai offert, au terme d’une journée passionnante, une réception à la Résidence de l’Ambassade pour la petite communauté française du Brunei (100 personnes) et pour remercier l’Ambassadeur Loan Forgeron pour son accueil et la qualité des échanges organisés à l’occasion de mon trop court séjour à Brunei.

14 septembre au matin, je quittais  le sultanat de Brunei pour rejoindre cette fois la Papouasie-Nouvelle-Guinée via Manille.

Sep 06 2016

Malaisie (9-11 septembre 2016)

C’est avec grand plaisir que je retrouvais à mon arrivée à Kuala Lumpur le 9 septembre dernier l’Ambassadeur de France Christophe Penot, que j’avais connu comme jeune Conseiller à l’Ambassade de France à Londres dans les années 90 et revu comme ministre-conseiller à celle de Tokyo.

Lorsque l’on découvre l’Asie, on n’a plus envie de la quitter m’avait dit il y a très longtemps un de mes amis et prédécesseurs au Sénat Paul d’Ornano. Un adage qui se révèle souvent exact puisque j’ai retrouvé au cours de ce déplacement plusieurs « anciens » d’Asie, comme le Proviseur du Lycée français de Kuala Lumpur, Jean-Yves Bichel dont j’avais visité le lycée à Séoul le 14 juillet dernier et Jean-Pierre Galland, Conseiller culturel et de coopération qui m’avait accueillie avec son épouse lors de mon passage au Laos il y a 4 ans dans leur belle résidence des bords du Mékong.

Comme sans doute beaucoup de mes compatriotes, j’étais passée à plusieurs reprises en transit à l’aéroport de Kuala-Lumpur ces 30 dernières années, mais sans jamais m’y arrêter. Et pourtant la Malaisie gagne à être connue, et possède un fort potentiel de développement de nos relations bilatérales.

C’est un pays fascinant, riche d’une histoire mouvementée. Carrefour sur la route des épices, la Malaisie a été façonnée par la civilisation indienne – imprégnée d’hindouisme et de bouddhisme, alors que l’Islam y fut introduit à partir du 13ème siècle. Occupée par les Britanniques puis par les Japonais, elle fêtera l’été prochain le 60e anniversaire de son indépendance.

Pays de taille modeste avec 31 millions d’habitants, marqué par une grande stabilité politique avec un roi élu tous les 5 ans parmi les 9 sultans, la Malaisie constitue la troisième économie de la zone, avec un PIB de 338 milliards de dollars. Son économie se diversifie, même si elle repose encore largement sur les importantes ressources en hydrocarbures. Notre second partenaire commercial dans l’ASEAN, la Malaisie constitue un marché important pour nos entreprises. Environ 270 filiales françaises y sont implantées, dont ¾ des groupes du CAC 40.

Nos relations bilatérales sont caractérisées par le dynamisme de nos échanges commerciaux. La Chambre de commerce franco-malaisienne, présidée par Richard Fostier, est particulièrement dynamique et joue un rôle d’incubateur en fournissant bureaux et aide logistique aux TPE ou PME souhaitant s’installer dans le pays. J’ai rencontré Christelle Didesh et Thina Krishnan, respectivement en charge  de Business center et de la Communication. Notre échange fut passionnant tant le dynamisme de cette Chambre de commerce est intense, l’accompagnement des entreprises original  et les opportunités de développement pour nos entreprises françaises nombreuses et prometteuses.

malaisie_lycee-kualaPeu de temps après mon arrivée, je me suis rendue accompagnée de Jérémie Forrat-Jaime, Premier Secrétaire de l’Ambassade au lycée français de Kuala Lumpur, baptisé Henri Fauconnier du nom de l’écrivain dont l’ouvrage « Malaisie » reçut le Prix Goncourt en 1930. Créé en 1962, conventionné  AEFE depuis 1991, il scolarise 850 enfants avec d’excellents résultats (100% de réussites au bac) dans les agréables et spacieux locaux et espaces verts dont il est propriétaire et qu’il compte encore agrandir avec l’acquisition d’un terrain adjacent de 8000 m² pour la construction d’une école primaire autonome en 2017. Mes échanges avec le Proviseur Jean-Yves Bichel, l’équipe pédagogique, les parents membres du conseil d’administration ont été de grande qualité, à l’image de leur engagement pour le rayonnement de notre modèle éducatif. J’ai eu le plaisir également de discuter avec un groupe d’ élèves du lycée, tous très attachés à notre système d’éducation et à leur établissement. .

