novembre 2011

Nov 30 2011

Crise syrienne : l’analyse de notre Ambassadeur

Auditionné aujourd’hui par la commission des affaires étrangères, notre Ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, nous a livré des informations de première main sur l’évolution de la situation politique et humanitaire syrienne.

Dépeignant une situation dramatique, et soulignant que le bilan de 4000 mots et de dizaines de milliers de personnes emprisonnées, était sans doute sous-estimé, Eric Chevallier a insisté sur les besoins humanitaires. Il a également décrit les efforts de l’ambassade pour assurer une présence sur le terrain et dialoguer avec les militants des droits de l’homme. Rappelant l’implication de la France, au sein des Nations Unies et de l’Union européenne, pour accompagner une transition démocratique en Syrie, il a souligné l’inscription de ces efforts dans une dynamique de long terme.

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Nov 29 2011

Action extérieure de l’Etat – Un budget contraint mais responsable

La discussion sur le budget de l’action extérieure de l’Etat est, chaque année, l’occasion de débattre des moyens accordés à la fois à notre diplomatie d’influence et au financement des principaux services publics accessibles aux Français de l’étranger. M’étant vendredi, au cours du débat sur le budget de l’audiovisuel extérieur, déjà exprimée, en qualité de rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, sur les enjeux de notre rayonnement culturel, j’ai souhaité dans le débat d’aujourd’hui me concentrer sur la question des services administratifs et services publics apportés à nos compatriotes établis hors de France.

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Nov 29 2011

Budget de l’Action extérieure de l’Etat (PJLF 2012)

Extrait du compte-rendu intégral de la séance du 29 novembre 2011 :

Mme la présidente. La parole est à Mme Joëlle Garriaud-Maylam.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Monsieur le ministre d’État, je voudrais d’emblée vous remercier, car vous êtes parvenu à nous présenter un budget qui, dans un contexte difficile, ne diminue pas et réussit même à intégrer des coûts nouveaux, ceux de l’organisation, pour la première fois, d’élections législatives à l’étranger.

C’est un défi de taille, puisqu’il s’agit non seulement de faire fonctionner huit cents bureaux de vote, mais aussi de franchir une nouvelle étape dans la mise en œuvre du vote par Internet et par correspondance.

Dans ce projet de budget, il est pris acte des efforts considérables réalisés par le ministère ces dernières années et de l’impossibilité structurelle de réduire encore les dotations, sous peine de voir remises en cause à la fois notre capacité d’influence internationale et la réalité même des services publics dispensés aux Français de l’étranger.

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Nov 28 2011

Aide publique au développement : pour une budgétisation sensible au genre

A l’occasion du débat sur le budget de l’aide publique au développement, j’ai interrogé le Ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, sur le degré d’engagement de la France en matière d’intégration de la dimension transversale du « genre » dans toutes les dimensions de sa politique d’aide au développement – un sujet au sujet duquel je m’efforce d’interpeller mes différents interlocuteurs (comme, encore récemment, le Directeur du Trésor, Ramon Hernandez).

En cohérence avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le document-cadre sur la stratégie française de coopération reconnaît que la promotion du statut de la femme «se révèle un puissant moteur de développement ». Pourtant, cette priorité semble encore peiner à être réellement traduite en termes de choix opérationnels et budgétaires.

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Nov 28 2011

Budget de l’aide publique au développement (PJLF 2012)

Extrait du compte-rendu intégral de la séance du 28 novembre 2011 :

M. le président. La parole est à Mme Joëlle Garriaud-Maylam.

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, en cette période de crise économique et financière, la tentation pouvait être forte d’utiliser l’aide publique au développement comme variable d’ajustement. Aussi est-ce une vraie satisfaction que de constater la préservation de ces crédits dans le projet de loi de finances pour 2012 et le respect des engagements du cycle triennal budgétaire.

Je tiens à saluer la détermination du président Nicolas Sarkozy, qui, notamment lors du sommet du G20 de Cannes, a souligné que la crise ne devait pas être une excuse pour diminuer notre aide publique au développement mais que, au contraire, elle rendait la coopération avec les pays en développement plus nécessaire et urgente que jamais, tant dans leur intérêt que dans le nôtre. Monsieur le ministre, je tiens également à vous remercier de votre grande vigilance sur ce sujet.

Ainsi, l’aide publique au développement est en hausse depuis 2007 et la France est le troisième pourvoyeur mondial d’aide au développement, même si on ne peut que regretter que l’objectif d’y consacrer 0,7 % du revenu national brut, déjà dépassé par certains pays du nord de l’Europe, soit encore loin d’être atteint.

Toutefois, je voudrais attirer votre attention sur deux dimensions qui me semblent avoir été quelque peu laissées de côté dans le présent projet de loi de finances, alors même qu’elles sont au cœur de la stratégie française pour la coopération au développement, telle que définie dans le document-cadre d’avril 2011 : il s’agit, d’une part, de la prise en compte des questions de genre, et, d’autre part, des engagements français au titre de l’initiative pour un socle universel de protection sociale.

« Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » est le troisième des huit objectifs du Millénaire pour le développement adoptés sous l’égide de l’ONU. La création d’ONU Femmes atteste aussi de l’importance croissante accordée à cette question.

Le document-cadre sur la stratégie française de coopération qualifie quant à lui la promotion du statut de la femme de « haute priorité », soulignant que « celui-ci se révèle un puissant moteur de développement ».

Mais cette priorité doit encore trouver réellement sa traduction en termes de choix opérationnels et budgétaires. À cet égard, je constate que la dimension du genre est cruellement absente de la planification budgétaire pour 2012. Hormis le soutien à l’initiative Muskoka, la prise en compte de cette thématique n’est spécifiée dans aucun des axes prioritaires de coopération présentés dans les documents budgétaires, alors même que les enjeux en matière de lutte contre la pauvreté, de gouvernance ou de codéveloppement appelleraient à des actions spécifiques en faveur du renforcement de la participation des femmes. Cette omission surprend, à l’heure où le rôle des femmes dans les printemps arabes est unanimement salué, y compris par le jury du prix Nobel.

Je me réjouis, bien sûr, que, sur le plan multilatéral, dans le cadre de l’initiative de Muskoka sur la santé maternelle et infantile, la France ait joué un rôle important pour que des financements internationaux soient consacrés à l’amélioration de la santé des jeunes filles et des jeunes mères. Je salue également la dotation de 25 millions d’euros en faveur de cette cause au titre de notre coopération bilatérale.

Toutefois, monsieur le ministre, je voudrais attirer votre attention sur la nécessité de prendre en compte la dimension du genre au-delà de la seule question de la santé des mères et des jeunes filles.

Déjà, en 2007, le document d’orientation stratégique sur le genre réalisé sous l’égide du Quai d’Orsay soulignait la difficulté de la France à prendre en considération, dans son aide au développement, la question du genre en dehors des secteurs de l’éducation, de la santé et de la lutte contre les violences faites aux femmes. Quatre ans plus tard, où en sommes-nous ?

Nous ne pouvons plus considérer les femmes comme un groupe « vulnérable » qu’il conviendrait de protéger. Il est essentiel de voir aussi en elles des actrices stratégiques pour le développement et, en conséquence, de leur donner les moyens d’apporter leur contribution non seulement dans les sphères de la famille et du social, mais aussi dans les choix économiques, politiques et environnementaux.

Mme Fabienne Keller, rapporteur spécial. Tout à fait !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam. Pour éviter un saupoudrage lié à des intentions louables, mais parfois purement incantatoires, il est indispensable d’adopter une budgétisation tenant compte du genre. Celle-ci permettrait de contrôler la façon dont les budgets de la coopération française répondent aux besoins prioritaires des femmes et des filles, non seulement en matière de santé publique et de réduction de la pauvreté, mais aussi en termes d’égalité des droits et d’accès des femmes aux responsabilités économiques et politiques.

Les instruments pour ce faire existent. Le Fonds de développement des Nations unies pour la femme, l’UNIFEM, a élaboré un manuel en ce sens et un gros travail a déjà été réalisé en lien avec le Comité d’aide au développement de l’OCDE. Mais il reste à appliquer systématiquement le mainstreaming et ces « marqueurs de l’égalité des sexes » à tous nos projets de coopération, tant en amont, lors de la planification des interventions, qu’a posteriori, au moment de leur évaluation.

Un tel effort d’amélioration de la lisibilité des financements liés au genre s’inscrirait parfaitement dans l’esprit de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement de 2005 et du quatrième forum sur l’efficacité de l’aide, qui commence demain à Busan. Il faudrait aussi l’appliquer à notre aide bilatérale, notamment celle qui est octroyée sous forme de subventions. Ne serait-il ainsi pas possible qu’une part du budget de la division du partenariat avec les organisations non gouvernementales de l’Agence française de développement soit affectée aux actions de lutte contre les discriminations subies par les femmes et les filles ?

Le service du ministère des affaires étrangères et européennes chargé des questions de genre réalise déjà un formidable travail de coordination, mais il est essentiel de dégager un budget spécifique pour ces questions.

La dotation de 3 millions d’euros accordée en 2009 à un fonds de solidarité prioritaire triennal « genre et économie » a constitué un véritable progrès vers une meilleure intégration des questions de genre dans notre aide publique au développement. La participation de douze ONG françaises et de leurs partenaires du Sud, ainsi que la concertation étroite avec les postes diplomatiques, semblent particulièrement exemplaires en termes de pilotage et d’implication de la société civile. Trois ans plus tard, peut-on tirer des leçons de cette expérience ? Une capitalisation de cette expérimentation à plus grande échelle sur le plan des orientations stratégiques en faveur de l’égalité entre femmes et hommes est-elle prévue ?

