Relations internationales / Coopération

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La France a la faculté de posséder le deuxième réseau diplomatique du monde, après les États-Unis. C’est dire l’importance que notre pays attache à ses relations avec le reste du monde. La diplomatie française, notamment grâce à son héritage gaulliste, se veut résolument active et à dimension universelle. La voix de la France défend à la fois ses valeurs démocratiques et humanistes, sa conception universelle des droits de l’Homme – et de la femme – mais cherche également à défendre une certaine conception du monde, recentrée sur l’épanouissement de l’humanité au sein de son environnement. Le dialogue international est également le moyen d’encourager les mouvements de personnes entre les pays, source de richesses.

Juil 05 2012

Pour une aide publique au développement véritablement efficace : l’intégration du facteur genre

« Intégrer pleinement l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans tout cadre de développement international pouvant être adopté dans l’avenir, y compris en tant qu’objectif de développement distinct et en incluant des cibles et indicateurs sensibles au genre dans tous les autres objectifs ». Telle était la première des six recommandations des femmes chefs d’Etat et de gouvernement, dans leur appel à l’action relayé par ONU Femmes à l’occasion du Sommet Rio +20.

Bien que l’égalité des sexes ait été identifiée comme un levier essentiel de développement dès le Sommet de la terre de Rio de 1992, trop peu de progrès ont été enregistrés au cours des vingt dernières années. Il est toujours tentant de pointer les facteurs culturels de résistance dans les pays « du Sud ». Mais force est de constater le manque d’engagement des financeurs de l’aide publique au développement (APD) sur les enjeux de genre.

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Juin 18 2012

Aung San Suu Kyi à Oslo devant le Comité du Prix Nobel. Un moment de grâce

Nous vous avons attendu si longtemps, Madame…” s’exclama en ouverture de son discours le Président du Prix Nobel, Thorbjorn Jagland. Les règles du Prix Nobel, devait-il rappeler, font que si un lauréat ne peut se rendre à Oslo pour recevoir son Prix, il doit le faire dans les 6 mois. Pour Suu Kyi, il fallut attendre…21 ans.

21 ans de détention aux mains de la Junte militaire birmane, 21 ans de souffrances et de solitude loin des siens, 21 ans d’attente et d’espoir.  Mais elle l’avait promis, son premier voyage hors de Birmanie serait pour la Norvège, là où son fils aîné Alexander avait reçu en son nom, il y a 21 ans,  le Prix Nobel de la Paix, mais où il lui fallait encore prononcer son discours d’acceptation du Prix.

Entre-temps Aung San Suu Kyi est devenue une véritable icône, une autorité morale qui force l’admiration. Adulée des Birmans pour son courage, sa pugnacité, sa détermination dans sa lutte pour le rétablissement des libertés et des droits fondamentaux dans ce pays martyrisé. Intransigeante avec ses valeurs, elle leur a sacrifié, avec une immense dignité son bonheur personnel, leur dédiant sa vie entière.

L’émotion était immense en ce 16 juin 2012 dans cette magnifique salle du City Hall d’Oslo où se décernent les Prix Nobel. Quel bonheur pour moi d’être là pour vivre un tel moment de grâce et de plénitude, loin des petites médiocrités du quotidien.

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Avr 27 2012

Communiqué de l’Assemblée Parlementaire de l’OTAN

27 avril 2012 – Visite d’une délégation de l’AP-OTAN en Turquie pour discuter du rôle d’Ankara dans la région

Conduite par Joëlle Garriaud-Maylam (France) et Gianni Vernetti (Italie), une délégation composée de 32 parlementaires de 13 pays de l’OTAN et d’un pays partenaire, s’est rendue en Turquie du 24 au 27 avril. Les membres de deux Sous-commissions de l’Assemblée – la Sous-commission sur la gouvernance démocratique et la Sous-commission sur la coopération et la convergence économiques Est-Ouest – ont rencontré des hauts responsables des ministères des Affaires étrangères, de la Défense nationale, de l’Economie, de l’Energie et des Affaires européennes. La délégation s’est également entretenue avec des professeurs et des étudiants de l’université Bilkent à Ankara et de l’université Galatasaray à Istanbul. lire la suite »

Avr 11 2012

A Marseille pour l’Assemblée parlementaire de l’OTAN

C’est à Marseille, dans cette ville qui, plus que toute autre, s’est inscrite dans l’histoire de la Méditerranée et des interactions et interdépendances entre les peuples du Nord et du Sud de cette Mare Nostrum,  que se tient jusqu’à vendredi, dans le bel hémicycle du Conseil régional, où est présentée en parallèle une poignante exposition-photos sur les Printemps arabes, un séminaire sur les transitions politiques et économiques dans les pays du Maghreb, du Machrek et du Golfe persique. Séminaire dont je dois présider jeudi la partie consacrée aux dynamiques sociales et à l’impact de la société civile et des nouveaux media sur l’avenir de ces régions.

Parlementaires et experts de 29 pays, venus de tous les Etats membres de l’OTAN, mais aussi d’autres pays non membres du pourtour de la Méditerranée, participent à ce séminaire, qui s’avérait indispensable au regard des récents soubresauts au Moyen-Orient et de la nécessité absolue d’analyser les réponses et l’accompagnement à apporter à cette région du monde.

Après un message de bienvenue de Michel Vauzelle, président du Conseil régional, de Karl Lamers, président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN , c’était au tour du président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée, le sénateur jordanien Fayez Al-Tarawneh de réaffirmer nos valeurs communes de démocratie, de règle du droit et de liberté d’expression en insistant sur la nécessité absolue d’utiliser des outils complémentaires à la diplomatie traditionnelle pour favoriser les transitions démocratiques et le processus de paix, par exemple par une aide à la mise en place de garanties constitutionnelles. lire la suite »

Avr 02 2012

A Dakar pour la prestation de serment du nouveau président sénégalais, Macky Sall

Macky Sall, Président

Présidente déléguée au Sénat du groupe interparlementaire d’amitié France-Afrique de l’Ouest pour le Sénégal, je me suis rendue à Dakar rejoindre le Ministre d’Etat des Affaires étrangères et européennes, Alain Juppé, pour assister à la prestation de serment de  Macky Sall, élu le 25 mars dernier Président de la République du Sénégal.

Une victoire éclatante, avec 65% des voix,  face à un président sortant pour lequel l’âge (86 ans) a constitué un handicap irrémédiable. Je tiens cependant à saluer la grande dignité dans la défaite d’Abdoulaye Wade, qui m’avait d’ailleurs affirmé, lors de notre rencontre il y a moins de deux mois  (Lire le compte-rendu de mon entretien avec lui) qu’il n’y aurait aucune violence au Sénégal s’il venait à perdre cette élection.

Macky Sall,  homme politique très expérimenté (plusieurs fois ministre et ancien Premier Ministre de Wade, entré dans l’opposition en 2008),  est resté d’une très grande simplicité. A son image, et malgré la présence de très nombreux Chefs d’Etat africains (les présidents Ouattara de Côte d’Ivoire, Faure Gnassingbé du Togo, Ellen Johnston Sirleaf du Liberia, Compaoré du Burkina, Alpha Condé de Guinée, John Atta-Mills du Ghana et le Béninois Yayi Boni, président en exercice de l’Union Africaine (UA), la cérémonie était sobre,  sous un immense chapiteau aux couleurs du Sénégal (rouge, jaune, vert) dressé face à la mer dans les jardins d’un grand hôtel de Dakar. lire la suite »

Avr 01 2012

Aung San Suu Kyi élue au Parlement birman !

Le 1er avril 2012 restera dans les mémoires comme une journée historique, celle où  Aung San Suu Kyi,  Prix Nobel de la Paix et qui symbolise depuis plus de vingt ans la résistance à la junte birmane, a enfin remporté hier son premier siège de députée. Par ailleurs, son parti la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND) obtient 43 des 44 sièges  en jeu aux élections parlementaires partielles birmanes.

En tant que présidente déléguée du groupe d’amitié France-Asie du Sud-Est, présidente pour la Birmanie,  suivant le combat d’Aung San Suu Kyi depuis plus d’une vingtaine d’années, je m’en réjouis et la félicite chaleureusement . Sa  détermination et son courage à défendre la démocratie et la liberté de son peuple dans un contexte extrêmement rude et compliqué, au détriment de ses  propres intérêts personnels et de sa santé,  forcent l’admiration.

Cette élection et ces résultats – qui doivent encore être confirmés par la Commission électorale birmane – constituent certes un signal très positif sur l’ouverture politique affichée par le nouveau gouvernement militaire en place depuis quelques mois. Mais, pour bien connaitre ce pays, je reste prudente.

Il est d’abord trop tôt pour juger de la signification réelle des progrès affichés au cours des derniers mois. lire la suite »

Mar 22 2012

Au Laos, à la rencontre des Français de Luang Prabang et Vientiane

Le Laos, petit pays de 6,5 millions d’habitants, encore largement méconnu, sans accès à la mer et enclavé entre des Etats de poids bien plus important,  est un des pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est. Riche d’une histoire et d’une culture complexe et séculaire, mais sorti exsangue des conflits du XXème siècle, le Laos a décidé de s’affranchir de son passé socialiste, de s’ouvrir à l‘économie de marché et de devenir un carrefour routier et ferroviaire de l’Asie du Sud Est. Il jouit depuis plusieurs années d’une croissance économique forte et constante (7% en 2011), reposant  en grande partie sur ses ressources naturelles (hydroélectricité et mines) et leur exportation vers les pays voisins.