malaisie_afLe samedi 10 septembre au matin, je me suis rendue à l’Alliance française de Malaisie – une magnifique Alliance, pleine de vitalité et de couleurs où j’ai été accueillie par sa jeune et dynamique Présidente, la Princesse Zatashah de Serangor, l’Ambassadeur de France Christophe Penot, le Conseiller consulaire Olivier Rives-Georges et le directeur de l’Alliance Jean-Pierre Dumont. Avec deux centres, l’un à Kuala-Lumpur et l’autre à Penang, cette Alliance est en pleine expansion, à l’image de la francophonie et la francophilie dans ce pays ami. Les échanges culturels, scientifiques et culturels n’ont cessé de s’y développer ces dernières années, notamment dans le domaine universitaire avec par exemple la création du centre universitaire franco-malaisien (CUFM) en 2006. Plus de 1000 étudiants malais se rendent chaque année dans des universités françaises, le français est enseigné dans plus de 100 lycées et le chiffre des apprenants en français (13 000) a plus que doublé en 5 ans. « C’est grâce au film Amélie Poulain », m’a confié en souriant un des étudiants de l’Alliance avec lesquels j’ai eu le plaisir d’échanger en marge d’un de leurs cours… Nos actions de promotion linguistique sont également très soutenues par une politique du ministère malaisien de l’Education favorable à l’enseignement du français, première langue occidentale apprise après l’anglais.

malaisie_lr-kuala-lumpurRendez-vous politique incontournable, j’ai participé au déjeuner-débat de la section des Républicains de Malaisie et de ses sympathisants avec ma collègue Jacky Deromedi, venue spécialement de Singapour pour cette rencontre prévue de longue date. Au menu, les primaires de la droite et du centre, la situation politique et sociale en France mais aussi tous les aspects de notre présence économique et culturelle à l’étranger. Un déjeuner-débat animé par le Délégué Henri Dupont-Madinier et le Conseiller consulaire Olivier Rives-Georges qui a donné lieu à des moments d’échanges animés, passionnés et passionnants.

Sep 06 2016

Singapour (7-8 septembre 2016)

C’est à Singapour que j’ai débuté un périple asiatique de deux semaines, m’amenant également en Malaisie, à Brunei, aux Philippines, en Papouasie Nouvelle Guinée et en Australie.

Bien  qu’étant souvent passée en transit par Singapour,  avant même mon entrée au Sénat,  c’est la première fois que je séjournais dans cette cité-État prospère de 5,5 millions d’habitants, qui a fêté l’an dernier le cinquantième anniversaire de son indépendance et qui est devenu l’un des tout premiers partenaires de la France en Asie. Environ 15 000 Français y vivent – 12 620 sont inscrits au registre, un chiffre qui a triplé en dix ans.

singapour_lyceefrancaisArrivée le 7 septembre au soir et accueillie en l’absence de l’Ambassadeur, retenu à Paris, par le Consul Hugues Nagy,  puis, pour un premier entretien,  par Ariane Trichon, Chargée d’affaires de l’Ambassade, je me suis rendue dès le lendemain matin au lycée français de Singapour en compagnie de Laurence Lochu, Conseillère de Coopération et d’Action culturelle de l’Ambassade et Directrice de l’Institut français. Créé en 1967 en tant que simple école française, devenu lycée en 1990, le lycée français de Singapour scolarise aujourd’hui 2 760 élèves dont 2 200 Français. Une augmentation de 1400 élèves en 8 ans, qui a conduit à l’ouverture d’une superbe extension l’an dernier. Bernard Pujol, son Proviseur m’a accordé un long entretien durant lequel je l’ai félicité ainsi que toute son équipe pédagogique pour les résultats exceptionnels de son établissement : 100% de réussite au bac avec 90% de mentions dont 50% de mentions Très Bien.

A l’Alliance française, j’ai été reçue par la Directrice Anne-Garance Primel, qui mène avec brio un établissement conjuguant événements culturels offerts aux Français comme aux Singapouriens et cours de langue. Le rôle de l’Alliance française est crucial pour accompagner la montée en puissance de notre coopération universitaire, avec de plus en plus de formations co-diplomantes entre grandes écoles françaises et universités singapouriennes, en particulier dans le domaine du commerce, du management et du marketing.

singapour_depute-amrin-amin-secretaire-parlementaire-du-ministeriel-de-linterieur-vice-president-de-la-commission-de-la-defense-du-parlement-de-singapourJe me suis ensuite rendue au Parlement de Singapour – une seule chambre, créée en 1955, qui compte 99 membres dont 87 députés élus. J’y ai rencontré le jeune et brillant député Amrin Amin, secrétaire parlementaire du ministériel de l’intérieur, vice-président de la commission de La Défense du Parlement de Singapour qui m’a reçu pour un long échange malgré les « vacances » parlementaires. Notre entretien sur les enjeux sécuritaires et géostratégiques de Singapour fut passionnant.

singapour_au-ministere-des-affaires-etrangeres-de-singapour-avec-la-secretaire-detat-aupres-du-premier-ministre-josephine-teoVint ensuite une visite au ministère des affaires étrangères de Singapour avec la Secrétaire d’État auprès du Premier Ministre Joséphine Teo. Chargée des dossiers affaires étrangères et des transports, elle incarne parfaitement la jeunesse, le dynamisme et les compétences de la société singapourienne. Ce fut un vrai plaisir de la rencontrer pour un entretien passionnant sur la place de Singapour au sein d’un monde en mutation.