Le second sujet sur lequel je voudrais vous interroger, monsieur le ministre, est celui du socle universel de protection sociale. La présidence française du G20 a réellement joué un rôle moteur pour placer cette thématique au cœur de l’ordre du jour international. C’est pourquoi je m’étonne que cette priorité stratégique nouvelle semble quelque peu oubliée des prévisions budgétaires.

Depuis le sommet de Pittsburgh, en 2009, sous l’impulsion de l’Organisation internationale du travail et de la commission Bachelet, la communauté internationale reconnaît l’importance des systèmes de protection sociale, en matière tant d’assurance santé que de garantie d’un revenu minimum.

La protection sociale n’est pas un luxe de pays développés ; c’est un instrument essentiel de lutte contre la pauvreté, d’amortissement des conséquences sociales des crises économiques et de stabilité sociale. La coopération française œuvre à la mise en place de systèmes de santé plus efficaces. C’est excellent, mais il est indispensable, en parallèle, d’aider les gouvernements à mettre en place des dispositifs de protection sociale rendant l’accès aux soins réellement possible pour les populations.

La mise en place de socles de protection sociale dans chaque pays est rendue plus urgente encore par l’évolution démographique. De nombreux pays en développement vont devenir « vieux » avant d’être devenus « riches ». La proportion des plus de soixante ans va doubler en Chine d’ici à 2020 ! De plus, la mise en place d’allocations sociales ou familiales conditionnées, par exemple, à la scolarisation des enfants ou à leur suivi médical peut jouer un rôle de levier considérable.

L’instauration de dispositifs de protection sociale plus étoffés dans les pays en développement ne répond pas qu’à des préoccupations humanistes, que certains pourraient juger naïves ; elle s’inscrit dans une logique gagnant-gagnant pour les pays du Nord.

D’abord, elle contribuerait à résorber les déséquilibres du commerce mondial en élevant les coûts salariaux dans les pays du Sud et en favorisant l’émergence d’un marché intérieur dans ces derniers : en résumé, moins de dumping social et plus de débouchés commerciaux à l’étranger pour nos entreprises.

L’amélioration de l’accès aux systèmes de santé limiterait aussi les phénomènes de tourisme médical. Il me semblerait donc souhaitable de renforcer sur ces sujets les budgets d’assistance technique et de convaincre nos partenaires internationaux d’en faire autant. Monsieur le ministre, un appui au développement de réseaux internationaux sur cette thématique est-il prévu ?

À l’heure où, enfin, la réflexion sur les financements innovants prend de l’importance dans le débat public, avec, notamment, la taxe sur les transactions financières, qu’il me semble bien sûr indispensable de créer, le champ de la protection sociale offre des occasions de promouvoir les bonnes pratiques. Je pense notamment à l’initiative du groupe Danone pour garantir une couverture en matière de santé à l’ensemble de ses salariés dans le monde, quelle que soit leur nationalité. Mais une réflexion est aussi à mener en termes de fiscalité des fondations, afin d’encourager les donateurs privés à investir dans ces programmes.

Je terminerai en rappelant la principale conclusion du rapport Bachelet : oui, il possible de bâtir un socle de protection sociale de bonne qualité avec un investissement modeste. Il suffirait pour cela à un pays en développement dont le taux de croissance est de 5 % d’y consacrer 0,5 % des fruits de cette croissance pendant une décennie. Un « coup de pouce » de notre part serait alors décisif pour accélérer le processus. La mobilisation de l’aide publique au développement selon cette thématique pourrait devenir le modèle d’une coopération réussie, dans laquelle l’aide internationale jouerait un rôle de catalyseur avant que les gouvernements du Sud ne prennent le relais. Ce serait là un moyen plus efficace et réaliste que la « démondialisation » pour lutter contre les délocalisations et la perte de compétitivité de nos entreprises, tout en améliorant le bien-être et la dignité des populations des pays en développement. (Applaudissements sur les travées de l’UMP.)

Réponse du Ministre :

M. Henri de Raincourt, ministre auprès du ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, chargé de la coopération. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, je voudrais remercier les différents orateurs de leurs interventions particulièrement documentées. Connaissant depuis longtemps l’intérêt du Sénat pour la politique d’aide publique au développement, je ne suis pas surpris de la qualité de ce débat. Je voudrais saluer plus particulièrement l’acuité de l’analyse des rapporteurs, qui permet, aujourd’hui comme hier, de faire émerger des idées et des perspectives dans un univers complexe et multiforme.

Nous pouvons globalement être fiers de ce que la France accomplit en matière d’aide publique au développement. Certes, on peut toujours faire mieux, mais quand je me livre à des comparaisons sur ce thème avec d’autres pays, je pose sur notre effort un regard quelque peu différent de celui de certains intervenants. Au sein des enceintes internationales, la voix de la France, en matière d’aide publique au développement, est particulièrement attendue et entendue. En effet, dans ce domaine, et depuis déjà longtemps, notre pays a fait la démonstration de sa détermination, de son efficacité et de son humanité à l’égard de populations souvent accablées par des malheurs ne leur permettant pas de bénéficier des évolutions auxquelles elles aspirent légitimement.

La politique française d’aide publique au développement est menée, me semble-t-il, avec une certaine continuité par les gouvernements et les majorités successifs, ce dont je me réjouis.

Je voudrais, en préambule, vous renouveler toutes mes excuses pour le retard avec lequel, encore une fois, le document de politique transversale a été publié et vous a été remis.

Le niveau de notre aide publique au développement pour 2012 ne constitue pas une surprise, puisqu’il était déjà annoncé dans le document de politique transversale de l’année dernière. Le passage de 0,5 % à 0,46 % du RNB est dû, pour une large part, au fait que le montant des annulations de dettes a diminué cette année, ce qui a une répercussion immédiate sur ce taux, qui remontera l’année prochaine à environ 0,5 %.

Cela a été rappelé, la France a pris l’engagement de consacrer 0,7 % de son RNB à l’aide publique au développement en 2015. Nous n’y sommes pas, certes, mais 0,5 %, ce n’est pas si mal !

L’effort d’aide publique au développement des États-Unis ne s’élève qu’à 0,3 % de leur RNB. Quant au Royaume-Uni, je suis assez étonné que l’on en fasse un modèle en la matière. Je vous invite, mesdames, messieurs les sénateurs, à examiner dans le détail la configuration de la politique d’aide publique au développement britannique, sur le plan géographique et par programmes. Vous verrez alors que si le Royaume-Uni a effectivement fait des efforts, les bénéficiaires de ces derniers sont beaucoup plus ciblés, si je puis dire, que ceux de la politique d’aide publique au développement de la France. Des coupes drastiques ont été pratiquées, ce qui permet aux Britanniques de manifester une grande générosité lorsque survient un événement fâcheux. Cela est plus difficile quand on a, comme nous, maintenu les crédits alloués à l’aide publique au développement ! On pense toujours que l’herbe est plus verte chez les voisins, mais, en la matière, nous pouvons aisément soutenir la comparaison.

Mesdames, messieurs les sénateurs, je ne reviendrai pas sur les crédits de la mission, tous les chiffres ayant déjà été détaillés. Certains orateurs ont critiqué ce projet de budget, que Mme Lepage a même qualifié, me semble-t-il, d’insincère. Or il est totalement sincère et transparent. Les critères de déclaration au titre de l’aide publique au développement sont ceux qu’a établis l’OCDE et qui s’appliquent à l’ensemble des pays.

Par ailleurs, nous nous sommes engagés à sanctuariser sur une période triennale les crédits de l’aide publique au développement. Le projet de budget pour 2012 traduit cet engagement. À ceux qui trouveraient que ce n’est pas suffisant, je rappellerai que trois missions seulement voient cette année leurs crédits maintenus : tous les autres budgets sont marqués par une baisse des dépenses.

Je confirme que l’aide publique au développement est affectée à 60 % à l’Afrique subsaharienne. En outre, même si l’on est en droit de considérer que leur niveau n’est pas assez élevé, je souligne que 50 % de nos subventions sont destinées aux quatorze pays définis comme prioritaires.

Voilà quelques éléments factuels très simples sur la composition de ce budget qui ne peuvent être contestés.

Un certain nombre d’entre vous ont évoqué notre engagement en matière de promotion de la santé. Notre aide à ce titre s’élève à près de 1 milliard d’euros et s’adresse pour l’essentiel aux populations africaines.

En ce qui concerne l’éducation, monsieur Carrère, il s’agit d’une priorité absolue. Cependant, en l’état actuel de nos capacités d’intervention, nous ne sommes pas en mesure de faire en sorte que tous les petits enfants africains aillent à l’école. Les scolariser tous représenterait un effort de 16 milliards d’euros par an, et les crédits de la mission « Aide publique au développement » n’y suffiraient pas. On peut le regretter, mais c’est une réalité qui s’impose à nous. C’est une des raisons pour lesquelles nous militons ardemment, avec d’autres, pour la mise en œuvre de financements innovants.

Notre pays souhaite, avec ses partenaires européens, promouvoir davantage encore les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption. Nous agissons avec détermination, par exemple, pour instaurer la transparence dans le secteur des industries extractives. C’est aussi suivant cette logique d’équilibre et de clarté que nous renouvelons, en ce moment même, tous les accords de défense nous liant à nos partenaires africains.

De nombreux orateurs ont évoqué l’intervention de l’AFD dans les pays émergents. Cette orientation a un coût budgétaire très faible, s’agissant de prêts qui ne coûtent quasiment rien au budget, voire qui rapportent. À nos yeux, cette politique est utile. J’admets tout à fait que l’on puisse le contester, mais selon nous elle favorise une croissance plus équitable et surtout plus respectueuse de l’environnement. De plus, elle permet de placer les pays émergents au cœur d’une politique planétaire de développement. C’est cette logique qui nous a conduits, lors du dernier G20, à les associer le plus possible à la mise en œuvre d’une nouvelle politique mondiale de développement.