La France, partenaire de longue date du Laos, l’accompagne dans son développement, à travers un soutien à la francophonie et aux secteurs de la santé, de l’agriculture et du patrimoine, notamment grâce à l’action de l’AFD qui intervient dans le pays depuis 1993. Un Institut Pasteur, destiné à la lutte contre les maladies infectieuses vient d’être ouvert. Des chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche et de développement) conduisent actuellement des missions en matière d’aide à l’agriculture (déforestation, érosion des sols etc.) La Secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse Jeannette Bougrab a également signé à l’occasion de son passage en novembre dernier 4 conventions du Fonds Social de Développement (FSD) en faveur d’associations laotiennes travaillant sur la mise en place de la biodiversité, la lutte contre l’épilepsie, l’aide aux sourds et malentendants et la préservation du théâtre d’ombres laotien pour un montant total de 282 000 dollars.

Le Laos, de son côté, est aussi très ouvert à un renforcement de nos liens y compris commerciaux. La compagnie nationale Lao Airlines  a ainsi acheté à la France deux Airbus A 320, le premier ayant effectué son vol inaugural le 9 novembre dernier. lire la suite »

Mar 22 2012

Laos (18-21 mars 2012) Luang Prabang & Vientiane

Le Laos, petit pays de 6,5 millions d’habitants, encore largement méconnu, sans accès à la mer et enclavé entre des Etats de poids bien plus important,  est un des pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est. Riche d’une histoire et d’une culture complexe et séculaire, mais sorti exsangue des conflits du XXème siècle, le Laos a décidé de s’affranchir de son passé socialiste, de s’ouvrir à l‘économie de marché et de devenir un carrefour routier et ferroviaire de l’Asie du Sud Est. Il jouit depuis plusieurs années d’une croissance économique forte et constante (7% en 2011), reposant  en grande partie sur ses ressources naturelles (hydroélectricité et mines) et leur exportation vers les pays voisins.

La France, partenaire de longue date du Laos, l’accompagne dans son développement, à travers un soutien à la francophonie et aux secteurs de la santé, de l’agriculture et du patrimoine, notamment grâce à l’action de l’AFD qui intervient dans le pays depuis 1993. Un Institut Pasteur, destiné à la lutte contre les maladies infectieuses vient d’être ouvert. Des chercheurs de l’IRD (Institut de Recherche et de développement) conduisent actuellement des missions en matière d’aide à l’agriculture (déforestation, érosion des sols etc.) La Secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse Jeannette Bougrab a également signé à l’occasion de son passage en novembre dernier 4 conventions du Fonds Social de Développement (FSD) en faveur d’associations laotiennes travaillant sur la mise en place de la biodiversité, la lutte contre l’épilepsie, l’aide aux sourds et malentendants et la préservation du théâtre d’ombres laotien pour un montant total de 282 000 dollars.

Le Laos, de son côté, est aussi très ouvert à un renforcement de nos liens y compris commerciaux. La compagnie nationale Lao Airlines  a ainsi acheté à la France deux Airbus A 320, le premier ayant effectué son vol inaugural le 9 novembre dernier.

La communauté française du Laos

Au premier Janvier 2012, 1903 Français étaient inscrits au registre des Français établis hors de France. On estime en fait  le nombre de Français établis au Laos à environ 2 200. La communauté française, qui a doublé en moins de dix ans, est la plus importante des communautés étrangères occidentales établies dans ce pays, et la troisième population étrangère du pays après les Thaïlandais et les Vietnamiens. Près de 80% des ressortissants français résident à Vientiane, l la région de Luagn Prabang  en accueillant 7,5%.

Cette communauté française est très concentrée autour des institutions françaises (Institut Français au Laos,  Lycée Français Josué Hoffet , Ambassade, Agence française de développement, Ecole Française d’Extrême Orient, Institut de recherche et de développement, Centre de coopération internationale en recherche agronomique – CIRAD, Institut Français de médecine tropicale, Agence universitaire de la Francophonie, ONG).

Les grandes entreprises françaises étant peu implantées au Laos ou ayant recours au personnel laotien, la majorité des Français présents dans le secteur privé travaillent pour de très petites entreprises. Une centaine de PME françaises sont présentes au Laos, elles interviennent dans le secteur des services (hôtellerie, tourisme, restauration, assurance, conseil, architecture, distribution), de l’agriculture (café, fleurs, fruits, plantes aromatiques), et de l’industrie (hydroélectricité). Les Français d’origine laotienne représentent un peu moins du tiers de la communauté française. Néanmoins, la majorité des nouveaux immatriculés viennent directement de France et sont d’origine laotienne. Ils espèrent y développer de petites affaires, y prendre leur retraite ou répondent simplement à l’appel des familles restées au pays. Par ailleurs, certains de nos compatriotes ne souhaitent pas être inscrits, notamment quelques « double nationaux », la double nationalité n’étant pas reconnue au Laos. Les Français d’origine laotienne sont tentés de demander leur réintégration dans la nationalité laotienne et de renoncer à leur nationalité française pour pouvoir hériter des biens de leurs parents, ou transmettre leurs biens à leurs enfants. Une grande partie de nos compatriotes a des revenus réduits, vivent de leur retraite ou d’une pension, et ne disposent d’aucune couverture sociale. Ils s’en remettent pour le paiement des soins ou d’une hospitalisation à leur famille, à leur employeur, ou à leurs proches.

Luang-Prabang Dimanche 18 et lundi 19 mars

Arrivant du Bangladesh un week-end, j’en ai profité pour me rendre à Luang Prabang. Membre de la Commission nationale française pour l’UNESCO, je souhaitais pouvoir évaluer le travail réalisé dans cette ville inscrite depuis 1995 à son patrimoine mondial et dans la restauration de laquelle  la France et l’AFD ont joué un rôle particulièrement  important.

Je savais bien sûr que Luang Prabang, « la ville royale où réside le Prabang » (la statue du Boudha portant ce nom installée là par Fa Ngum, fondateur du royaume de Lan Chang -le royaume du Million d’éléphants- au milieu du 14ème siècle, ancienne capitale du Laos, autrefois résidence de la famille royale,  était une  jolie ville coloniale lovée sur les rives du Mékong et du Nam Hou. Mais je ne m’attendais pas à voir une ville si magnifiquement préservée, au charme indéfinissable, mélange d’une certaine indolence mais aussi d’une spiritualité qui se ressent à chaque coin de rue.

Luang Prabang, ville royale et coloniale, est un vrai joyau, écrin de  végétation luxuriante pour des dizaines de splendides pagodes en bois peint et des petites maisons coloniales merveilleusement restaurées. Il y règne une paix et une harmonie à peine dérangée par les touristes qui essaiment les rives du Mékong et l’artère principale de la ville, siège le soir d’un sympathique marché où se retrouvent les paysans et artisans de la région, tisseurs de soie, sculpteurs sur bois et orfèvres.

La présence française à Luang-Prabang

Je ne sais s’il s’agit d’un mirage, mais partout il me semble humer un certain parfum de France, depuis les témoignages, dans le palais royal, des affinités de la famille royale pour la France jusqu’aux  panneaux AFD qui indiquent –en français aussi ! – à chaque coin de rue les travaux entrepris et la date de fin escomptée pour le pavage des petites rues de la ville.

C’est en 1861 que le jeune naturaliste et explorateur français Henri Mouhot (le « découvreur » d’Angkor Vat) se rend au Laos et y rencontre le roi Chanthakuman (1853-1868). Il y est rejoint 5 ans plus tard par la mission d’exploration du Mékong dirigée par Doudard de Lagrée et Francis Garnier.

Mais la bille peine à résister aux tentatives répétées d’agression, d’occupation ou d’annexion de ses voisins  birmans et thaïs. La région du nord et de l’est de Luang-Prabang est occupée par les Thaïs,et des pillards Hô  brûlent et saccagent Luang-Prabang en 1887.

Auguste Pavie, jeune employé des postes et télégraphes en Cochinchine, parti faire une mission d’exploration géographique, réussit à convaincre les autorités coloniales de la nécessité d’établir un consulat français dans ce lieu  qui avait toujours été « le centre le plus riche et le siège de la puissance la plus solide de l’Indochine septentrionale (..) au point de rencontre de toutes les races indochinoises » selon le rapport du Consul de France à Bangkok en juin 1885. Son action sauve sans doute alors le Laos de la disparition.  Devenu vice-consul en 1885 puis Consul en 1889, Auguste Pavie,  obtient le ralliement des Laotiens et de leur roi à la France.  Deux traités de protectorat avaient été signés dans la péninsule indochinoise, au Cambodge en 1863 et au Vietnam en 1885.   L’action de Pavie permet la signature d’un troisième traité établissant un protectorat français au Tonkin. Le 3 octobre 1893 est signé un traité franco-siamois. Le Siam acceptera d’évacuer la rive gauche du Mékong et de reconnaitre le protectorat de la France sur le Laos.