La France prend activement part à l’engouement de Singapour pour les technologies, avec une coopération scientifique solide, orientée prioritairement vers les biotechnologies, l’optique et l’optoélectronique, l’informatique, la robotique et les mathématiques appliquées. Environ 130 chercheurs français sont installés à Singapour, où le CNRS a ouvert il y a deux ans sa plateforme régionale.

singapour_avecderomedi-les-cc-laurence-huret-mathilde-brousteau-mathias-assante-la-chargee-daffaires-ariane-trichon-le-consul-hugues-nagy-et-les-presidentes-dassociation-geJ’ai ensuite reçu autour d’un déjeuner consulaire riche en échanges, ma collègue Sénatrice Jacky Deromedi , les conseillers consulaires Laurence Huret , Mathilde Brousteau, Mathias Assante, la Chargée d’affaires de l’ambassade Ariane Trichon, le Consul Hugues Nagy et les présidentes d’association Geneviève Groslière et Maria Schwob.

singapour_attache-defense-et-son-adjointMa journée se poursuivit par une réunion avec notre attaché de défense Philippe Bauzin et son adjoint à l’armement Eric Genot pour faire le point sur les enjeux de la coopération militaire entre nos deux pays. Cette coopération, excellente, est un élément essentiel de notre relation bilatérale, Singapour consacrant près d’un quart de ses dépenses à sa sécurité. Depuis près de vingt ans, des pilotes singapouriens sont formés en à Cazeaux (Gironde). L’armée de l’air et la marine nationale participent régulièrement à des exercices conjoints. Nous sommes également impliqués auprès de l’Information Fusion Center (IFC) qui traite de sécurité maritime régionale, ainsi que dans le centre régional de coordination des opérations de lutte contre les catastrophes naturelles et de secours humanitaire ouvert à Singapour il y a 2 ans.

A la Chambre de Commerce française de Singapour, c’est en compagnie d’Antoine Chery, Chef du service économique et Régional de l’Ambassade, que j’ai rencontré la Directrice Carine Lespayandel. De nombreux entrepreneurs français souhaitent développer leur activité dans une cité-Etat aux opportunités économiques spectaculaires. Singapour est notre premier partenaire commercial en Asie du Sud-Est et notre troisième en Asie, après la Chine et le Japon. Les plus grandes entreprises françaises y sont présentes (Alstom, Véolia, Airbus, Safran, Thalès…) ainsi que de nombreuses PME innovantes.

singapour_consulatDe retour à l’Ambassade, quelques minutes avant de tenir ma permanence parlementaire pour les Français de Singapour, j’ai visité la section consulaire en compagnie du Consul Hugues Nagy.

Cette intense journée s’est terminée par un chaleureux et sympathique dîner au domicile de ma collègue Sénatrice Jacky Deromedi en compagnie de Laurence Huret, conseiller consulaires et d’un  certain nombre de responsables français de Singapour amis de Jacky.

Sep 05 2016

Pour un fonds de solidarité européen en faveur des expatriés confrontés à des crises

Lors de la Semaine des Ambassadeurs, François Hollande a annoncé la volonté de la France de soutenir la création d’un fonds européen de sécurité et de défense.

Au cœur d’une semaine regrettablement morne, au cours de laquelle les analyses se sont succédées sans s’accompagner de propositions stratégiques fortes, cette annonce est passée quelque peu inaperçue… sans doute aussi par manque d’éléments concrets quant à sa concrétisation alors que le quinquennat touche à sa fin.

J’ai néanmoins tenu à saisir cette occasion pour rappeler au Président ma proposition de création d’un fonds d’indemnisation en faveur des entrepreneurs et particuliers expatriés confrontés dans leur pays de résidence à une crise majeure (catastrophe naturelle, crise politique, attentat ou autre). Délicate à mettre en œuvre – et surtout à financer – au plan national, cette mesure prendrait tout son sens à l’échelle européenne, comme je le souligne depuis plus de 10 ans.

J’ai donc adressé un courrier au Président de la République pour faire le point sur ce dossier et tenter de relancer les négociations européennes sur ce sujet hélas particulièrement d’actualité, notamment au Gabon où une quinzaine de compatriotes sont portés disparus et où de nombreux autres sont affectés dans leur activité professionnelle.

Voir ma lettre à François Hollande