Je ne reviendrai pas sur la coopération décentralisée, à laquelle le Gouvernement est sans réserve favorable. Elle se révèle en effet très efficace et nous n’avons aucune critique à formuler à son encontre.

En ce qui concerne la problématique du genre et de la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes, madame Garriaud-Maylam, le document-cadre « genre et développement » de 2007 nous engage à la prendre en compte dans l’ensemble de notre politique. Cette dimension est donc présente dans l’évaluation de tous nos projets. Par ailleurs, nous avons mis en place des outils spécifiques, comme le fonds de solidarité prioritaire « Genre et économie, femmes actrices du développement », qui permettra de soutenir, jusqu’à fin 2012, les femmes d’Afrique de l’Ouest, très largement impliquées dans de nombreux secteurs, en particulier dans l’agriculture et le commerce.

Je remercie M. Cambon d’avoir relevé que la politique française d’aide publique au développement était aujourd’hui formalisée dans un certain nombre de documents à l’élaboration desquels le Parlement avait été associé. L’évaluation est la clé de toute politique publique efficace et économe des deniers publics. L’aide publique au développement ne doit pas y échapper. Je m’engage ce soir devant le Sénat à ce que l’action à destination des quatorze pays prioritaires, l’intervention dans les pays émergents et la cohérence de notre APD avec la politique européenne soient prises en compte ainsi que vous l’avez demandé, monsieur Cambon.

Vous avez également évoqué le partenariat de Deauville. La France contribuera à hauteur de 2,7 milliards d’euros d’ici à 2013, mais sous forme de prêts. Cette action n’aura donc pour nous pas de poids budgétaire.

S’agissant des transitions africaines, nous mobiliserons 3,5 milliards d’euros au bénéfice de la Côte d’Ivoire. Nous n’oublions pas non plus le Niger et les pays voisins, qui ont de grands besoins en matière de sécurité et de développement.

Le bilan du G20 « développement », qui s’est réuni pour la première fois à Cannes, est très largement positif, puisqu’il a repris les conclusions présentées sur les quatre thèmes prioritaires par les ministres des finances et du développement à Washington, au mois de septembre dernier.

Je laisse le soin à mon collègue Pierre Lellouche d’évoquer la taxe sur les transactions financières, à la création de laquelle le Président de la République est très attaché. Nous partageons la volonté manifestée par le Sénat de dégager des financements innovants, non pas pour les substituer à l’aide publique au développement telle qu’elle existe aujourd’hui, mais pour faire face à des besoins nouveaux, qu’il s’agisse d’agriculture, d’éducation, de santé ou de lutte contre le changement climatique. Il serait tout à fait moral et éthique que le secteur financier, qui est l’un de ceux qui profitent le plus de la mondialisation, apporte sa contribution.

Tels sont, mesdames, messieurs les sénateurs, les quelques éléments de réponse que je voulais vous apporter. Je vous remercie une fois encore de tout le travail que vous accomplissez. Soyez assurés que le Gouvernement entend continuer à œuvrer avec vous pour aider les pays bénéficiaires de l’aide publique au développement et leurs habitants à connaître un meilleur destin : ils le méritent, et nous le leur devons. (Applaudissements sur les travées de l’UMP.)

Semaine du 21 au 26 Novembre

  • Réunion de la Commission des statuts de l’UMP
  • Cérémonie de remise du prix littéraire Antonin Carême
  • Bureau politique de l’UMP
  • Réunions de la Commission des Affaires Etrangères, sur les crédits « Défense », « Aide publique au développement », « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation » et « Actions extérieures de la France », dans le cadre du Projet de Loi de Finances 2012 (PLF 2012)
  • Réunion du groupe UMP, autour de Xavier Bertrand,  Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé
  • Réunion avec Jean-Claude Gaudin, Président du groupe UMP au Sénat
  • Réception à l’Ambassade du Canada, en l’honneur de Louise Arbour, lauréate du prix spécial du jury de la Fondation Chirac, pour la prévention des conflits
  • Réunion avec Jean-François Copé, Secrétaire général de l’UMP
  • Réunion des cadres de l’UMP autour du Premier Ministre, François Fillon
  • Diner annuel de l’Union des associations IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale)
  • Présentation dans l’hémicycle du rapport pour avis sur les crédits de l’audiovisuel extérieur de la France, dans le cadre du projet de loi de finances 2012

Nov 25 2011

Audiovisuel extérieur : la diffusion de TV5 menacée outre-mer ?

Le Sénat a adopté aujourd’hui les crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles » du projet de loi de finances 2012. Je ne reviendrai pas en détails sur les débats, ayant à nouveau défendu les grands axes de mon rapport sur l’audiovisuel extérieur de la France (voir mon intervention devant la commission des affaires étrangères du 15 novembre et mon rapport budgétaire).

J’ai en revanche déposé un amendement d’appel visant à attirer l’attention du gouvernement sur les menaces pesant sur la diffusion de TV5 Monde dans les territoires d’outre-mer.

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Nov 25 2011

Budget de l’Audiovisuel Extérieur de la France (PJLF 2012)

Extrait du compte-rendu intégral du 25 novembre 2011 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam, rapporteur pour avis de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, pour l’audiovisuel extérieur. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais saluer l’initiative de la commission des affaires étrangères d’instituer un binôme pour les rapports budgétaires.

Je me réjouis d’avoir pu travailler en parfaite intelligence avec mon corapporteur pour avis Yves Rome. Nos points de vue ont d’ailleurs convergé sur un grand nombre de points, même si nos prises de position se sont séparées au moment de la décision finale. En effet, la commission des affaires étrangères a émis, vous le savez, un avis défavorable à l’adoption des crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles ».

L’absence de conclusion du contrat d’objectifs et de moyens entre l’État et la holding en charge de l’audiovisuel extérieur de la France a été, à mon sens, la pierre angulaire du raisonnement qui a conduit à ce rejet. Le président d’AEF a tenté devant nous de minimiser l’ampleur de ce désaccord en le résumant à de petites difficultés ponctuelles. Pourtant, après avoir écouté le point de vue de l’État, on peut se demander si l’absence de contrat d’objectifs et de moyens ne doit pas être imputée à une divergence bien plus profonde sur la stratégie et la trajectoire financière de la société en charge de l’audiovisuel extérieur de la France.

Beaucoup de critiques, parfois injustes, ont ainsi été adressées à AEF et à l’État. Je tiens cependant à rappeler plusieurs éléments de contexte que l’on ne peut pas, et que l’on ne doit pas, ignorer.

On recense aujourd’hui plus de 27 000 chaînes de télévision dont 57 chaînes d’information. Qui pourrait croire qu’une nouvelle réorganisation de l’audiovisuel extérieur pourrait permettre, par un simple « coup de baguette magique », de diminuer une pression concurrentielle inédite, qui rend plus difficile que jamais l’accès aux ressources publicitaires ? Ces réalités s’imposent non seulement à l’AEF, mais aussi à l’audiovisuel extérieur de nos principaux partenaires européens.

J’ajoute qu’il faut être attentif aux réflexions en cours, menées notamment à l’Assemblée nationale : ne risquent-elles pas de nous faire revenir en arrière en dispersant des entités que l’on a légitimement voulu regrouper pour leur donner une cohérence d’ensemble et une véritable lisibilité ?

Enfin, le rôle de l’État dans cette affaire est difficile. Voyez le tollé qui s’élève lorsqu’il est soupçonné d’intervenir dans l’audiovisuel, alors que, dans le même temps, nous le savons, il serait totalement irresponsable de laisser indéfiniment croître les financements publics.

Vous l’aurez compris, monsieur le ministre, mes chers collègues, je suis, à titre personnel, favorable au vote de ce budget. L’arrêt de l’augmentation des crédits accordés à AEF me paraît légitime et raisonnable, l’institution devant entrer aujourd’hui dans un rythme de croisière après plusieurs années d’investissements très importants liés au lancement de France 24. Pour autant, j’estime nécessaire de réfléchir à certains ajustements.

Je commencerai par relever ce qu’il ne faut pas faire.

Il est impératif de veiller à ce que les économies budgétaires ne portent pas préjudice au cœur de métier d’AEF. En particulier, le budget de diffusion doit être maintenu. Je réfute donc la préconisation de l’Inspection générale des finances de diminuer les crédits de diffusion de TV5 Monde.

M. Jacques Legendre, rapporteur pour avis. Très bien !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam, rapporteur pour avis. Il ne faut pas de bouleversement institutionnel non plus, mais il nous faut veiller à ce que TV5 Monde et RFI ne sortent pas affaiblies de la réforme en cours. Je voudrais d’ailleurs appeler votre attention sur un amendement que je présenterai visant justement à défendre TV5 Monde face à certaines dispositions nocives. Je rappelle que cette chaîne, généraliste et francophone, est un atout considérable pour l’influence de notre pays et de notre culture. En Asie, par exemple, si TV5 Monde est la seule chaîne francophone à être diffusée, c’est parce qu’elle est internationale et généraliste.

S’agissant de France 24, autant il me semblait essentiel d’avoir une chaîne arabophone, dont l’impact a été aussi important que positif pendant ce qu’on a appelé les « printemps arabes », autant je suis un peu plus dubitative quant à la nécessité de la diffuser en anglais, surtout si, comme j’ai pu le constater à de nombreuses reprises, le rôle de la France n’y est pas suffisamment valorisé. Pourtant, cela devrait être sa mission première.

Le recours accru au sous-titrage d’émissions me paraît devoir être exploré. À cet égard, je m’interroge sur l’idée reçue selon laquelle les Anglo-Saxons ne regardent pas les émissions sous-titrées.