Lors de la deuxième guerre mondiale, le Laos passe sous l’emprise japonaise qui, après la défaite, tuera ou déportera une bonne partie des expatriés français du pays.

Royaume unifié en 1946 le Laos devient un Etat autonome en 1949 puis un Etat indépendant en 1953 dans le cadre de l’Union française. La France y engage de très gros travaux d’aménagement (création d’écoles, développement du réseau routier). Mais le Laos continue d’être l’objet de bien des convoitises, et c’est  le souci de défendre le Laos contre les infiltrations viêt-minhs qui est à l’origine de la bataille de Diên-Biên-Phu . La victoire vietnamienne à Diên-Biên-Phu en 1954  marque la fin du protectorat français. En 1975, le roi abdique  et la République Démocratique du Laos est proclamée.

Cette histoire partagée, si elle a laissé nombre de charmantes maisons coloniales que l’UNESCO et la France ont sauvé d’une ruine certaine, a sans doute constitué aussi le ferment de cette  francophilie marquée.

C’est ainsi qu’une ravissante maison coloniale, toute blanche et ocre, des dragons sculptés veillant sur elle, accueille l’Institut français de Luang-Prabang.  Sous la direction de Madame Carla Jorge, cet Institut français, appelé avant la réforme de 2011  Centre Culturel Lao-Français de Luang-Prabang ,  développe l’enseignement de notre langue et est le relais sur place de notre action culturelle, en accueillant par exemple dans ses jardins de belles expositions photos (la dernière sur le thème de l’eau). Autre clin d’œil de l’histoire contemporaine, il s’agit de la maison où l’humoriste Pierre Desproges a passé plusieurs années de son enfance, son père enseignant alors le français à l’école tout proche.

Le Directeur du Département du Patrimoine mondial de Luang-Prabang, Monsieur Boungnang Phongphichith, dont les bureaux occupent l’ancienne maison des douanes édifiée du temps du protectorat, francophone, m’accueille dans ses services pour une présentation exhaustive du développement de Luang Prabang et des programmes de restauration à l’œuvre, avec force statistiques à l’appui. Aucune démolition n’est autorisée, et les travaux de restauration doivent obligatoirement se faire avec des matériaux locaux.

J’apprends aussi que le tourisme français à Luang-Prabang n’a cessé de croitre ces dernières années, passant de la 5ème position en 2007 à la seconde position, derrière les thaïlandais, mais, avec 26 000 visiteurs en 2011, devant les Etats-Unis (45 000 visiteurs français pour l’ensemble du Laos en 2010, en hausse de66% par rapport à l’année précédente)

La France participe largement à la préservation du patrimoine matériel et immatériel du pays, notamment à travers le projet FSP (fonds de Solidarité Prioritaire) « Vat Phu Champassak » : mise en valeur du patrimoine et développement (2007-2012).

Mais les besoins restent très importants, et M. Phongphichith  exprimera bien sûr le souhait que la France s’implique encore davantage dans la restauration de Luang-Prabang..

J’ai également l’immense privilège de rencontrer à Luang-Prabang Francis Engelman, grand spécialiste du Laos, qui me fera découvrir nombre d’aspects inattendus de cette ville et des riches civilisations qui s’y sont succédées. Francis a été un des artisans de l’inscription de Luang Prabang au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1995. Aujourd’hui, s’il est fier du travail accompli en matière de restauration du patrimoine bâti, il s’interroge sur les conséquences en matière de préservation du patrimoine culturel immatériel (sujet qui m’est cher et sur lequel j’avais été rapporteur pour la commission des affaires étrangères en 2005 (mon rapport sur le patrimoine immatériel)

De plus en plus d’habitants de Luang-Prabang tendent en effet à profiter du boom immobilier apporté par l’inscription à l’UNESCO pour quitter la ville et les petites maisons coloniales au charme suranné sont peu à peu transformées en «guest-houses » , cafés ou boutiques. Conséquence plus grave encore, les bonzes, qui dépendaient pour leur alimentation des dons faits par les habitants lors de leurs processions rituelles à l’aube, ont eux aussi tendance à quitter leurs monastères et à s’installer plus loin, là où subsistent de vraies communautés pouvant mieux les aider. Le défi de Luang-Prabang est désormais de préserver les traditions spirituelles qui font le charme de cette ville et d’éviter un tourisme de masse qui pourrait détruire son fragile équilibre.

Vientiane  du lundi 19 au mercredi 21 mars

Partant le lundi soir à Vientiane, je suis accueillie à l’aéroport par le Premier Conseiller de l’Ambassade Guillaume Habert, que j’ai un très grand plaisir à retrouver, l’ayant rencontré quand il représentait le Ministère des Affaires étrangères à la CNEMA (Commission nationale pour l’élimination des mines anti-personnel) moi-même y représentant le Sénat.

Un nouvel ambassadeur, Jean-René Géhan, a pris tout récemment ses fonctions à Vientiane, mais je n’aurai pas la chance de le rencontrer en ces deux jours de visite, lui-même se trouvant à Bangkok pour une réunion des Ambassadeurs de la Région.

Francophonie et Culture

Le soir même de mon arrivée, le COCAC (Conseiller d’action et de coopération culturelle), Jean-Pierre Galland organisait un dîner très sympathique à son domicile des bords du Mékong avec les responsables de son service  et leurs conjoints. Un décalage total entre ce cadre enchanteur, la nuit étoilée permettant de distinguer depuis le jardin les rives de la Thaïlande toute proche, et la teneur des discussions, empreintes d’inquiétude quant à l’avenir de notre présence culturelle dans ce pays si proche de la France, mais où, du fait des restrictions budgétaires, nous ne pouvons être aussi présents ou réactifs que nous le souhaiterions, face à l’entrisme de la Chine.  Comme souvent, je m’aperçois que la réforme de nos structures et leur regroupement au sein de l’Institut français n’est pas toujours très bien comprise et que l’on craint une centralisation excessive. J’essaie quant à moi d’expliquer les nécessités de la rationalisation et de l’harmonisation des pratiques dans un souci d’économies budgétaires. Mais je partage bien sûr les frustrations relatives aux restrictions budgétaires. Nous avons des équipes de personnes remarquables, très motivées, à l’écoute des aspirations de ce pays qu’il nous faut aider et qui pourrait être un appui considérable pour nous dans cette zone d’Asie en pleine expansion.

La Francophonie constitue en effet un vecteur d’affirmation de l’identité du Laos, le français est la deuxième langue obligatoire à partir du collège. Notre dispositif culturel s’articule autour des deux Instituts français (Vientiane et Luang Prabang), un lycée français et l’Ecole Française d’Extrême Orient.

Le Lycée français Josué Hoffet

Le lendemain, c’est la visite des superbes locaux du Lycée Josué Hoffet, suivie par des entretiens avec l’équipe de direction et les enseignants.

Fondée en 1986 par un groupe de parents d’élèves désireux d’offrir un enseignement français de qualité à leurs enfants, l’école française Hoffet, du nom du géologue et paléontologue qui découvrit en 1936 des os de dinosaures au Laos, devenue Lycée Josué Hoffet en 2007 est  conventionnée avec l’Agence pour l’enseignement du français à l’étranger (AEFE)

Elle accueille aujourd’hui 470 élèves de la maternelle à la terminale.

Près d’un tiers des enfants scolarisés au Lycée Français sont boursiers, et certaines familles, notamment franco-laotiennes sont dans des situations très difficiles. Je félicite le proviseur Olivier Decloittre pour son respect exemplaire de la loi du 11 février 2005 relative à l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et la générosité de son attitude, avec notamment l’accueil d’un jeune élève gravement handicapé.  Autre bel exemple, le lycée organise par ailleurs des cours de soutien et des activités périscolaires permettant une mise à niveau des élèves dont la langue maternelle n’est pas le français.

Après la visite du Lycée, c’est un déjeuner qui m’attend à l’Ambassade, organisé par Guillaume Habert  avec une vingtaine d’entrepreneurs, responsables consulaires ou associatifs (ADFE et UFE). Tous s’accordent à reconnaître le potentiel géostratégique du Laos, pays francophone et francophile et la nécessité d’y renforcer nos positions.

l’Institut français du Laos (IFL) où j’ai assuré une permanence afin d’y rencontrer les membres de la communauté française souhaitant me faire part de leurs difficultés, est situé dans un spacieux et élégant bâtiment d’époque coloniale, point de convergence des francophones de la ville.

Sous la  direction de Laurent Montillet  il assure, outre sa mission première d’enseignement de la langue française,  la promotion de notre action culturelle extérieure et  propose des activités variées et innovantes dans les domaines du livre, du cinéma, du spectacle vivant et de la promotion des savoirs. A l’occasion de la journée de la francophonie du 20 mars étaient par exemple prévus un défilé de mode, avec des créations réalisées au sein même de l’Institut, et un récital de chansons françaises par des chanteurs et chanteuses laotiens de tous âges, sélectionnés parmi les apprenants ou enseignants de français après un processus d’échanges et de travail de plusieurs mois, des cours de chant étant donnés aux talents sélectionnés.. Un événement destiné à devenir le rendez-vous incontournable des amoureux de la langue française et qui pourrait servir d’exemple à nombre d’Alliances françaises ou d’Instituts français de par le monde.