France 24 doit proposer une analyse et un regard français sur le monde, mais elle doit aussi favoriser la diffusion de notre langue et l’envie de la pratiquer. La défense du plurilinguisme est essentielle ; elle s’inscrit aussi dans la perspective de la défense de la diversité culturelle, valeur phare de la francophonie et de la construction européenne.

M. Jacques Legendre, rapporteur pour avis. Très bien !

Mme Joëlle Garriaud-Maylam, rapporteur pour avis. Ainsi, si les contraintes budgétaires ont conduit à une diminution du nombre de langues utilisées par RFI, il semble important d’arrêter ces suppressions et de nous donner les moyens de lancer rapidement une diffusion dans une nouvelle langue, si celle-ci peut nous aider à faire passer certains messages et certaines valeurs.

La limitation à cinq minutes du temps de parole qui m’est accordé m’oblige à terminer mon propos par une remarque qui m’est personnelle, mais qui a fait l’objet d’un accord quasi unanime au sein de la commission des affaires étrangères.

Manifestement, la conduite de l’audiovisuel extérieur n’est pas simple. Il faut retenir les leçons du passé : la multi-tutelle s’accompagne souvent d’effets contre-productifs.

Monsieur le ministre, cela me gêne de dire cela devant vous – j’espère que vous ne m’en voudrez pas –, mais, pour clarifier la mission de l’audiovisuel extérieur de la France, la priorité doit à mon sens être accordée au ministère des affaires étrangères et européennes, afin d’inscrire AEF dans une modernité attentive et réactive, notamment en matière de cohérence, de lisibilité, d’adaptabilité et de choix stratégiques. (Applaudissements sur les travées de l’UMP.)

Réponse du Ministre :

M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, dotée de 4,6 milliards d’euros pour 2012, la mission « Médias, livre et industries culturelles » se veut réaliste et à même d’accompagner les objectifs du secteur. Il s’agit ainsi de mener des chantiers majeurs, comme la réforme des aides à la presse, les nouveaux contrats d’objectifs et de moyens de France Télévisions et d’Arte, ou encore la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France.

Le budget de la culture et de la communication participe bien évidemment aux mesures d’économies supplémentaires de 1,5 milliard d’euros annoncées par le Premier ministre. L’effort dans le secteur des médias s’élève ainsi à 20 millions d’euros de crédits budgétaires et à 2 millions d’euros sur les taxes affectées. La contribution des organismes de l’audiovisuel public se répartit entre France Télévisions – 15 millions d’euros –, Radio France – 2 millions d’euros –, l’INA – 1 million d’euros –, AEF – 1 million d’euros – et Arte – 1 million d’euros. J’ai veillé à ce que la participation de ces organismes à l’effort national d’économies ne remette en cause – j’insiste sur ce point, madame Cukierman et monsieur Assouline – ni l’économie de leur contrat d’objectifs et de moyens ni la mise en œuvre de leurs missions.

Le secteur culturel et audiovisuel est par ailleurs concerné, comme la plupart des secteurs de notre économie, par le relèvement du taux réduit de TVA. Je veillerai à ce que nous soyons très attentifs aux effets de cette mesure sur les industries et entreprises concernées, et d’autant plus présents auprès d’elles. Je pense en particulier à la librairie, qui ne doit pas pâtir de cette hausse, car ses marges sont déjà faibles. Nous allons donc, chers Catherine Morin-Desailly et Jacques Legendre, accompagner la filière dans la mise en place du nouveau taux réduit. Je reviendrai ultérieurement sur les modalités de cet accompagnement.

Avant de répondre en détail à vos questions, je voudrais souligner que le projet de budget pour 2012 clôt une période de cinq années au cours de laquelle les efforts faits par l’État pour accompagner et moderniser ces secteurs ont été soutenus. Ainsi, entre 2007 et 2012, les crédits ont progressé de 1 milliard d’euros. Nous nous sommes consacrés à ces grands chantiers que représentent le passage à la télévision tout numérique, les états généraux de la presse, la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France et la réforme de France Télévisions. Jamais un Gouvernement et sa majorité n’auront autant réformé et accompagné financièrement le secteur des médias au cours d’une législature.

Venons-en maintenant aux différents sujets que vous avez abordés, mesdames, messieurs les sénateurs.

En ce qui concerne tout d’abord la presse, nous accompagnerons étroitement en 2012 les mutations du secteur, afin de préserver et de favoriser son pluralisme, dans le cadre d’une gouvernance rénovée. Cette réforme de la gouvernance est indispensable pour consolider l’investissement réalisé par l’État en faveur de la presse depuis 2009.

En 2012, nous consacrerons 390 millions d’euros aux aides à la presse. Le plan exceptionnel mis en œuvre à l’issue des états généraux de la presse touche à sa fin : les crédits de soutien à la presse inscrits dans le projet de loi de finances pour 2012 amorcent donc une baisse. Mais je me suis mobilisé pour que ces crédits soient maintenus à un niveau acceptable pour tous. Ils demeurent ainsi à un niveau historiquement élevé, puisqu’ils sont nettement supérieurs, de plus de 40 %, aux crédits alloués avant mon arrivée à cette politique publique. Je me suis par ailleurs engagé auprès des éditeurs de presse à rester vigilant sur les impacts de ces évolutions.

S’agissant plus particulièrement de la baisse des aides au portage, je veux répondre à André Gattolin que cette évolution tient compte du développement même du dispositif, qui concerne désormais plus de 25 % des ventes totales, et qu’elle s’accompagne d’une modification de leur répartition entre aide au stock et aide au flux, conformément aux souhaits des éditeurs.

Le premier bilan qui peut être dressé aujourd’hui des états généraux de la presse est positif.

Tous les engagements de l’État ont été tenus, comme vous l’avez souligné, cher Claude Belot. Entre 2009 et 2011, plus de 580 millions d’euros de crédits complémentaires ont été consacrés à la presse. Cet effort s’est traduit par une hausse de plus de 60 % des crédits. Les mesures prises par l’État ont permis à la presse française de préserver ses équilibres économiques, alors qu’elle était confrontée à sa plus grave crise depuis l’après-guerre, et d’accélérer sa reconversion vers un modèle économique équilibré tenant compte des enjeux du numérique.

En particulier, en matière de portage, nous tenons notre objectif de créer une offre structurante. Ainsi, le nombre d’exemplaires portés a progressé de 50 millions en trois ans, pour atteindre 850 millions en 2010. Aujourd’hui, le portage à domicile représente plus du quart des ventes totales de la presse, contre 21 % en 2005.

Je tiens par ailleurs à souligner que la politique de conquête de nouveaux lecteurs initiée dans le cadre des états généraux de la presse est un vrai succès. L’opération d’abonnement « Mon journal offert » a ainsi permis d’amener, en deux ans, plus de 560 000 jeunes à la lecture de la presse quotidienne d’information générale, soit plus de 5 % des dix-huit–vingt-quatre ans. L’objectif d’abonner gratuitement 200 000 jeunes par an a donc été largement dépassé.

À la suite des états généraux de la presse, la gouvernance des aides sera profondément rénovée. C’est une réflexion que j’ai souhaité mener en lien étroit avec la profession et qui sera mise en œuvre à partir du 1er janvier 2012. Elle a pour objectif une gouvernance des aides à la presse écrite plus efficace pour les éditeurs et fidèle à ses principes fondamentaux.

Je voudrais ajouter, pour répondre à MM. Assouline et Gattolin, que la question du ciblage des aides, singulièrement pour la presse d’information politique et générale, est un principe directeur de l’intervention publique.

Je souhaiterais maintenant aborder deux questions essentielles : le défi du numérique et l’application du taux super réduit de TVA à la presse en ligne, disposition que le Sénat vient d’adopter.

L’État entend bien que le défi du numérique soit relevé. Nous soutenons ainsi le développement de nouvelles pratiques professionnelles et de nouveaux modèles économiques adaptés à l’ère du numérique.

S’agissant de l’adaptation de la presse à l’ère du numérique, que vous avez soulignée, madame Laborde, la création d’un statut d’éditeur de presse en ligne, assorti d’un régime de responsabilité adapté, a ouvert la voie à une harmonisation des aides publiques à la presse, permettant à la presse en ligne de bénéficier d’un soutien identique.

D’autres dispositifs, comme ceux sur lesquels nous sommes en train de travailler avec les éditeurs dans le cadre des investissements d’avenir, devraient compléter cet arsenal.

Enfin, je répondrai à Mme Catherine Morin-Desailly et à M. David Assouline, qui m’ont interrogé sur l’application du taux super réduit de TVA aux services de presse en ligne, que j’y suis, bien entendu, favorable. La situation actuelle affecte directement les perspectives de croissance d’un secteur qui a connu plus de bouleversements en un an que dans les dix dernières années, notamment avec l’arrivée massive des tablettes. Aussi, je ne ménage pas mes efforts pour obtenir à l’échelon européen une révision de la fiscalité appliquée aux services de presse en ligne. À ce titre, je constate des avancées, tant parmi nos partenaires européens – l’Espagne s’est ralliée à notre position – qu’au sein de la Commission et du Parlement européens.

S’agissant des relations financières entre l’État et l’Agence France-Presse, je répondrai qu’une clarification est nécessaire compte tenu du risque que la nature de ces relations fait peser sur l’avenir économique et financier de l’Agence. C’était l’un des objets de la proposition de loi relative à la gouvernance de l’Agence France-Presse, que vous aviez déposée, monsieur Legendre, en mai dernier. Ce projet ayant suscité de vives réactions de la part des représentants des personnels de l’Agence, le président de l’AFP a annoncé qu’une plus large concertation avec le personnel serait organisée sur la voie retenue pour sécuriser la situation financière et l’indépendance de l’Agence.

La direction de l’AFP et l’État examinent donc actuellement d’autres voies de réforme, notamment l’hypothèse d’une modification a minima de la loi de 1957, légitime au regard des règles constitutionnelles sur l’indépendance des médias et cohérente face aux attentes des salariés de l’Agence.

Je voudrais conclure sur la presse en rappelant que tant les réformes de fond mises en place dans le cadre des états généraux que la réforme des aides publiques en cours ont pour objectif d’accompagner les éditeurs, alors que l’heure n’est plus aux ajustements destinés à retarder une évolution inéluctable du métier.

L’activité du secteur s’est redressée en 2010, après une année 2009 catastrophique. Nous confirmons maintenant l’engagement en faveur de la rénovation de fond du secteur. C’est indispensable pour contrer la crise de l’été 2011. Qu’il s’agisse de France Soir ou de La Tribune, qui nous préoccupent au plus haut point actuellement, mais dont je rappelle que les situations sont très différentes. Je veux dire à Mme Cukierman et à M. Gattolin que notre mission est avant tout de préserver le pluralisme de la presse française. Aussi nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour pérenniser l’activité de ces titres.

Abordons maintenant la politique en faveur du livre et de la lecture. Les crédits qui y seront consacrés en 2012 augmentent de 4 %, pour atteindre 263 millions d’euros. Cette enveloppe est complétée par les moyens mobilisés par le Centre national du livre.

Il s’agit de poursuivre dans de bonnes conditions nos grands objectifs : accompagner les mutations liées au numérique, tant pour la structuration de la filière économique du livre que pour l’adaptation des bibliothèques aux nouveaux usages en matière de lecture, et assurer les missions de valorisation et de diffusion du patrimoine écrit. À cet égard, la proposition de loi portée par M. Legendre est fondamentale pour la diffusion des centaines de milliers d’ouvrages indisponibles, projet par ailleurs porté par les investissements d’avenir.

Le soutien aux librairies est une priorité. Il se traduit par la mobilisation constante de moyens budgétaires, mais prend bien d’autres formes. J’ai ainsi réformé le dispositif de labellisation afin de permettre de distinguer un plus grand nombre d’établissements de qualité jusqu’alors inéligibles.

J’ai vivement encouragé l’adoption de la loi du 26 mai 2011 relative au prix du livre numérique, qui vise à créer un cadre favorisant l’accès de toutes les formes de commerce à la distribution des livres numériques. Cependant, la situation des librairies n’en est qu’au début de modifications nouvelles.

Vous m’avez interrogé, chère Catherine Morin-Desailly et cher Jacques Legendre, sur les modalités d’application du relèvement du taux réduit de TVA à 7 % dans le cas particulier des librairies. Après avoir consulté les professionnels et reçu les représentants des librairies, Valérie Pécresse et moi-même avons chargé Pierre-François Racine, conseiller d’État, d’accompagner la filière du livre. Les caractéristiques techniques propres au secteur du livre – importance des stocks qui constituent les fonds des librairies, détermination du prix de vente par l’éditeur, en application de la loi sur le prix unique du livre, et système d’information interprofessionnel – rendent nécessaires une attention particulière des pouvoirs publics sur la mise en place de cette hausse de la TVA. La mission s’attachera en particulier à faciliter, en concertation avec l’ensemble de la filière, la mise en place des modifications du prix des ouvrages décidées par les éditeurs. Un soutien financier spécifique sera par ailleurs mis en place par le Centre national du livre à l’intention de la librairie indépendante, pour faire face aux éventuelles difficultés liées à la transition.

Enfin, je voudrais préciser à Jacques Legendre que la mesure de plafonnement des taxes affectées au Centre national du livre n’aura pas d’impact sur l’activité du Centre.

Vous le savez, les principales industries culturelles sont aujourd’hui confrontées aux défis de la numérisation et de l’internet, qui représentent non seulement une grande opportunité de diffusion pour les artistes et les créations culturelles, mais aussi une menace pour la rémunération des créateurs et de l’ensemble de la chaîne de valeur, du fait du piratage de masse des contenus culturels. Dans ce domaine, la politique de mon ministère repose sur deux volets indissociables : protéger le droit d’auteur sur les réseaux numériques et favoriser le développement d’une offre légale diversifiée et attractive.

Le volet « protection des œuvres » s’appuie sur la mise en œuvre de la loi HADOPI. S’agissant du développement d’une offre légale diversifiée, une mesure innovante de soutien à la consommation légale, la carte musique pour les jeunes, a été lancée en octobre 2010 pour une durée de deux ans. Le budget alloué à cette opération est de 25 millions d’euros. La version physique de la carte musique est distribuée depuis quelques jours dans les grandes surfaces et un nouveau site internet fonctionnant sur les smartphones a été mis en place. Par ailleurs, une vaste campagne de communication a été lancée afin de mieux faire connaître le dispositif, qui, il faut bien le reconnaître, pour sa première édition n’avait pas bien fonctionné. Pour répondre à votre question, cher Jacques Legendre, sur la suppression, votée à l’Assemblée nationale, des crédits destinés à la carte musique en 2012, j’indiquerai que je souhaite qu’il y soit remédié.

Malgré les mesures prises, l’impact de la crise sur les acteurs du secteur, en particulier les plus fragiles, les petites et moyennes entreprises et les indépendants, reste patent. Aussi, sur ma proposition, le Président de la République a décidé de la création, en 2012, d’un centre national de la musique.

Pour répondre à l’ensemble des interrogations que vous avez formulées, Jacques Legendre, je tiens à souligner que la création de ce nouveau centre est une grande opportunité non seulement pour accompagner la sortie de crise, une crise absolument dramatique de toute la filière musicale, mais également pour fédérer l’ensemble des acteurs de cette filière et des dispositifs de soutien existants autour d’une institution pivot. C’est aussi une formidable opportunité pour financer la diversité musicale à l’ère numérique, en mobilisant des financements nouveaux, issus des acteurs du numérique, notamment les fournisseurs d’accès à internet, sans accroître la pression fiscale.

La réflexion est donc aujourd’hui en cours sur le véhicule législatif qui permettra la création du centre et qui précisera ses modalités de financement. J’ai confié une mission de préfiguration à M. Didier Selles, qui devra rendre ses premières conclusions très rapidement, d’ici à la mi-janvier, sur les modalités de mise en œuvre opérationnelles et budgétaires de l’établissement public, les conditions de sa gouvernance ainsi que les différents régimes d’aides administrés par le futur centre.

Enfin, en ce qui concerne le crédit d’impôt phonographique sur lequel vous m’avez interrogé, Jacques Legendre, l’intérêt pour la mesure est croissant : le nombre de nouvelles entreprises sollicitant l’agrément est passé de quarante en 2006 à plus de cent cinquante aujourd’hui. Cette augmentation concerne principalement les PME et les très petites entreprises et concerne tous les répertoires. Les réflexions sont en cours sur l’évolution du dispositif, en lien avec la création du centre national de la musique.

Pour compléter ce tour d’horizon des industries culturelles, je voudrais dire un mot du jeu vidéo. J’attends la remise prochaine, par Patrice Martin-Lalande, de ses conclusions sur le statut juridique du jeu vidéo.

Par ailleurs, nous travaillons actuellement avec le Commissariat général à l’investissement et le CNC, le Centre national du cinéma et de l’image animée, afin de faciliter l’accès des PME et des très petites entreprises du jeu vidéo au crédit bancaire.

S’agissant de l’audiovisuel, la législature a donc été particulièrement riche en réformes, qu’il s’agisse du passage à la télévision tout numérique, des nouvelles stratégies mises en place par France Télévisions et Arte, ou encore de la réforme de l’audiovisuel extérieur de la France. Nous avons ainsi accompagné, monsieur Domeizel, une évolution du paysage audiovisuel marquée par les défis technologiques et économiques.

La nécessaire évolution du paysage audiovisuel face aux défis technologiques ne s’arrête pas là. Ainsi, début octobre, d’importantes décisions pour préparer l’avenir ont été prises, sur ma proposition, par le Gouvernement : l’abrogation du dispositif des canaux compensatoires, le lancement d’un appel à candidature pour de nouvelles chaînes et la préparation, à plus long terme, à un changement de norme de diffusion de la télévision. Ainsi, six nouvelles chaînes seront prochainement lancées, que les Français pourront recevoir avec leur équipement actuel. L’enjeu est de donner une orientation claire à l’avenir de la télévision numérique terrestre : celle d’une télévision gratuite, pour tous les Français. Ces valeurs ont fait le succès du passage à la télévision numérique terrestre, dont nous pouvons tous être fiers.

Les bouleversements que traverse le paysage audiovisuel rendent d’autant plus centrales les missions assumées par le service public audiovisuel, dans un paysage qui s’atomise, où la logique qui prévaut est non plus celle de la rareté de l’offre de programmes, mais au contraire l’hyper-choix.

En 2012, les crédits publics alloués aux organismes de l’audiovisuel public progresseront de 1,4 %, pour atteindre 3,9 milliards d’euros. Je le répète, les 20 millions d’euros que chacun de ces organismes consacrera aux efforts d’économies annoncés par le Premier ministre ne remettent en cause ni l’économie de leur contrat d’objectifs et de moyens ni la mise en œuvre de leurs missions.

Pour France Télévisions, les objectifs fixés dans le contrat d’objectifs et de moyens pour 2011-2015, qui a été signé mardi dernier, sont ambitieux : fédérer tous les publics, en bénéficiant de la complémentarité des antennes du bouquet France Télévisions, investir massivement dans la création originale, la seule à même d’exister et de rassembler dans un univers où l’offre de programmes s’est démultipliée. Ces objectifs ne sauraient être remis en cause au motif des audiences de quelques programmes, sur lesquels tous les commentateurs portent leur attention, sans même relever les succès importants enregistrés par le groupe, notamment en termes d’information, de fiction ou de sport.