Le Laos et les armes à sous-munitions

Le Laos est le pays le plus touché par les armes à sous-munitions suite aux bombardements subis par le pays pendant la guerre du Vietnam. De 1964 à la fin 1973, plus de 260 millions de ces bombes ont été déversées sur le Laos (soit plus de la moitié du total des bombes à sous-munitions déversées sur la planète  monde depuis 1965). Il est estimé qu’environ 30% de ces bombes n’ont pas explosé au moment de l’impact. Elles continuent à tuer ou blesser 300 personnes par an  au Laos, souvent dans des contrées très reculées, avec des conséquences lourdes en termes de handicap, de pauvreté, et de famine, certaines zones ne pouvant être cultivées, ou l’accès à l’eau étant impossible parce que toujours non dépolluées.

Les bombes à sous-munitions (BASM) sont, rappelons-le, composées d’un conteneur (bombe, obus, missile, roquette) regroupant, parfois par centaines, des mini-bombes explosives (appelées « sous-munitions »). Elles sont larguées par voie aérienne (avions, hélicoptères…) ou tirées par voie terrestre (canons, véhicules de combat, lance-roquettes, etc.) : le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte les sous-munitions qui explosent, en principe, au contact du sol ou de l’objectif visé (voir plus d’informations sur mon rapport d’information de 2006 au Sénat sur le sujet ainsi que mon rapport législatif de 2009 pour la ratification par la France de la Convention d’Oslo).

Les autorités laotiennes ont été parmi les premières à signer et ratifier le Traité d’interdiction des armes à sous-munitions et ont accueilli la première conférence des Etats parties à cette convention en novembre 2010.

Le rôle des ONG est fondamental dans l’aide apporté à ce pays si touché. Handicap International a ainsi mené ses premières actions dans le pays en 1996-1997, en réalisant la première enquête nationale sur l’impact socio-économique des engins de guerre non explosés (UXO), puis en apportant son soutien à UXO Lao, organisme national de déminage (ou de «débombage», dans ses opérations dans la province de Savannakhet, l’une des plus affectées du pays. Handicap International mène également des opérations à la fois de déminage avec ses propres équipes d’une part et de sensibilisation des populations aux risques des mines et engins de guerre non explosés. L’organisation a aussi contribué à renforcer les services de réadaptation.

Ayant longtemps travaillé sur cette problématique avec Handicap international au sein de la CNEMA, j’ai été particulièrement heureuse de rencontrer les responsables locaux de leur initiative « Ban Advocates » programme lancé par la section de Belgique en septembre 2007. Il s’agit de constituer un réseau de grands témoins, représentants de pays affectés par les sous-munitions,, notamment l’Afghanistan, l’Albanie, la Croatie, l’Ethiopie, le Liban, la Servie, le Tadjikistan et le Vietnam.

En Janvier 2010 le Laos a rejoint ce mouvement, constituant un groupe de  huit personnes sévèrement affectées par ces armes, handicapés à vie. Venant souvent de villages très reculés, ces grands témoins, comme ce garçon de 17 ans dont la vie  a basculé le jour où il a voulu ramasser une de ces armes, contribuent à développer des mesures d’information et de prévention sur tout le territoire, pour que d’autres ne subissent pas le même sort par ignorance. Ils travaillent aussi à attirer l’attention sur les difficultés de ce combat au Laos.

Quant à COPE (Cooperative Orthodic and Prosthetic Enterprise) , il s’agit d’une organisation admirable, qui s’est donné pour mission depuis 1997 de fournir des prothèses et aides à la mobilité (fauteuils roulants et vélos adaptés) pour les personnes qui en ont besoin. COPE fournit également une formation et un soutien auprès du personnel local afin de fournir un service de haute qualité.

Sous la direction de Madame Rouve Kiev, COPE a également créé un petit musée sur les armes à sous-munitions, afin de mieux faire connaître au grand public ce terrible fléau, et de lever des fonds pour développer leur assistance aux victimes.

La mobilisation sur un sujet aussi sensible ne doit donc pas faiblir. Si les victimes ont été au cœur des négociations, les sous-munitions polluent toujours 31 Etats et territoires dans le monde et le Laos en particulier. Des centaines de milliers de personnes vivent au quotidien sous la menace de ces armes et sont autant de nouvelles victimes potentielles.

Mar 15 2012

Stocks de munitions à l’étranger – prévention des risques

Le 4 mars, une série d’explosions dans le dépôt de munitions de Mpila de Brazzaville a fait environ 200 victimes, des milliers de blessés et des dégâts matériels considérables.

Bien que la France ait pu débloquer immédiatement une aide d’urgence, par l’intermédiaire de l’Ambassade et du Centre de Crise, ce grave accident nous rappelle d’une part la nécessité d’œuvrer en faveur du démantèlement des stocks de munitions et, d’autre part, d’intégrer aux plans de sécurité consulaires ce facteur de risque.

J’ai attiré l’attention du Ministre des Affaires étrangères et européennes sur ce problème par le biais d’une question écrite publiée aujourd’hui au Journée Officiel du Sénat.

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Mar 09 2012

Visite de la Maison des Français de l’étranger

Hier après-midi, j’accompagnais le Secrétaire d’Etat aux Français de l’étranger, Edouard Courtial, pour une visite de la Maison des Français de l’étranger (MFE).

Ce service du ministère des Affaires étrangères et européennes situé Rue de Javel dans le XVe arrondissement a vocation à accueillir le “véritable service public d’accompagnement de l’expatriation et de la réinsertion» annoncé par le Président de la République lors de ses vœux 2012 aux expatriés, et de regrouper en un seul service “l’ensemble des démarches demandées par les administrations”. Ainsi, une personne ou une famille envisageant de partir vivre ou travailler à l’étranger pourra aborder ces changements, importants dans une vie, sans trop d’appréhension et de difficultés. Des mesures que les élus à l’Assemblée des Français de l’étranger appelaient depuis longtemps de leurs voeux.

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Mar 08 2012

Journée internationale de la Femme : Rencontre-débat autour d’Alain Juppé

Petit-déjeuner avec Alain Juppé et les femmes du colloque "Printemps arabe : printemps des Femmes ?"

A l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, j’ai participais ce matin, au Quai d’Orsay, à une rencontre-débat autour d’àlain Juppé à laquelle étaient conviées les intervenantes du colloque « Printemps arabes : Printemps des Femmes ? » de l’Institut du Monde Arabe, ainsi que plusieurs ambassadrices actuellement en poste à Paris.

Le ministre d’Etat a rendu hommage au rôle des femmes dans les printemps arabes et a marqué  l’attachement de la France aux libertés qu’elles conquièrent : « En cette journée internationale des femmes, je voudrais d’abord exprimer mon estime et mon admiration aux femmes de la rive sud de la Méditerranée et rendre hommage au rôle remarquable qu’elles ont joué dans le cadre du « printemps arabe », y compris là où des affrontements violents avaient lieu, comme c’est malheureusement le cas, aujourd’hui encore, en Syrie ».

Il est vrai que de la Tunisie à la Libye, en passant par le Maroc, le Yémen, ou encore l’Egypte, les femmes ont été en première ligne pour dénoncer les injustices et les inégalités, porter haut et fort les exigences d’émancipation et d’égalité hommes-femmes et exiger, dans le monde arabo-musulman, plus de liberté, de démocratie et de modernité.

Les droits des femmes constituent l’une des priorités majeures de l’action extérieure de la France en matière de respect et de protection des droits de l’Homme. Ainsi, la France est particulièrement attachée au respect et à la mise en oeuvre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW- 1979). lire la suite »

Jan 12 2012

Interdiction des armes à sous munitions : un combat toujours d’actualité

La réponse du Ministre des Affaires étrangères à ma question écrite sur la position de la France dans les négociations sur le protocole VI de la convention sur certaines armes classiques vient d’être publiée au Journal Officiel.

Face à mes inquiétudes quant à l’éventualité que la France signe un protocole contenant des clauses moins contraignantes que celles qu’elle s’est engagée à respecter aux termes de la Convention d’Oslo sur l’interdiction des armes à sous-munitions, le Ministre a souligné que la France s’était montrée vigilante sur la compatibilité des deux textes. Il a aussi réitéré son engagement à ce que notre pays poursuive « ses efforts afin de susciter une prise de producteurs de bombes à sous-munitions » et « rechercher l’universalisation de la convention d’Oslo ».

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Jan 09 2012

Sénégal (6-9 janvier 2012)

A peine reconduite dans mes fonctions de présidente déléguée du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest, présidente pour le Sénégal, j’ai tenu à me rendre à Dakar pour continuer mon travail de suivi des enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques de notre présence dans ce pays, mais aussi pour y rencontrer, ce que je n’avais pas eu l’occasion de faire dans mes précédents déplacements dans ce pays (voir le compte rendu de ma visite du 28 octobre au 1er novembre 2010) , le Président Abdoulaye Wade à quelques mois de la fin de son mandat présidentiel avant d’ y rencontrer les acteurs de la vie économique et culturelle, tisser de nouveaux liens, et enrichir les relations du pays qui a vu naître Léopold Sédar SENGHOR.

Au programme de mon déplacement: un point avec l’Ambassadeur Nicolas Normand sur l’actualité des dossiers de notre relation bilatérale, avec le Conseiller culturel M. Jean-Luc Le Bras et le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade (SCAC), une réunion de travail avec la mission « audiovisuel extérieur » de passage au Sénégal sous la direction de l’Ambassadeur Louis de Broissia, une réunion avec le Consul général, M. Alain Jouret et un entretien avec le Commandant des Eléments Français du Sénégal, le Général de Saint-Quentin.

Actions de coopération culturelle

Au cours d’un petit déjeuner à la résidence avec l’Ambassadeur Nicolas Normand, le Conseiller culturel M. Jean-Luc Le Bras et son adjoint ont  fait le point sur  les actions menées par leur service dans le pays. L’action culturelle et de coopération de la France au Sénégal est dense et multiforme en raison des relations privilégiées existant entre les deux pays. Partenaire majeur du Sénégal, la France demeure le premier donateur d’Aide Publique au Développement (APD) avec un peu plus de 148 millions d’euros. La contribution du pays à l’enveloppe du Fond Européen de Développement (FED) Sénégal s’élève à 21 millions d’euros (Source : Union européenne).

Parmi les actions de coopération du SCAC, l’animation du réseau culturel sénégambien (Instituts français de Dakar et de Saint-Louis et des Alliances françaises de Kaolack, Ziguinchor et Banjul), la promotion de la francophonie, l’enseignement du français, l’appui à l’enseignement supérieur et la recherche constituent des secteurs privilégiés de l’aide française.

Du fait de notre histoire partagée, la promotion de la diversité culturelle et du français figurent naturellement en tête des priorités du SCAC. Certes le Sénégal, pays de Léopold Sédar Senghor,  est un pays francophone, mais un certain recul de la pratique de notre langue commune, dû à la fois aux  progrès de la « wolofisation », allant bien au-delà des 45% de la population sénégalaise que constitue l’ethnie wolof, mais aussi des autres langues « nationales » de la région comme le peul ou le sérère et à la détérioration, voire parfois à l’inexistence de l’enseignement en milieu rural est préoccupant. Aujourd’hui le français de serait parlé que par 20 à 30 % de la population.  Nous ne pouvons bien sûr nous substituer à l’Etat sénégalais dans ses obligations d’enseignement à ses nationaux, mais il nous faut renforcer notre action en faveur du développement de la langue française, dans une démarche d’apprentissage et d’amélioration de la pratique, permettant par là même un accès à la culture et à la pensée françaises. Il nous faut également faciliter l’accès d’élèves sénégalais et de nationalités tierces aux programmes français d’enseignement primaire et secondaire. Notre réseau compte actuellement, outre le prestigieux Lycée (voir le compte-rendu de ma visite en 2010) 10 établissements qui accueillent au total plus de 6 000 élèves, dont 30 % de Sénégalais et 16 % d’autres nationalités. Les échanges fructueux qui en découlent sont une chance exceptionnelle pour les enfants qui y ont accès, favorisant  une diversité culturelle riche en créations et en découvertes. Je voudrais à ce sujet  saluer l’implication des parents d’élèves dans leur soutien aux établissements existant et leurs initiatives en vue de la création d’autres écoles quand elles n’existent pas, comme à Saly, où j’avais eu le plaisir de soutenir par une dotation de ma réserve parlementaire (tout comme à St Louis, Dakar et Ziguinchor). La politique culturelle ici poursuivie vise à les favoriser et à les mettre en valeur, dans la cohabitation des langues maternelles et du français.

Les « Eléments français du Sénégal »

Changement d’ambiance et de décor pour mon entretien avec le Général Grégoire de SAINT-QUENTIN, Commandant des Eléments Français au Sénégal (EFS) au Quartier Frédéric Gelle.  Secrétaire de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées au Sénat, j’avais suivi avec beaucoup d’attention – et dois-je l’avouer, une certaine inquiétude, le départ à l’été 2011 de la majorité des 1200 hommes des Forces françaises du Cap-Vert (FFCP) en poste à Dakar depuis 1974 sein de la 23ème brigade d’infanterie de la marine (BIMA) et la fermeture de leur base de Bel-Air, 40 hectares au cœur de Dakar. Certes le Président Sarkozy avait indiqué dès 2008 que « la France n’a pas la vocation de maintenir indéfiniment des troupes en Afrique », mais le Président Wade avait annoncé sa volonté, en marge des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance du Sénégal.  de « recouvrer sa souveraineté » sur les bases françaises dans le pays, jugeant la présence de militaires français au Sénégal « de plus en plus incongrue », le Sénégal n’ayant jamais connu de coup d’Etat.  Après la restitution au Sénégal du magnifique hôpital militaire, créé en 1880 et  ancien fleuron de notre cooperation française après le départ de son directeur le Médecin- Général  Kloetsch en 2009, ce départ massif inquiétait aussi la population française, qui considérait cette présence comme un facteur essentiel de sécurité, mais aussi comme une source de progrès économique, la base faisant vivre plusieurs milliers de  sénégalais. C’est toute une page de notre histoire qui se tourne, notre présence militaire dans ce pays remontant à plus de 200  ans,  lorsque Saint-Louis du Sénégal était la capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). Désormais c’est au Gabon, à Libreville que l’on trouvera notre principale implantation à l’Ouest du continent africain (voir le compte-rendu de ma visite aux Forces françaises du Gabon)

Le 1er août 2011, les Forces Françaises du Cap-Vert (FFCV) ont donc été dissoutes pour devenir  les Eléments français au Sénégal (EFS). Ces EFS comptent actuellement 450 hommes, dont 300 soldats français et 150  Sénégalais en contrat local. En accord avec les autorités sénégalaises, la France conserve à Dakar un « pôle opérationnel de coopération à vocation régionale ». Les EFS disposent néanmoins de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force projetée. S’inscrivant ainsi dans une politique de prévention, les EFS demeurent un point d’appui matérialisé par le maintien d’un noyau de poste de commandement interarmées (PCIA) et d’escales navale et aéronautique.

L’une de leurs missions est de conduire des actions de coopération militaire opérationnelle bilatérale et régionale dans le cadre de l’appui à l’  « Architecture africaine de paix et de sécurité » et de soutien aux missions de maintien de la paix dans la région. Ces forces prépositionnées permettent notamment  de participer, à travers des actions de coopération, à la mise en place de forces africaines autonomes, dans un cadre régional comme dans le cadre de l’Union africaine ; de remplir les engagements de la France vis-à-vis des Etats hôtes, mais également dans les cadres européen et onusien, notamment pour le maintien de la paix ; de contribuer à la prévention des crises et d’assurer la prévention et l’évacuation éventuelle des ressortissants français établis dans les pays de la zone ; de contribuer à la préservation des espaces essentiels à l’activité économique et à la liberté des échanges.

Audiovisuel extérieur

Décidément, les rencontres s’enchaînent mais ne se ressemblent pas. Je jongle ainsi entre des dossiers très divers (protection sociale, accès au droit, éducation, droit international de la famille, sécurité et situations de crise, etc.) mais toujours dans un seul but : porter la voix de nos compatriotes vivant à l’étranger. Retour donc à la résidence de l’Ambassade avec au menu, après un apéritif et un déjeuner en compagnie de différents invités sénégalais, une réunion de travail avec la mission « Audiovisuel extérieur », sujet qui me passionne d’autant plus que je suis, avec mon collègue PS Yves Rome, rapporteur budgétaire sur ce dossier pour la Commission des Affaires étrangères (voir mon rapport).

Cet après-midi de travail m’a permis de revoir avec un immense plaisir mon ancien collègue au Sénat, Louis de BROISSIA, aujourd’hui Ambassadeur pour l’audiovisuel extérieur. Le passage de la France à la TNT a été une réussite grâce au GIP France Télévision Numérique (GIP FTN). La mission du GIP FTN était d’informer et d’aider les téléspectateurs durant le passage à la télévision tout numérique. Cette expérience française intéresse de nombreux pays africains qui doivent passer au numérique d’ici 2015. Le Sénégal est ainsi désireux d’entrer de plain-pied dans l’ère du numérique.

Initiée par Canal France International (CFI), agence de coopération médias, filiale du groupe France Télévisions, opérateur du Ministère français des affaires étrangères et européennes (MAEE) pour le développement des médias du Sud, cette mission est axée sur les enjeux de la télévision numérique terrestre. Leur rôle, après l’établissement d’un état des lieux, est de présenter des recommandations  sur l’appui que la coopération française pourrait apporter dans ce domaine au Sénégal.

Méconnu du grand public, CFI est pourtant depuis 20 ans l’opérateur de la coopération française en faveur des médias des pays d’Afrique, de la Méditerranée, des Balkans, du Caucase et de l’Asie. Filiale du groupe France Télévisions, CFI est subventionné par le MAEE pour animer un réseau de partenaires du secteur des médias. Fort de son expérience passée de chaîne, CFI est à même de proposer des réponses adaptées aux besoins des opérateurs médias des pays du Sud, quelle que soit leur contrainte et la langue de travail. Sous la coordination de son directeur général, Etienne FIATTE, présent à cette réunion et que je me suis promis de revoir à Paris, CFI accompagne la réflexion et les choix stratégiques de ses partenaires dans leur mutation vers les nouveaux médias numériques. Les actions de CFI contribuent à structurer les chaînes, à organiser les rédactions, à faciliter les productions originales et à affronter la concurrence. Au cas par cas, CFI analyse les besoins de ses partenaires et définit les priorités d’action avant d’identifier les experts adaptés dans son réseau de 800 professionnels des médias français et étrangers.