Afin de permettre à France Télévisions de remplir ces objectifs, le projet de contrat d’objectifs et de moyens prévoit une croissance de la ressource publique de 2,2 % par an en moyenne. Cette progression reflète l’engagement fort de l’État pour accompagner dans la durée la mise en œuvre d’une stratégie visant à fédérer tous les publics, orientée prioritairement vers la création audiovisuelle et cinématographique. France Télévisions investira ainsi chaque année un minimum de 420 millions d’euros dans les œuvres audiovisuelles dites patrimoniales – fiction, documentaire, animation, spectacle vivant – et 60 millions d’euros dans le cinéma.

Je souhaite également appeler votre attention sur la rigueur qui a été la nôtre dans l’élaboration du contrat d’objectifs et de moyens de France Télévisions. Les objectifs de recettes publicitaires de France Télévisions sont réalistes, tout en restant puissamment incitatifs. La période instable de 2008-2010, marquée par la crise et le bouleversement du marché publicitaire, rendait très difficile la prévision des revenus publicitaires, mais cette époque est aujourd’hui certainement derrière nous. En particulier, le groupe France Télévisions est conscient de la part qu’il doit prendre à l’effort national d’économies. Aussi, sa dotation publique pour 2012 est réduite de 15 millions d’euros et la répartition des éventuels excédents publicitaires de France Télévisions est aujourd’hui en débat.

S’agissant enfin du contentieux en cours relatif à la taxe sur les opérateurs de communications électroniques, sur lequel vous m’avez justement interpellé, cher monsieur Assouline, je voudrais rappeler – quelle que soit l’issue de ce contentieux – que cette taxe est non pas affectée au financement de France Télévisions, mais au budget général de l’État. Il importe d’autant plus de bien distinguer les enjeux que la Commission européenne a clairement validé, il y a plus d’un an, le dispositif de financement du groupe France Télévisions.

Concernant la réforme de l’audiovisuel extérieur, sur laquelle Mmes Garriaud-Maylam, Lepage, Laborde et Morin-Desailly et MM. Rome, Duvernois et Belot m’ont légitimement interrogé, je veux souligner qu’elle est en voie d’achèvement.

De nombreuses étapes ont été franchies au cours de ces cinq dernières années. La société holding et le groupe AEF ont été créés. La montée en puissance de France 24, qui est, depuis 2010, distribuée mondialement, est indéniable : à la mi-2011, cette chaîne pouvait ainsi être reçue par 160 millions de foyers dans le monde.

Par ailleurs, depuis le mois d’octobre 2010, France 24 est diffusée vingt-quatre heures sur vingt-quatre en langue arabe, et elle dispose désormais de trois canaux, en français, en anglais et en arabe. On a d’ailleurs vu, lors des récents événements qui sont intervenus dans le monde arabe, que la notoriété de France 24, notamment en Tunisie, était un acquis, ce qui est un réel succès pour une chaîne aussi jeune.

Je n’ignore pas les troubles qu’a connus AEF, et qui se sont manifestés jusque dans mon bureau, d’autant plus que j’ai œuvré autant que possible à leur résolution. Mais je ne doute pas de l’achèvement, en 2012, de la réforme voulue, en 2008, par le Président de la République. Les différents chantiers restants avancent, en effet, désormais de façon satisfaisante. Surtout, les négociations relatives au contrat d’objectifs et de moyens viennent de reprendre de manière active. Un calendrier a été défini : le plan d’affaires associé au contrat d’objectifs et de moyens 2011-2014 sera arrêté au tout début de l’année 2012.

S’agissant de l’exercice de la tutelle, un sujet qu’a plus particulièrement abordé M. Duvernois, la remise en cause de son organisation n’est pas à l’ordre du jour et n’est pas souhaitable. Que je sache, le corps diplomatique n’est pas à même de réaliser des émissions de télévision.

Sur le plan budgétaire, sur lequel vous m’avez également interrogé, cher Louis Duvernois, la dotation publique d’AEF s’élève à un peu moins de 320 millions d’euros dans le projet de budget pour 2012 : elle enregistre une baisse par rapport à l’an dernier, qui tient compte des premiers effets des synergies engendrées par la réforme. Toutefois, AEF devrait bénéficier d’une ouverture de crédits de 45 millions d’euros dans le collectif de fin d’année, afin de couvrir notamment les coûts liés au déménagement de RFI et de Monte Carlo Doualiya à proximité de France 24. Cette décision est salutaire en ce qu’elle assure les conditions d’une meilleure mutualisation. Ainsi, AEF disposera, en 2012, j’en suis intimement persuadé, des moyens nécessaires à son activité et à l’achèvement de sa réforme.

Enfin, concernant, l’Institut national de l’audiovisuel, la dotation publique proposée en 2012 s’élève à près de 95 millions d’euros, soit une progression de 2 %, ce qui lui permettra de réaliser les objectifs stratégiques que sont la poursuite du plan de sauvegarde et de numérisation de ses archives menacées, la consolidation de l’activité de formation continue, la valorisation des collections notamment par la croissance du site « ina.fr » et l’élargissement des activités du dépôt légal à internet. La nouvelle présidence de l’INA devrait mener à bien ce programme de la manière la plus satisfaisante qui soit.

Comme j’ai eu l’occasion de le souligner, chère Catherine Morin-Desailly, la mise en œuvre par l’INA de ses missions n’est pas remise en cause par sa participation à l’effort national d’économies.

Tels sont les points que je souhaitais aborder avec vous, mesdames, messieurs les sénateurs, et qui sont, je l’espère, des éléments de réponse aux questions légitimes que vous m’avez posées. (Applaudissements sur les travées de l’UMP.)


Nov 21 2011

Pour une taxe sur les transactions financières

Il aura fallu une crise financière majeure pour remettre la taxe sur les transactions financières à l’agenda international. Des intentions aux actes, le chemin est pourtant long.

Le 19 novembre 2001, l’Assemblée nationale votait en effet un amendement prévoyant la création d’une taxe sur les transactions financières (dite taxe Tobin), conditionnée à l’instauration de cette taxe dans tous les Etats membres de l’Union européenne. Ce n’est que dix ans plus tard, que le Sénat prend, à son tour, position en faveur d’une telle taxe, suite au dépôt d’amendements de sénateurs PS et UMP des commissions des finances et des affaires étrangères.

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Nov 17 2011

Avis sur les crédits de l’audiovisuel extérieur (projet de loi de finances 2012)

Rapport présenté au nom de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, préparé en collaboration avec le sénateur Yves Rome :

-> Télécharger le rapport.

Nov 15 2011

Audiovisuel extérieur. Les recommandations de mon rapport budgétaire.

J’ai présenté cet après-midi devant la commission des affaires étrangères, avec mon collègue co-rapporteur Yves Rome, notre rapport pour avis sur le budget accordé à l’audiovisuel extérieur (AEF) au titre de la loi de finances 2012. Suite au changement de majorité au Sénat, il a été décidé que tous les rapports budgétaires seraient dorénavant établis en binômes, avec un rapporteur de la majorité et un autre de l’opposition. Mon co-rapporteur Yves Rome est ainsi un sénateur PS, président du Conseil général de l’Oise et ancien député. Si nous avons travaillé en parfaite collaboration et que nos analyses étaient très proches sur beaucoup de points, nos votes ont été différents, Yves Rome appelant à un rejet du budget de l’audiovisuel extérieur.

J’ai quant à moi émis un avis favorable au vote de budget, dans la mesure où il me semble plus judicieux de laisser à la réforme en cours le temps de produire ses effets plutôt que de procéder à un nouveau bouleversement institutionnel.

De plus, l’arrêt de l’augmentation des crédits accordés à l’AEF me paraît légitime et raisonnable, d’une part parce qu’il est de notre devoir de répondre à la crise par des restrictions budgétaires, chaque fois que nous le pourrons, et d’autre part parce que cette diminution des financements était anticipée. Elle était aussi logique, l’institution devant entrer aujourd’hui dans un rythme de croisière après plusieurs années d’investissements très importants liés au lancement de France 24.

J’ai toutefois tenu à émettre un certain nombre de réserves d’ordre budgétaire, organisationnel et stratégique.

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Nov 15 2011

11 Novembre. Un patriotisme refondé pour le 21e siècle

Selon un sondage de  l’Ifop pour le Journal du dimanche, près de deux Français sur trois approuvent le « nouveau 11-Novembre » proposé par Nicolas Sarkozy, qui souhaite faire de ce jour de célébration de l’Armistice de 1918  « la date de commémoration de la Grande guerre et de tous les morts pour la France » et a annoncé, à ma grande satisfaction, un projet de loi en ce sens.

En ce 11 novembre, vendredi dernier,  je me trouvais au Burkina-Faso, aux côtés de nos forces militaires, nos anciens combattants burkinabés et notre communauté française pour déposer avec l’Ambassadeur une gerbe au cimetière militaire de Ouagadougou (Voir l’article du journal national burkinabé). C’était aussi pour moi l’occasion d’exprimer quelques instants plus tard, lors d’une très chaleureuse réception à l’Ambassade, en présence de Chantal Compaoré, « Première Dame » du Burkina,  ma gratitude envers tous nos frères africains, et notamment Burkinabés,  ayant donné leur vie pour notre liberté et notre démocratie. lire la suite »

Semaine du 15 au 19 novembre

  • En hémicycle, fin de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale
  • Réunion du bureau du groupe UMP du Sénat et du groupe UMP, autour de Jean-François Copé
  • Déjeuner de travail avec l’Ambassadeur de Grande-Bretagne en France, Sir Peter Westmacott, l’ancien président de la commission des affaires étrangères du Sénat, Josselin de Rohan, et le président du groupe d’amitié sénatorial France – Royaume-Uni, Jean-Léonce Dupont
  • Présentation devant la commission des affaires étrangères de mon rapport pour avis sur les crédits inscrits dans le projet de loi de finances pour 2012 de la mission Médias (programme 115: Action audiovisuelle extérieure)
  • Bureau politique de l’UMP
  • Audition de Gérard Longuet devant la commission des affaires étrangères et de la défense
  • Déjeuner de travail avec Patrick Ollier, Ministre chargé des Relations avec le Parlement
  • Réunion des membres UMP de la commission des affaires étrangères du Sénat
  • Réunion de la commission des affaires européennes sur l’Italie et la crise de la zone euro
  • Conférence de l’IHEDN « la gestion française des expatriés en temps de crise »

Nov 14 2011

Armistice de la Grande Guerre : la loi des 11

Armistice de la Grande Guerre – (Ouagadougou / Burkina Faso)

Nov 14 2011

YEMEN. Les trois otages français ont été libérés

L’annonce, ce matin, de la libération des trois otages enlevés, en mai dernier, au Yemen, est un grand soulagement et, une nouvelle fois, la démonstration d’un travail formidable accompli par le Quai d’Orsay, en liaison avec l’Elysée, Matignon et les autres ministères concernés.