En Afrique, et grâce à un dispositif technique unique, pour une centaine d’opérateurs africains, CFI utilise un système de transmission par satellite pour offrir quotidiennement 20 minutes d’information internationale et panafricaine, favoriser la circulation des programmes africains dans lesquels CFI investit 1 million d’euros chaque année, et mettre à disposition des compétitions sportives et des manifestations culturelles d’envergure.

Au Sénégal, CFI peut s’appuyer sur l’efficace attaché audiovisuel régional, M. Etienne ROUGERIE. Un partenariat avec la RTS (Radio Télévision du Sénégal) a été initié en 1996. En 2011, la RTS a bénéficié d’ateliers de formation à la production. Ainsi, CFI, en partenariat avec POM Films s’associe à la prochaine édition de la biennale africaine de la photographie en organisant une formation à la réalisation de portrait, destinée à 9 reporters/réalisateurs africains, dont un représentant de la télévision sénégalaise. En 2011, l’expertise de CFI a notamment porté sur le management. A le demande de la Direction générale de la chaîne publique sénégalaise, CFI  a organisé en septembre dernier une formation pour une équipe de journalistes et de réalisateurs afin d’améliorer la qualité du JT.

Passionnant à maints égards, ce temps de travail a permis des échanges fructueux et de qualité entre les différents interlocuteurs français et sénégalais présents, qui m’ont tous impressionnée par la qualité de leur engagement. Je tiens à remercier Madame Nancy NGOM, Présidente du Conseil National de la Régulation Audiovisuelle (CNRA), Lawrence ATIASSE, Messieurs Ndongo DIAO, Directeur Général de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP), Mamadou YANDE TOURE, Directeur de Cabinet du Ministre de la communication, Malik NDIAYE, Président du Conseil National Numérique, Lawrence ATIASSE, Directeur Général de l’Union Africaine de Radiodiffusion, Mamadou BAAL, Consultant CFI et membre de la commission nationale numérique, Sylain ANICHNI, consultant indépendant, sans oublier Etienne ROUGERIE, Etienne FIATTE et Louis de BROISSIA, pour leurs contributions à cette excellente réunion sur un sujet d’une grande actualité.

Réunion avec le Consul général, M. Alain Jouret

M. Alain Jouret ayant été nommé récemment à la tête du magnifique Consulat général de Dakar, c’est la première fois que je le rencontre. Outre l’occasion de constater la qualité des travaux d’aménagement de ce Consulat, initiés par ses prédécesseurs, c’est pour moi un moyen de faire le point sur l’évolution de notre présence française dans ce pays de  12,9 millions d’habitants.

25 000 de nos compatriotes, soit la plus grande communauté française au Sud du Sahara avec celle de Madagascar en majorité vivent au Sénégal (cette communauté française du Sénégal représente 53% des Français inscrits au registre des Français établis hors de France dans cette zone en 2011, soit une hausse de 2 % par rapport à l’année précédente ; la moitié des inscrits étant des binationaux). L’immense majorité y est très bien intégrée, dynamique et solidaire.  Elle est représentée à l’AFE par quatre conseillers, Hassan Bahsoun et Richard Alvarez (ADFE) , Jean-Charles Pretet et Gérard Sénac, tous deux UFE, Gérard Sénac succédant à François Chappelet. Qu’il me soit permis de remercier ici François Chappelet pour ses années d’un travail important à l’AFE, et saluer son désintéressement puisqu’il a  souhaité favoriser un certain  renouvellement à l’AFE en se retirant  au profit de son suivant de liste. Qu’il me soit permis aussi de souhaiter la bienvenue à l’AFE à Gérard Sénac, personnalité emblématique et très respectée au Sénégal, président de Effiage, société de grands travaux qui a par exemple restauré le magnifique pont Faidherbe à St Louis, construit par les Français en 1897.

6 consuls honoraires à Kanel, Kaolack, Saly, Tambacounda, Thiès et Zinguinchor (le consulat général de Saint-Louis étant définitivement fermé depuis le 24 juillet 2010) représentent le Consulat général dans ces régions auprès des autorités locales, et contribuent ainsi efficacement à la protection et l’assistance de nos compatriotes.

Rencontre avec le Président Abdoulaye Wade

En ce tout début d’année 2012, quelques incertitudes planaient encore quant à une nouvelle candidature du Président sortant Abdoulaye Wade. Le  « vieux lion africain », 86 ans, avait en effet annoncé au début de son deuxième mandat qu’il n’en briguerait pas un troisième. Mais mes doutes allaient très vite se dissiper entièrement, dès mon arrivée au Palais présidentiel,  devant la noria de ministres et courtisans dans l’ «antichambre » du bureau du Président, mais surtout devant la détermination conquérante de Wade.

Comme beaucoup d’hommes politiques, Wade a du mal à accepter l’éventualité de la fin de son mandat. Certes il a 86 ans (beaucoup plus encore, murmurent ses opposants) mais il se sent jeune et plein d’énergie. Certes il avait annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, mais il m’assure qu’il ne s’agissait là que de paroles de circonstances et l’on ne saurait lui reprocher d’avoir changé d’avis. Certes il reconnait qu’il a des opposants « en ville », mais il se rassure en affirmant que partout ailleurs dans le pays, l’immense majorité de la population l’aime et votera pour lui. C’est une leçon qu’il a apprise de Léopold Sédar Senghor, me confie-t-il, le fait que les élections se jouent dans les villages, et qu’il faut s’y rendre régulièrement. Ce qu’il n’a cessé de faire depuis le début de son élection à la Présidence, il y a 12 ans. Il est confiant, face à la multitude de candidatures annoncées, persuadé qu’il gagnera dès le premier tour, le 26 février prochain.

Et puis m’assure-t-il, il se retirera à mi-mandat pour laisser la place à quelqu’un de plus jeune, après l’avoir formé. Bien évidemment, ce type de propos, si souvent entendu dans des circonstances similaires, ne me semble guère convaincant.  Mais, dans ce cas, le Président  pense sans aucun doute à son fils Karim,  plutôt impopulaire au Sénégal (il aurait joué un rôle important dans la défaite aux municipales de mars 2009,  de la liste conduite par Pape Diop, président du Sénat et maire sortant, sur la liste duquel il se trouvait et auquel il aurait aimé succéder). Son visage s’éclaire  d’ailleurs en me vantant qualités politiques et les réussites de Karim, « malgré sa jeunesse » (il est né en 1968)  en tant que ministre d’Etat de la coopération et des transports.

L’homme est éminemment sympathique, chaleureux, presque touchant dans sa manière d’essayer de me convaincre des progrès accomplis dans son pays. Lorsque je l’interroge sur l’insuffisance alimentaire vécue l’été précédent par le Sénégal (le déficit vivrier est drastique dans certaines régions du pays, une situation liée au déficit pluviométrique et au manque d’accompagnement des populations à mettre en place des stocks de sécurité alimentaire) et la nécessité de réformes urgentes en ce domaine il me rétorque, avec force chiffres assénés avec une conviction un peu alarmante parce qu’elle semble non feinte,  que le pays se porte très bien et qu’il a justement été un des seuls pays africains à assurer pleinement son alimentation, sans la moindre restriction.

Je ne saurais me prononcer sur le résultat de l’élection. La France se doit d’être neutre face à cette élection. Je me dois de l’être aussi, et m’efforcerai, lors de l’interview télévisée qui suivra immédiatement mon audience, de ne donner aucun signe de soutien éventuel  et de m’en tenir à un exercice de cette  « langue de bois » que je réprouve d’ordinaire.. J’espère surtout que le choix démocratique du peuple Sénégalais pourra s’exprimer en toute liberté, sans recours à cette violence que tout le monde craint ici.

Cette rencontre, la première pour moi avec le Président Wade, aura en tout cas été passionnante,  le moyen de réaffirmer l’intangibilité des liens d’amitié entre nos deux peuples, la force de notre Histoire partagée et la nécessité de travailler ensemble à un progrès commun.

Jan 09 2012

Sénégal: audiovisuel extérieur, présence militaire et rencontre avec le Président Wade (6-9 janvier 2012)

A peine reconduite dans mes fonctions de présidente déléguée du groupe d’amitié France – Afrique de l’Ouest, présidente pour le Sénégal, j’ai tenu à me rendre à Dakar pour continuer mon travail de suivi des enjeux politiques, sociaux, culturels et économiques de notre présence dans ce pays, mais aussi pour y rencontrer, ce que je n’avais pas eu l’occasion de faire dans mes précédents déplacements dans ce pays (voir le compte rendu de ma visite du 28 octobre au 1er novembre 2010) , le Président Abdoulaye Wade à quelques mois de la fin de son mandat présidentiel avant d’ y rencontrer les acteurs de la vie économique et culturelle, tisser de nouveaux liens, et enrichir les relations du pays qui a vu naître Léopold Sédar SENGHOR.