En matière de sécurité, les Français qui se trouvent temporairement ou durablement à l’étranger peuvent compter sur des services diplomatiques et consulaires d’un grand professionnalisme et sur le soutien d’un Centre de crise du Quai d’Orsay, efficace et réactif, sans équivalent dans le monde.

Des troubles politiques en Côte d’Ivoire et dans le monde arabe, à l’épidémie en Haïti, sans oublier les ravages du tremblement de terre et du tsunami au Japon, le discernement et le sang-froid des agents de la cellule de crise et de la direction des Français de l’étranger ont été, cette année encore, mis à rude épreuve. lire la suite »

Nov 12 2011

Burkina Faso (10-12 novembre 2011)

  • Cérémonie du 11 novembre au cimetière français de Ouagadougou
  • Réception à l’Ambassade de France
  • Audience cérémonie du 11 novembre au cimetière français, en présence de la Première Dame Chantal Compaoré
  • Audience avec l’épouse du Président de la République, Madame Chantal Compaoré
  • Audience avec Madame  Nestorine Sangare-Compaore, Ministre de la Promotion Féminine
  • Visite du lycée Saint-Exupéry et rencontre  avec le Proviseur, les enseignants et les représentants des parents d’élèves
  • Visite de l’Institut français
  • Visite du Centre Médical International et réunion avec des membres de l’AIS et le médecin chef
  • Déjeuner de travail organisé par Madame la Consule avec les élus à l’AFE et les Présidents d’associations françaises au Burkina Faso
  • Visite de la Fondation 2iE (Institut international d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement)
  • Visite de la Maison de Fati (Fondation pour les enfants malades du noma et de gangrèn)

Voir l’article du journal national burkinabé

Nov 10 2011

Palmares 2011 du Festival International de la Photographie Culinaire

En m’associant au Jury du Festival International de la Photographie Culinaire (FIPC), le président-fondateur du festival, Jean-Pierre Stephan, la  présidente du Club de la Table française, mon ancienne collègue Sénatrice de Paris Catherine Dumas, et Olivier de Tilière, Directeur de la rédaction du Journal du Parlement, co-président du jury du Grand Prix de la Photographie du patrimoine gastronomique, ont souhaité lui donner une dimension plus internationale.

Il est vrai que le thème retenu cette année était la « Street food », également connue sous les appellations  de « snacking » ou cuisine nomade…  qui rythme les modes alimentaires des villes du monde entier. J’ai donc eu plaisir à représenter au sein de ce jury les Français établis hors de France, qui sont d’ailleurs nombreux à faire vivre, aux quatre coins du monde,  nos traditions culinaires pour le plus grand bonheur des autochtones.

Certes, « Street Food » ne rime pas vraiment avec « gastronomie »… Mais faire l’impasse sur tous ces petits plats parfois fabriqués mais toujours consommés dans la rue, reviendrait à ignorer un grand pan de ce qui fait aussi la variété, la richesse, l’effervescence et la fraîcheur des villes et des villages du monde. lire la suite »

Nov 10 2011

Visibilité de l’AFE sur les sites Internet des ambassades

Institution pionnière représentant les 2,5 millions de Français établis hors de France, l’Assemblée des Français de l’étranger demeure encore méconnue de nombre d’expatriés. Ceci limite son efficacité – puisque peu de citoyens savent qu’ils peuvent faire appel à leur Conseiller en cas de besoin – et tend à accroître l’abstention au sein de nos communautés à l’étranger, non seulement aux élections de l’AFE mais également lors des autres rendez-vous électoraux (présidentielles, référendum, et bientôt législatives…).

Premier interlocuteur des Français établis à l’étranger, le réseau diplomatique et consulaire a une responsabilité toute particulière dans l’information des expatriés quant à l’existence de l’Assemblée des Français de l’étranger et à l’identité des représentants élus des Français de leur zone – mission d’autant plus cruciale que, contrairement à la situation sur le sol français, la capacité des élus à communiquer, à l’étranger, avec les compatriotes de leur circonscription et à se faire connaître des nouveaux venus est à la fois très restreinte légalement et très complexe en pratique.

La mise en valeur des conseillers AFE par les ambassades passe, bien sûr, par la volonté de les associer aux diverses manifestations officielles qu’elles organisent, mais aussi et surtout par la présence d’une information précise, complète et accessible dans leurs locaux et sur le site Internet de chacune d’entre elles. Or, dans la majorité des sites des ambassades, un gros travail reste à fournir quant à l’accessibilité des informations relatives à l’AFE et à ses conseillers.

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Nov 10 2011

Interdiction des armes à sous-munitions : un travail de Sisyphe

Le 6 mai 2010, le Ministre de la Défense soulignait l’exemplarité de la France, au premier rang des grands pays s’engageant en faveur de l’interdiction des armes à sous-munitions, et sa détermination à convaincre ses partenaires à la rejoindre dans ce combat. La France disait-il « est ainsi au rendez-vous de la responsabilité et de l’humanisme ». La ratification par la France de la Convention d’Oslo, couronnant plusieurs années de difficiles négociations, a en effet joué un rôle majeur pour permettre l’entrée en vigueur de cet accord, le 1er août dernier.

Pour autant, la bataille est loin d’être gagnée.

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Nov 10 2011

Risque de remise en cause de la convention d’Oslo

Question écrite n° 20859 adressée à M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes,  publiée le 10/11/2011 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur les positions défendues par la France dans les négociations sur le protocole VI de la convention sur certaines armes classiques, dont certaines dispositions pourraient contrevenir à des engagements internationaux pris par notre pays dans le cadre de la convention d’Oslo sur l’interdiction des armes à sous-munitions.

Elle rappelle que la convention d’Oslo, qui compte 111 États signataires dont la France, constitue, depuis son entrée en vigueur le 1er août 2011, une norme juridique internationale qui interdit l’utilisation, le transfert, le stockage et la production de tous les types d’armes à sous-munitions. Elle s’inquiète de voir le projet de protocole VI de la convention sur certaines armes classiques remettre en cause plusieurs des acquis de la convention d’Oslo.

Ainsi, pendant une période de transition dont la date de fin n’a pas été fixée, ce projet n’interdit que les armes à sous-munitions produites avant 1980, ce qui reviendrait, de fait, à permettre l’utilisation de centaines de milliers de sous-munitions produites depuis plus de 30 ans. Le texte autoriserait également la production et le transfert de certaines armes à sous-munitions, totalement interdites par la convention d’Oslo. De surcroît, le projet de protocole ne contient en l’état aucune disposition réellement contraignante quant à la destruction des stocks, au délai de dépollution et à l’assistance aux victimes. Enfin, les exigences en matière de transparence semblent trop faibles pour permettre un réel suivi de sa bonne application.

La conclusion d’un tel accord serait catastrophique, tant d’un point de vue humanitaire qu’en termes de respect du droit international en vigueur, créant ainsi un dangereux précédant. Son adoption par la France serait, symboliquement, d’autant plus grave que celle-ci a joué un rôle pionnier dans les négociations de la convention d’Oslo et continue par ailleurs à être l’un des principaux promoteurs de l’universalisation de cette convention au sein de la communauté internationale.

Elle lui demande donc quelles mesures il compte prendre pour s’assurer du respect de l’ensemble des dispositions de la convention d’Oslo dans le processus de négociation de la convention sur certaines armes classiques.

Réponse de M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, (Journal Officiel du Sénat du 12/01/2012, page 88)

La France est très attachée à la convention d’Oslo sur les armes à sous-munitions et à son universalisation. Elle l’a montré en renonçant à l’emploi de telles armes avant même la conclusion de la négociation de ce texte, en devenant l’un des premiers États signataires, le 3 décembre 2008 à Oslo, puis l’un des trente premiers pays à le ratifier, permettant ainsi son entrée en vigueur. Elle a par ailleurs multiplié les démarches pour inciter les États qui n’y sont pas encore parties à adhérer à cette convention. Les dommages causés par ces armes sont en effet inacceptables.

Aucune considération de défense ou de sécurité ne saurait justifier la multiplication des sous-munitions non explosées qui continuent de blesser et de tuer plusieurs années après la fin des conflits et empêchent le retour des populations dans les zones affectées. Aujourd’hui, les neuf dixièmes des armes à sous-munitions dans le monde sont détenus par des pays qui refusent explicitement de signer la convention d’Oslo.

Puisque les efforts diplomatiques n’ont pas donné tous les résultats escomptés, la France a participé, avec plusieurs partenaires européens signataires de la convention d’Oslo, à la négociation d’un protocole qui aurait permis d’imposer des restrictions supplémentaires. La France a toujours exigé que ce projet de protocole, sans être identique à la Convention d’Oslo, soit pleinement compatible avec cette dernière. Elle y a veillé attentivement durant les débats. Il n’a pas été possible de parvenir à un accord lors des dernières négociations sur ce protocole, certains États, dont le Costa Rica, ayant choisi d’en bloquer l’adoption.