Au programme de mon déplacement: un point avec l’Ambassadeur Nicolas Normand sur l’actualité des dossiers de notre relation bilatérale, avec le Conseiller culturel M. Jean-Luc Le Bras et le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade (SCAC), une réunion de travail avec la mission « audiovisuel extérieur » de passage au Sénégal sous la direction de l’Ambassadeur Louis de Broissia, une réunion avec le Consul général, M. Alain Jouret et un entretien avec le Commandant des Eléments Français du Sénégal, le Général de Saint-Quentin.

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Déc 13 2011

Le projet de Métro Transmanche sur de bons rails !

Lors de la séance des questions orales de ce matin, au Sénat, j’ai interrogé le gouvernement à propos du projet de « Métro Transmanche » que nous sommes nombreux à soutenir, responsables politiques et économiques, des deux côtés du Channel.

Je participais, ainsi, le 20 octobre dernier à Ashford dans le Kent, à un colloque qu’organisait Olivier Cadic, élu à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Royaume Uni, au cours duquel le Consul Général de France, Edouard Braine, avait brillamment présenté et défendu le projet.

Aujourd’hui, c’est le Secrétaire d’Etat, Benoit Apparu, qui répondait au nom de son collègue Thierry Mariani, Ministre des Transports. (Lire l’intégralité des débats).

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Déc 07 2011

Transmission du sida de la mère à l’enfant : une priorité de l’UNICEF

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, j’ai participé à un déjeuner-débat organisé par Jacques Hintzy, Président d’UNICEF France. Mimie Mathy (la célèbre et sympathique « Joséphine Ange Gardien »),  ambassadrice du comité français de l’UNICEF, et le Docteur Eric Mercier, conseiller VIH au siège de l’UNICEF, ont présenté l’évolution des enjeux autour de la question de la transmission du sida de la mère à l’enfant.

Longtemps considérée comme une utopie, la lutte contre la transmission mère-enfant est désormais une réalité sur le plan médical. Les traitements antirétroviraux les plus récents permettent de faire tomber le taux de transmission de la mère à l’enfant de 40% à moins de 5%. Reste à généraliser le dépistage chez les futures mères et l’accès à ces traitements…

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Nov 30 2011

Crise syrienne : l’analyse de notre Ambassadeur

Auditionné aujourd’hui par la commission des affaires étrangères, notre Ambassadeur de France en Syrie, Eric Chevallier, nous a livré des informations de première main sur l’évolution de la situation politique et humanitaire syrienne.

Dépeignant une situation dramatique, et soulignant que le bilan de 4000 mots et de dizaines de milliers de personnes emprisonnées, était sans doute sous-estimé, Eric Chevallier a insisté sur les besoins humanitaires. Il a également décrit les efforts de l’ambassade pour assurer une présence sur le terrain et dialoguer avec les militants des droits de l’homme. Rappelant l’implication de la France, au sein des Nations Unies et de l’Union européenne, pour accompagner une transition démocratique en Syrie, il a souligné l’inscription de ces efforts dans une dynamique de long terme.

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Nov 28 2011

Aide publique au développement : pour une budgétisation sensible au genre

A l’occasion du débat sur le budget de l’aide publique au développement, j’ai interrogé le Ministre de la Coopération, Henri de Raincourt, sur le degré d’engagement de la France en matière d’intégration de la dimension transversale du « genre » dans toutes les dimensions de sa politique d’aide au développement – un sujet au sujet duquel je m’efforce d’interpeller mes différents interlocuteurs (comme, encore récemment, le Directeur du Trésor, Ramon Hernandez).

En cohérence avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement, le document-cadre sur la stratégie française de coopération reconnaît que la promotion du statut de la femme «se révèle un puissant moteur de développement ». Pourtant, cette priorité semble encore peiner à être réellement traduite en termes de choix opérationnels et budgétaires.

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Nov 21 2011

Pour une taxe sur les transactions financières

Il aura fallu une crise financière majeure pour remettre la taxe sur les transactions financières à l’agenda international. Des intentions aux actes, le chemin est pourtant long.

Le 19 novembre 2001, l’Assemblée nationale votait en effet un amendement prévoyant la création d’une taxe sur les transactions financières (dite taxe Tobin), conditionnée à l’instauration de cette taxe dans tous les Etats membres de l’Union européenne. Ce n’est que dix ans plus tard, que le Sénat prend, à son tour, position en faveur d’une telle taxe, suite au dépôt d’amendements de sénateurs PS et UMP des commissions des finances et des affaires étrangères.

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Nov 10 2011

Interdiction des armes à sous-munitions : un travail de Sisyphe

Le 6 mai 2010, le Ministre de la Défense soulignait l’exemplarité de la France, au premier rang des grands pays s’engageant en faveur de l’interdiction des armes à sous-munitions, et sa détermination à convaincre ses partenaires à la rejoindre dans ce combat. La France disait-il « est ainsi au rendez-vous de la responsabilité et de l’humanisme ». La ratification par la France de la Convention d’Oslo, couronnant plusieurs années de difficiles négociations, a en effet joué un rôle majeur pour permettre l’entrée en vigueur de cet accord, le 1er août dernier.

Pour autant, la bataille est loin d’être gagnée.

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Nov 04 2011

Précisions sur la visite officielle du Président du Rwanda en France

A la fin de l’été dernier je m’étais inquiétée auprès du Ministre des Affaires étrangères et Européennes de la signification qui pourrait être donnée au voyage officiel du Président du Rwanda, Paul Kagamé, qu’on nous annonçait pour les 12 et 13 septembre.

En effet, il faut rappeler que ce chef d’État accuse les forces françaises envoyées au Rwanda en 1994, sous mandat de l’ONU, d’avoir été complices du génocide perpétré dans cette région.

Ces accusations mensongères portent notamment atteinte à l’honneur des militaires français qui, au péril de leur vie, ont tout fait pour rétablir la paix et la sécurité dans un Rwanda en proie au chaos et à la folie sanguinaire.

Il me paraissait donc indispensable que le gouvernement Français rappelle officiellement que « le rétablissement des relations diplomatiques avec le Rwanda ne doit pas se faire au prix de l’acceptation, même implicite, de certaines accusations particulièrement graves portées contre la France ». lire la suite »

Nov 02 2011

La Grèce nous replonge dangereusement dans l’incertitude…

L’Europe traverse, aujourd’hui, une des plus graves crises et des plus grandes épreuves de son histoire et la décision que vient de prendre le Premier Ministre grec de soumettre les accords du récent sommet européen de Bruxelles à referendum dans son pays est incompréhensible et lourde de conséquences.

L’accord trouvé la semaine dernière, lors du sommet de l’euro pour sauver la Grèce, avait redonné un peu d’optimisme aux observateurs internationaux et permettait, enfin, à l’Europe de reprendre un peu son souffle. Mais, la décision grecque fait à nouveau planer une incertitude qui ne serait levée, au mieux, que courant janvier si tant est que le peuple grec, malgré sa colère, valide par referendum les accords de Bruxelles.

Si l’on tient compte de l’histoire tumultueuse de la Grèce, tant sur le plan politique qu’économique, les seize autres pays de la zone euro peuvent légitimement se sentir en danger. lire la suite »

Oct 28 2011

Un président responsable face à un candidat socialiste irréaliste

Lors de la séance des questions au gouvernement du 23 juin dernier, à la veille d’un important Conseil européen, j’interrogeais, au Sénat, le Ministre en Charge des Affaires Européennes, (lire mon intervention) sur les mesures de nature à aider la Grèce à faire face à la crise de sa dette souveraine et également à éloigner le risque d’une crise grave, économique, financière et institutionnelle de l’ensemble des pays de la zone euro.

Il y a quatre mois, déjà, l’engagement courageux et décisif du Président de la République dans la défense de la zone euro était mis en avant un peu partout dans le monde. Son implication, dimanche dernier et encore hier lors du Sommet de Bruxelles, aux côtés d’Angela Merkel, ont fini de convaincre les observateurs que Nicolas Sarkozy restait pour la France un atout précieux pour nous sortir de la crise.

Dès hier soir, le chef de l’Etat était face aux Français, sur TF1 et France 2, pour appeler au réalisme face à la crise et faire œuvre d’une efficace pédagogie pour expliquer à nos compatriotes l’étendue de la situation internationale à laquelle nous devons faire face et ce qu’elle va entrainer comme bouleversements dans notre vie quotidienne. lire la suite »

Oct 21 2011

Développement : la crise… une opportunité ?

« La crise est une opportunité de décider plus vite » a souligné ce matin Nicolas Sarkozy à l’issue de la conférence du G20 sur le Développement. Insistant notamment sur l’urgence de mettre en place une taxe sur les transactions financières afin de contribuer au financement du développement, il a qualifié d’ « hypocrite » la posture de ceux qui admettent le principe d’une telle taxe tout en conditionnant sa mise en œuvre à un accord de l’ensemble des pays du monde. Pour convaincre du bien fondé d’une telle mesure, il en appelle non seulement à la morale, mais aussi au principe d’efficacité – l’accroissement de la consommation et de l’investissement dans les pays les moins avancés étant essentielle pour atteindre une croissance mondiale durable.