La France va bien sûr poursuivre ses efforts afin de susciter une prise de conscience parmi les États producteurs de bombes à sous-munitions et rechercher l’universalisation de la convention d’Oslo.

Nov 09 2011

Limites des droits à la sécurité sociale de certains anciens Français de l’étranger

A travers une question écrite déposée en juin dernier, j’ai attiré l’attention du Ministre des affaires étrangères et européennes sur la situation d’une mère de famille de quatre enfants, dont l’ancien mari avait successivement cotisé à la sécurité sociale et à la caisse des Français de l’étranger, mais qui s’est vu refuser le bénéfice de la sécurité sociale lors de son retour en France, à la suite de son divorce.

La réponse du Ministre  (Visible ICI) a permis de clarifier les droits à la sécurité sociale des personnes divorcées ayant été ayant droit d’un Français de l’étranger.

Il apparait notamment que le maintien des droits à la sécurité sociale française « ne s’applique qu’après affiliation ou bénéfice d’un régime obligatoire et ne fonctionne donc pas après une adhésion à la Caisse des Français de l’étranger. lire la suite »

Nov 08 2011

Lutte contre les courriels frauduleux

Internet offre de nouvelles opportunités à une criminalité qui sait tirer profit des structures de l’environnement numérique comme l’anonymisation et développe des techniques de plus en plus sophistiquées.

Diverses formes d’escroqueries en particulier sont commises sur Internet : fraudes à la carte de paiement utilisée pour les ventes à distance, faux sites, fausses annonces, escroqueries dites « à la nigériane », « à la fausse loterie » ou bien encore « à la fausse romance », etc…

Ce sujet préoccupant nombre de Français de l’étranger, j’avais interrogé le ministre de l’intérieur, de l’outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration sur les mesures pouvant être mises en place pour lutter contre ces courriels frauduleux, notamment lorsque ceux-ci sont envoyés à partir d’une adresse électronique usurpée. lire la suite »

Semaine du 7 au 11 novembre

  • En hémicycle, examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale
  • Réunion du bureau UMP du Sénat
  • Déjeuner de délibération du Jury Festival International de la Photographie Culinaire
  • Audition par la commission des affaires étrangères de Laurence Franceschini dans le cadre de l’examen du budget de l’audiovisuel extérieur dans le projet de loi de finances 2012
  • Examen par la commission des affaires étrangères du projet de loi sur la création de la force de gendarmerie européenne EUROGENDFOR
  • Petit déjeuner du bureau de la commission des affaires étrangères
  • Audition par la Commission des Affaires étrangères de Xavier Darcos, ambassadeur en mission pour la politique culturelle extérieure de la France, président exécutif de l’Institut français
  • Audition de Claude Guéant dans le cadre de l’examen des crédits « immigration et asile » dans le projet de loi de finances 2012
  • Audition par la commission des affaires étrangères de Michel Foucher, directeur de l’IHEDN
  • En hémicycle : déclaration du Gouvernement, suivie d’un débat, sur le G20
  • Déplacement au Burkina Faso

Nov 07 2011

Un plan d’austérité nécessaire, courageux et responsable

Dans le contexte de crise internationale que nous devons surmonter, la France doit tenir ses objectifs de déficit et préserver son « triple A » notamment afin que le coût de la dette accumulée depuis près de 30 ans ne prenne pas des proportions inconsidérées. L’implication du Président de la République au niveau européen comme à l’occasion du récent G20 doit être saluée et soutenue, bien au-delà des clivages politiques habituels.

Aussi, les déclarations du candidat socialiste qui ramènent l’action de la présidence française du G20 à un simple rôle d’animation sont injustes et regrettables et je partage la remarque d’un observateur de la presse politique qui indiquait ce matin, à l’attention de François Hollande, « qu’il est un peu plus compliqué de gérer un changement de civilisation que d’inaugurer, (NDLR : comme il l’a fait ce week-end) la foire du livre de Brive-la-Gaillarde ! ». L’inexpérience ministérielle de l’intéressé et le fait qu’il n’a jamais eu à gérer une négociation au plan international devrait donc l’amener à plus de modestie. lire la suite »

Nov 04 2011

Précisions sur la visite officielle du Président du Rwanda en France

A la fin de l’été dernier je m’étais inquiétée auprès du Ministre des Affaires étrangères et Européennes de la signification qui pourrait être donnée au voyage officiel du Président du Rwanda, Paul Kagamé, qu’on nous annonçait pour les 12 et 13 septembre.

En effet, il faut rappeler que ce chef d’État accuse les forces françaises envoyées au Rwanda en 1994, sous mandat de l’ONU, d’avoir été complices du génocide perpétré dans cette région.

Ces accusations mensongères portent notamment atteinte à l’honneur des militaires français qui, au péril de leur vie, ont tout fait pour rétablir la paix et la sécurité dans un Rwanda en proie au chaos et à la folie sanguinaire.

Il me paraissait donc indispensable que le gouvernement Français rappelle officiellement que « le rétablissement des relations diplomatiques avec le Rwanda ne doit pas se faire au prix de l’acceptation, même implicite, de certaines accusations particulièrement graves portées contre la France ». lire la suite »

Nov 03 2011

Carte d’identité électronique et protection des données

Nous examinions ce matin, en seconde lecture, au Sénat, la proposition de loi  de mes collègues sénateurs UMP Jean-René Lecerf (Nord) et Michel Houel (Seine-et-Marne) relative à la protection de l’identité.

Destinée à lutter contre la multiplication du nombre d’usurpations d’identité, estimée en France à 200 000 par an, cette proposition de loi prévoit une série de dispositions visant à garantir une fiabilité maximale des passeports et cartes nationales d’identité (CNI).

Il s’agit notamment d’équiper les cartes nationales d’identité de puces électroniques sécurisées qui non seulement contiendront des données biométriques numérisées (état civil, adresse, taille et couleur des yeux, empreintes digitales, photographie) mais pourront également offrir à leurs titulaires de nouveaux services tel que l’authentification à distance et la signature électronique. lire la suite »

Nov 03 2011

Création d’un « métro transmanche »

Question écrite n° 20737 adressée à M. le ministre chargé des transports, publiée au JO du Sénat le 03/11/2011 :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre chargé des transports sur l’opportunité d’une ligne de transport régulier reliant le nord de la France (Calais-Fréthun) et le sud-est de l’Angleterre.

Le 15 septembre dernier, le ministère de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement a lancé « Les Assises du ferroviaire ». Cette réflexion sur quatre mois, menée par une assemblée constituée de l’ensemble des acteurs du secteur souhaite aborder notamment l’amélioration de la qualité des services ainsi que le thème du ferroviaire au cœur de l’Europe. C’est précisément à ces deux préoccupations que le projet de « métro transmanche », qui est porté par des responsables économiques et politiques des deux côtés du Channel, pourrait répondre pleinement.

En effet, une infrastructure ferroviaire, peu coûteuse, qui relierait le nord de la France (Calais-Fréthun) au sud-est de l’Angleterre (Ashford) est actuellement à l’étude. Elle mettrait la côte d’Opale à une trentaine de minutes du Kent et connecterait ainsi le Nord-Pas-de-Calais durement frappé par le chômage à un bassin d’emploi qui recrute. Cette liaison ferroviaire contribuerait aussi à redynamiser la région Nord de la France, avec un accroissement du tourisme et des investissements britanniques.

Les différentes parties prenantes (Eurotunnel, la SNCF, la région Nord-Pas-de-Calais,…) semblent toutes espérer vivement une évolution favorable du projet, avec une mise en place qui pourrait peut-être même se faire avant les prochains Jeux olympiques de Londres. Ce projet pourrait aussi contribuer à donner une dimension nouvelle aux concepts d’Europe des régions et de citoyenneté européenne.

Aussi, elle souhaite connaître l’implication et l’éventuel calendrier prévisionnel du ministère des transports pour que cette zone transfrontalière unisse ces territoires qui ont tout à gagner d’une meilleure interaction et pourraient opportunément contribuer à la réduction du chômage en France.

Semaine du 31 octobre au 4 novembre 2011

  • Intervention devant la commission des finances au sujet du budget de l’audiovisuel extérieur
  • Déjeuner de travail avec Édouard Courtial, Secrétaire d’État en charge des Français de l’étranger
  • Réunion de la commission des affaires européennes au sujet de la crise de l’euro-zone
  • Audition de Marie-Christine Saragosse dans le cadre de la préparation de mon rapport pour avis sur le budget de l’audiovisuel extérieur
  • En hémicycle, débats sur les mandats des délégués des établissements publics de coopération intercommunale et sur la protection de l’identité

Nov 02 2011

La Grèce nous replonge dangereusement dans l’incertitude…

L’Europe traverse, aujourd’hui, une des plus graves crises et des plus grandes épreuves de son histoire et la décision que vient de prendre le Premier Ministre grec de soumettre les accords du récent sommet européen de Bruxelles à referendum dans son pays est incompréhensible et lourde de conséquences.

L’accord trouvé la semaine dernière, lors du sommet de l’euro pour sauver la Grèce, avait redonné un peu d’optimisme aux observateurs internationaux et permettait, enfin, à l’Europe de reprendre un peu son souffle. Mais, la décision grecque fait à nouveau planer une incertitude qui ne serait levée, au mieux, que courant janvier si tant est que le peuple grec, malgré sa colère, valide par referendum les accords de Bruxelles.

Si l’on tient compte de l’histoire tumultueuse de la Grèce, tant sur le plan politique qu’économique, les seize autres pays de la zone euro peuvent légitimement se sentir en danger. lire la suite »