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Oct 21 2011

Un projet de « Métro Transmanche » entre la France et l’Angleterre

Je participais, hier, à Ashford dans le Kent, à une journée de débats dédiée à l’entrepreneuriat au Royaume-Uni, organisée par Olivier CADIC, élu à l’Assemblée des Français de l’étranger pour le Royaume Uni, à l’occasion de l’anniversaire de l’association La France Libre…d’Entreprendre qu’il créa il y a 15 ans. (Voir la vidéo Projet de métro Transmanche, Ashford 20/10/2011)

L’objectif de cette conférence, ouverte aux entrepreneurs qui souhaitent développer leur activité au Royaume-Uni, aux consultants, conseillers financiers, avocats et expert-comptables, était de comparer l’expérience des entrepreneurs arrivés il y a 15 ans et plus récemment, afin de suggérer de nouvelles mesures destinées à dynamiser l’emploi et libérer l’initiative au Royaume-Uni et surtout en France.

A l’issue de trois tables rondes de très haut niveau, sur l’emploi, la création d’entreprises et les conditions fiscales et financières avantageuses octroyées par le Royaume-Uni aux PME qui viennent s’y installer, la conférence s’est achevée par la présentation d’un projet de « Métro Transmanche ». lire la suite »

Août 24 2011

Visite du Président du Rwanda, Paul Kagamé à Paris

Paul Kagamé, président du Rwanda, viendra à Paris les 12 et 13 septembre prochains. Cette annonce ne pouvait me laisser indifférente, et j’ai tenu à déposer aujourd’hui au Sénat une question écrite à ce sujet.

Le président rwandais a accusé les forces françaises envoyées au Rwanda sur demande de l’ONU, d’être les complices du génocide que ce pays a subi et d’avoir ainsi contribué à des crimes contre l’humanité.

Personne ne peut nier de bonne foi la réalité du génocide. La population rwandaise en garde encore les stigmates. Mais le génocide ne doit pas servir à alimenter des accusations injustes ou à justifier des politiques inacceptables. Nous avons sans doute, comme d’autres, commis des erreurs. Nous n’avons pas vu venir la catastrophe. Nous n’avons pas pris suffisamment au sérieux les appels au meurtre de Radio Mille Collines. Et pourtant. Les militaires français ont tout fait pour rétablir la paix et la sécurité, au péril de leur vie, dans un pays en proie au chaos et à la folie sanguinaire. Ils ont sauvé des milliers d’hommes, de femmes et d‘enfants en s’opposant aux exactions et aux crimes quels que fussent leurs acteurs. Nos responsables politiques de l’époque sont des hommes d’honneur. Ils ont agi en toute bonne foi, avec comme priorité de préserver ce qui pouvait l’être. Sans notre action, la tragédie aurait été bien pire encore. lire la suite »

Août 18 2011

Des enfants qui meurent encore de faim dans la Corne de l’Afrique. Il faut aider l’UNICEF !

Depuis plusieurs semaines une terrible famine, due à la combinaison de la sécheresse, de la guerre et de l’augmentation mondiale des prix des aliments sévit dans la région de la Corne de l’Afrique. Selon l’Organisation des Nations-Unies, 12,4 millions de personnes seraient affectées, dont près de 2,34 millions d’enfants.

L’Unicef France, très impliqué dans cette région malgré la forte insécurité, a pu transférer cette semaine 3 millions d’euros pour soutenir ses programmes en Somalie, en Ethiopie, au Kenya et à Djibouti, ce qui porte sa contribution à 6,5 millions. Mais il en faudrait beaucoup plus pour assurer la survie des populations, et en particulier les plus vulnérables d’entre eux les enfants, et mener les actions de secours indispensables dans les secteurs prioritaires de la nutrition, de la  santé mais aussi de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. L’appel de 220 millions d’euros lancé  par l’UNICEF à l’échelle internationale pour le financement de ces programmes dans la région pour les six prochains mois n’est à ce jour financé qu’à hauteur de 59 %, alors que la situation ne cesse de s’aggraver. Face à ce cataclysme, il est de notre devoir d’agir.

Pour faire un don : www.unicef.fr

UNICEF / Urgence Corne de l’Afrique

BP 600

75006 Paris

Juil 28 2011

Contre la double cotisation des salariés Français expatriés en Chine, négocions une convention de sécurité sociale !

Depuis le 1er juillet, les travailleurs étrangers en Chine, quelle que soit la nature de leur contrat, sont contraints de cotiser à la sécurité sociale chinoise. Cette disposition nouvelle entraîne un surcoût important, tant pour les entreprises, qui risquent de voir leur compétitivité diminuer, que pour les salariés. Les salariés français ne tireront pourtant qu’un très faible bénéfice de cette couverture obligatoire : D’une part, les remboursements assurés par la sécurité sociale chinoise étant très faibles, il leur faudra continuer à cotiser à une autre assurance santé privée. D’autre part, les salariés ne pourront bénéficier des prestations chômage et retraite s’ils quittent le territoire chinois.

Alertée sur cette situation par plusieurs de nos ressortissants en Chine, et notamment par Gérard Deleens, élu à l’AFE et Conseiller du commerce extérieur qui me faisait remarquer que le coût d’un VIE pour une entreprise risquerait d’être augmenté de 25%, j’ai déposé aujourd’hui une question écrite au ministère des affaires étrangères sur l’opportunité d’ouvrir des négociations en vue de la signature d’une convention de sécurité sociale avec la Chine, comme l’ont fait d’autres pays comme l’Allemagne ou la Corée du Sud. Une telle convention permettrait en effet de mieux coordonner les deux régimes sociaux et d’éviter la double cotisation, aussi injuste que pénalisante.

Avr 08 2011

En Egypte, la “préférence nationale” menace l’emploi des étrangers

Le témoignage de Régine Prato, élue de l’AFE et Française résidant au Caire, met en lumière les difficultés nées des récents bouleversements historiques qu’a connu le pays dans lequel elle vit. En effet, alors que l’Egypte amorce une transition délicate vers la démocratie, l’économie égyptienne peine encore à redémarrer, obligeant les sociétés locales et étrangères à mettre en place des plans sociaux. Consécutivement, le ministère égyptien du travail refuse désormais de renouveler les permis de travail des travailleurs étrangers si ces emplois peuvent être pourvus par des Egyptiens. Pour les Français n’ayant pas de possibilité de reclassement, cela signifie un chômage sans indemnités et sans perspectives. Les étrangers sont en quelque sorte « sacrifiés » au nom de la protection des emplois égyptiens, une situation inédite dans ce pays.

Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche, qui doit se rendre en Egypte le 20 avril, a été informé de cette situation.

Avr 07 2011

Suppression du visa de transit aéroportuaire pour les ressortissants péruviens

Question écrite n° 18111 publiée le 07/04/2011 au Journal Officiel du Sénat :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam interroge M. le ministre d’État, ministre des affaires étrangères et européennes, sur l’opportunité de mettre fin à l’exigence du visa de transit aéroportuaire (VTA), qui constitue le seul point irritant d’une relation bilatérale riche entre la France et le Pérou.

Elle rappelle que ce type de visa a été imposé par la France au Pérou en septembre 2009, afin de mettre un terme à une filière d’immigration de ressortissants de ce pays qui, au prétexte d’un vol en continuation en Afrique ou en Asie, pour lequel les Péruviens n’ont pas besoin de visa préalable, sollicitaient l’asile en France. La France est le seul État, au sein de l’espace Schengen, à imposer ce type de visa aux Péruviens.

Dès cette décision connue, les autorités péruviennes ont exprimé clairement leur mécontentement. Depuis, cette mesure, qui est localement interprétée comme une décision unilatérale empreinte de défiance freine le développement de nombreux projets bilatéraux, notamment en matière de commerciale et de défense. Le VTA pèsera notamment sur la réussite de la réouverture d’une ligne directe d’Air France entre Paris et Lima, dont l’un des objectifs est d’utiliser le hub parisien vers l’Asie, de préférence, par exemple, à celui de Los Angeles.

Elle souhaiterait savoir si un bilan de l’efficacité de cette mesure en termes de lutte contre l’immigration clandestine et de coût, tant financier que politique et diplomatique, a pu être réalisé, et, le cas échéant, si l’éventualité de la suppression du VTA peut être envisagée.

Réponse du Ministère des affaires étrangères et européennes publiée dans le JO Sénat du 02/06/2011 – page 1454

Les ressortissants de certains pays tiers doivent obtenir un visa de transit aéroportuaire (VTA) pour transiter par la zone de transit international des aéroports lors d’une escale ou d’un transfert entre deux avions au cours d’un parcours international. Le VTA ne permet pas d’entrer dans l’espace Schengen. Ainsi que l’a jugé le Conseil d’État, l’obligation du VTA répond à des nécessités d’ordre public tenant à éviter, à l’occasion d’une escale ou d’un changement d’avion, le détournement du transit aux seules fins d’entrée en France et ne porte par elle-même aucune atteinte au droit d’asile (CE, n° 313710, 25 juillet 2008). L’introduction du VTA à l’automne 2009 a été dictée aux autorités françaises par l’importante vague de demandes abusives d’asile de la part de personnes titulaires de passeports périmés en 2008 et au cours de l’année 2009. En 2009, 461 demandes d’asile politique auraient été présentées à la frontière sur 540 placements en zone d’attente. Le nombre très faible de VTA demandés et émis au Pérou (28 en 2009, 35 en 2010) constitue un indice. Le risque migratoire qui avait été détecté a été découragé. Il n’est donc pas envisagé actuellement de revenir sur cette décision.

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